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[Critique] THE YOUNG OFFENDERS

Par Onrembobine @OnRembobinefr
[Critique] THE YOUNG OFFENDERS

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Titre original : The Young Offenders

Note:

★
★
★
½
☆

Origine : Irlande
Réalisateur : Peter Foott
Distribution : Alex Murphy, Chris Walley, Hilary Rose, Dominic MacHale, P.J. Gallagher, Shane Casey…
Genre : Comédie
Date de sortie : mars 2017 (Netflix)

Le Pitch :
Conor et Jock, deux adolescents irlandais, sont aussi inséparables que promis à un avenir des plus mornes. Végétant dans la petite ville qui les a vu grandir, ils passent leur temps à traîner, à voler des vélos et à faire des choses globalement pas du tout constructives, jusqu’au jour où un flash info à la télévision retient leur attention : un navire transportant plusieurs tonnes de cocaïne a déversé sa cargaison sur la cote irlandaise, encourageant la venue de plusieurs personnes désireuses de mettre la main sur une partie de ce « trésor ». Voyant l’occasion de se faire un gros paquet d’argent, Conor et Jock décident de tenter leur chance, et de prendre la route, à vélo…

La Critique de The Young Offenders :

Premier long-métrage de Peter Foott, un habitué de la télévision qui a fait ses armes sur plusieurs séries et via la réalisation de courts-métrages, The Young Offenders débarque par la petite porte sur le marché français, une nouvelle fois par le biais de Netflix, qui a décidément du nez quand il s’agit de gratifier ses abonnés de petites pépites dont les grands distributeurs ne veulent plus…

The-Young-Offenders

Arnaques, cocaïne et cyclisme

The Young Offenders est une sorte de conte initiatique à la sauce hooligans. Non pas que les deux lads (littéralement des mecs), des adolescents sans avenir qui passent leur temps à tourner en rond et à s’attirer des problèmes, soient violents ou particulièrement abonnés aux tribunes des stades de foot. Non, eux n’ont pour ainsi dire des hooligans que le look et l’attitude. Une attitude faussement provocatrice, que le film se plaît à exagérer jusqu’à un certain point. Deux gars que The Young Offenders transforme en héros d’un road movie foutraque et très attachant, où il est question d’amitié, d’ambition, de drogue, mais pas de prise de drogue. Car la cocaïne après laquelle courent les héros du film n’est pas destinée à leur consommation personnelle. Elle représente une porte de sortie. Une aubaine de gagner les millions qu’ils s’amusent à fantasmer entre deux vols de vélos et autres menus larcins en forme de défis lancés à un establishment qui ne les prend pas au sérieux. Sous ses airs anecdotiques, ce long-métrage saisit donc quelque chose de bien plus profond. Il parle d’une certaine jeunesse un peu sortie des radars, qui n’attend finalement qu’une chose : qu’on la regarde et qu’on l’écoute. En cela, Peter Foott (en voilà un bon nom d’amateur de ballon rond d’ailleurs !) atteint parfaitement son objectif. Tout comme Alex Murphy et Chris Walley, les deux comédiens vedettes, qui campent des personnages pas du tout sympathiques au premier abord mais qui savent le devenir par la suite, tout en se faisant les vecteurs d’un comique de situation très efficace et rythmé.

Bicycle race

The Young Offenders est avant tout une comédie. Une comédie drôle qui plus est. Peut-être pas au point que l’affiche se plaît à l’affirmer à grand renfort de critiques prises ici ou là, mais suffisamment pour faire rire à intervalles réguliers. À eux seuls, les deux protagonistes, qui se battent contre à peu près tout et tout le monde, offrent quelques belles occasions de se fendre la poire, tandis que leurs mésaventures savent distiller quelques situations bien cocasses. Tout particulièrement lors de la seconde partie, quand ils prennent la route sur leurs vélos, direction l’épave de ce bateau bourré à la raz la coque de coke.
Porté par une réalisation plutôt conventionnelle mais très énergique, attaché à ses personnages et finalement plus stimulant quand il s’attache à l’amitié entre les deux protagonistes et à leurs relations avec leurs familles ou leurs amis, que lorsqu’il fait la part belle à l’intrigue centrée sur le jeu du chat et de la souris que se livrent les deux jeunes avec un flic pugnace et un dealer à la ramasse (entre autres personnages secondaires), The Young Offenders gagne aussi ses galons quand il ose le drame. Pas en forçant le trait, sans jamais vraiment faire de l’ombre à la comédie, qui n’est jamais bien loin, mais via des scènes très pertinentes, qui traduisent la détresse de Conor et Jock et cette envie d’avancer tout de même malgré les brimades d’un schéma social peu favorable à leur épanouissement.
Au final, The Young Offenders ne semble pas prétendre à devenir le film culte de toute une génération, comme un Snatch ou encore comme certains de ses cousins eux aussi centrés sur la jeunesse en provenance des États-Unis ou non. Mais sa modestie fait aussi sa force, tout comme cette capacité à toujours avancer en donnant suffisamment d’amplitude à ses excellents acteurs pour leur permettre d’incarner une histoire qui, malgré les rires, ne tombe jamais dans la bouffonnerie.

En Bref…
Rythmé, superbement incarné par un duo d’acteurs parfaits, drôle et attachant, The Young Offenders sait offrir un cocktail racé. Pas forcement original mais appliqué et maîtrisé. Un film bienveillant, qui divertit avec une fougue indéniable.

@ Gilles Rolland

The-Young-Offenders-cast
  Crédits photos : Netflix


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