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Gagner la guerre, Jean-Philippe Jaworski

Par Maliae

Gagner la guerre, Jean-Philippe JaworskiRésumé : Au bout de dix heures de combat, quand j’ai vu la flotte du Chah flamber d’un bout à l’autre de l’horizon, je me suis dit : « Benvenuto, mon fagot, t’as encore tiré tes os d’un rude merdier. »
Sous le commandement de mon patron, le podestat Leonide Ducatore, les galères de la République de Ciudalia venaient d’écraser les escadres du Sublime Souverain de Ressine. La victoire était arrachée, et je croyais que le gros de la tourmente était passé. Je me gourais sévère.
Gagner une guerre, c’est bien joli, mais quand il faut partager le butin entre les vainqueurs, et quand ces triomphateurs sont des nobles pourris d’orgueil et d’ambition, le coup de grâce infligé à l’ennemi n’est qu’un amuse-gueule. C’est la curée qui commence. On en vient à regretter les bonnes vieilles batailles rangées et les tueries codifiées selon l’art militaire.
Désormais, pour rafler le pactole, c’est au sein de la famille qu’on sort les couteaux. Et il se trouve que les couteaux, justement, c’est plutôt mon rayon…

Avis : Pavé de 980 pages, écrit assez petit, autant dire que c’est une longue lecture qui m’attendait, mais j’étais vraiment curieuse de découvrir cette histoire narré par Benvenuto. Et ça a été une belle découverte, très dense et surtout très bien écrite. J’ai adoré la narration de cette histoire, le vocabulaire de Benvenuto est excellent, et j’ai aimé ce personnage qui est plus proche de l’enfoiré que du héros.
Quand on commence ce livre, on peut mettre la morale de côté, parce que Benvenuto s’embarrasse assez peu de ce genre de choses, lui, il fait en sorte de survivre. Dans le même temps, il suit les ordres de Leonide Ducatore, qui est un Podestat de la République et qui est bien décidé à gagner la guerre et se faire aimer de Ciudalia, quitte à sacrifier quelques vies pour ça.

Benvenuto va traverser des mers, du pays, et pas mal d’embrouilles. Il ne va pas sortir indemne de l’aventure, et ne va pas se faire que des amis. Il a le sang chaud Benvenuto, et des fois, la colère et la fatigue lui font faire des conneries, ce qui lui apporte son lot d’ennuies. Ce que j’ai aimé c’est que l’histoire était faite de ricochet, certains actes, peut-être anodin, allaient, en fait, faire tomber pleins de dominos et provoquer pleins d’événements. On ne voit pas venir tous les rebondissements, toutes les révélations, et Benvenuto, lui-même, pouvait avoir un comportement inattendu. Ce livre brise un peu les codes de la fantasy, de l’évolution du personnage. Benvenuto est plutôt pas mal pourri, et il le reste, et pourtant on s’attache à lui – même si un de ses actes m’a grandement dérangé.

C’était une bonne histoire, certains passages étaient hyper prenants, la fin m’a à la fois fais rire et secoué. C’est assez dingue.
Ceci dit, le livre comporte des longueurs, j’ai trouvé qu’il était assez long au démarrage et si je suis entrée immédiatement dans l’histoire par l’écriture, j’ai attendu un moment avant que vraiment je me fasse embarquer par l’aventure.
Malgré cela, j’ai passé un super moment de lecture et pour une fois je n’ai pas dévoré le livre trop vite.

La photo : 

Gagner la guerre, Jean-Philippe Jaworski

Phrases post-itées :
« Or j’ai toujours eu un sale caractère. Celui qui devait crever, c’était le bâtard d’en face, pas le brave petit double-solde Benvenuto Gesufal. »

« Un joli coin pour mourir, de façon romanesque, au point du jour; mais j’en avais pleins les bottes et je me disais que crever pour crever, j’aurais pu me passer du détour touristique. »

« Avant d’être humilié en exposant mes gencives, j’avais envie qu’on me cire les pompes. »

« Une fois crevé et travesti en symbole patriotique, Regalio avait fini par être aimé. »

« Charmant dilemme : souffrir mille morts ou périr. »

« À la fin de l’exil, on devait souffrir de la nostalgie de l’exil. »

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