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[Revue de presse] BEATLES : LA RÉVOLUTION «PEPPER»

Publié le 26 mai 2017 par John Lenmac @yellowsubnet

Pour fêter ses 50 ans, retour sur le huitième album des Beatles, bande-son incontournable de l'été de l'amour 1967.

Le travail en studio
Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band incarne une rupture majeure pour les quatre scarabées de Liverpool. Las de sortir un album tous les six mois et de se produire en concert dans des stades où ils ne s'entendent plus jouer, couverts par les hurlements hystériques du public, les Beatles annoncent à leur producteur historique George Martin leur désir d'expérimenter et d'enregistrer un album impossible à reproduire sur scène, avec l'objectif avoué d'égaler le Pet Sounds des Beach Boys (1966). Sgt. Pepper ouvre ainsi la dernière période de leur carrière, celle dite des albums "studio", où composition, production et ambition musicale prennent le pas sur l'immédiateté juvénile des débuts. La production du premier album Please Please Me avait coûté 400 livres en 1963, il en fallut 25 000 pour S gt. Pepper.

Une pochette iconique
Reprenant le concept originel d'un groupe fictionnel imaginé par Paul McCartney, le Sgt. Pepper's Band, aux commandes d'un album, la pochette imaginée par les artistes pop Jann Haworth et Peter Blake d'après un dessin à l'encre de McCartney convoque une cohorte de célébrités pour un portrait de famille de légende. Fastidieuse, la préparation de la session photo a nécessité quinze jours de travail - chaque personnage est une silhouette en carton grandeur nature - pour un coût faramineux pour l'époque (3 000 livres, soit cent fois le budget moyen d'une pochette). Aux côtés des Beatles en uniforme de parade, on retrouve 57 photos et 9 moulages de cire d'écrivains, d'acteurs, de psychiatres, de gourous indiens... comme Karlheinz Stockhausen, Carl Jung, Edgar Poe, Fred Astaire, Bob Dylan, Tony Curtis, Laurel & Hardy, Karl Marx, H.G. Wells... Annulés à la dernière minute : Jésus-Christ, Gandhi ou encore Adolf Hitler.

De la drogue ?
Malgré le succès commercial, certains titres sont bannis des ondes de la BBC, qui juge que ce sont des appels à la consommation de drogues. Si les Beatles sont des consommateurs de stupéfiants avérés (Rubber Soul était pour Lennon l'album de l'herbe, et Revolver celui de l'acide), la thématique de la drogue infuse Sgt. Pepper plus qu'elle n'est mise en avant. Lucy in The Sky With Diamonds sera mise à l'index à cause de ses initiales LSD - John Lennon s'en défend, arguant que l'inspiration est venue d'un dessin de son fils Julian, gribouillant sa copine d'école Lucy O'Donnell "dans le ciel avec des diamants" - ainsi que Fixing A Hole et Being for The Benefit of Mr. Kite !, accusées de manière erronée d'employer des expressions argotiques liées à l'héroïne.

Des ventes astronomiques
Dix mois après Revolver, le succès de Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band est phénoménal. Dès sa sortie le 1er juin 1967, il se classe numéro 1 des ventes, s'écoulant à 250 000 exemplaires en moins d'une semaine, et squatte les charts britanniques vingt-sept semaines consécutives, puis y revient au gré des rééditions (1987, 1992 et 2009), cumulant au cours de son histoire 253 semaines de présence dans le top 100, pour un total de 5 millions de ventes. Aux Etats-Unis, où l'album sort simultanément, la réception y est encore meilleure. Il s'écoule à plus de 2 300 000 copies en six mois (11 millions à ce jour) et devient le premier album de rock à remporter le Grammy Award de l'album de l'année. Une distinction auparavant réservée à Frank Sinatra, Barbra Streisand ou Judy Garland.

Les grands absents
Nés des premières sessions d'enregistrements débutées le 24 novembre 1966, deux des plus grands classiques des Beatles, Strawberry Fields Forever (55 heures de travail en studio) et Penny Lane, donnent le ton général de l'album, mais sont laissés de côté. La faute au manager Brian Epstein et à EMI, qui pressurisent les Fab Four pour qu'ils fournissent un single pour l'hiver 1967. Pour la première fois depuis quatre ans, le groupe échoue à se hisser en haut des charts et Epstein en appelle à une règle maison excluant des albums les titres sortis en 45 tours pour imposer leur mise à l'écart. Des années plus tard, le producteur George Martin avouera que leur élimination fut la plus grande erreur de sa vie professionnelle. Si les deux titres ont été rajoutés à la réédition "super deluxe" de 2017 qui réunit l'intégralité des versions de travail en studio, aucune trace de Carnival of Light, collage bizarroïde de 14 minutes issu de ces premières sessions et resté inédit.

[Revue de presse] BEATLES : LA RÉVOLUTION «PEPPER»

Source : http://next.liberation.fr/

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