Sologamies Plurielles

Inspiré d'un passage de la série Sex in the City, Jennifer Hoes a choisi en 2003, de se marier...avec elle-même. Lassée de chercher le/la partenaire idéal(e) avec qui partager le reste de ses jours.
Pour moi, il s'agit d'une aberration. Dans l'ère de l'ego, ça ne surprend plus.
Depuis deux trois ans, le phénomène gagne en popularité. à 99% chez les Femmes. Chez les Hommes, semblerait que ce serait perçu comme du narcissisme. Allez comprendre le deux poids/deux mesures...
Se marier est un choix tout ce qu'il y a de plus personnel. Un choix de vie à deux. D'amour fusionnel entre deux être qui choisissent de ne faire qu'un. Quand on est seul, et qu'on se marie seul, on fait un avec qui? quoi? Vivre seul a toujours exister et peut aussi être un choix. Le mariage est son absolu contraire peu importe l'angle que l'on veut lui donner. Ne dit on pas que les goûts d'une recette se sont bien mariés ensemble? Se marier implique une union. Je peux comprendre facilement la rupture entre soi et Dieu, mais l'absence de quelqu'un à regarder dans les yeux et à jurer amour et fidélité? Ça fait assez peu de sens.

La personne qui se marie seule, peut-elle aussi se divorcer d'elle-même?
Absurdité, lâche-moi les chevilles.
Cette idée qui germe dans la génération selfie est assez ridicule. On est rendu assez creux dans l'égocentrisme. Ce qui ferait une amusante boutade n'a pas besoin d'être institué en mariage. Question aux sologames? Quand a eu lieu le coup de foudre? à 15 ans? 18? 23? 31? 57?

Vivre strictement pour soi-même plonge les gens dans un égoïsme subtil. On évolue forcément pas de la même manière si on est jamais confronté aux idées des autres. Parlez-en aux enfants uniques.
Je ne suis pas partisan du mariage en soi non plus. C'est un choix que je respecte chez les autres, mais qui ne correspond pas à mon union. Ni à celle de plusieurs de mes amis. Mais c'est un choix qui se fait entre deux amoureux, et je ne jugerai pas souvent deux amoureux qui s'aiment et veulent le souligner en groupe.
En revanche, l'idée de se marier à soi-même me reste absolument loufoque. L'ego étouffant la raison. Ça ne fait tout simplement aucun sens.
Ça révèle aussi la mort du mariage en soi plutôt que la naissance de quoi que ce soit.

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Inspiré des nombreux règnes politiques qui ont réussi à établir le pouvoir en créant la division dans la population et chez leurs adversaires politiques, les Libéraux, Philippe Couillard en tête, ont remis moins de 200 pages appelées "Québécois, notre manière d'être Canadiens!". Pour le reste de nos jours.
Pour moi, il s'agit d'un piège à cons. Dans l'ère Libérale, ça ne surprend plus.

Depuis plusieurs années (les années Mario Dumont/Hérouxville) le phénomène identitaire a pris du gallon. Pointant dans toutes les directions. On a attaqué le multiculturalisme, on l'a encensé, on a trempé dans le mépris et l'ignorance. un désaxé à même tué au nom de la peur (toujours nourrie de l'ignorance). Le PQ s'est planté solide avec une charte de valeur qui a charmé surtout les plus intolérants. La CAQ veut débattre de l'identié toute Québécoise depuis l'automne. Mais ce sont les Rouges qui ont placé la cage à homards...Une plaquette de 194 pages.
Être Québécois n'a pas besoin d'explications ou de manuel. C'est être. Le Québec n'est pas de la constitution canadienne. Physiquement, géographiquement et dans la mécanique des choses, oui, mais pas sur papier. Depuis 1982, l'absence de l'adhésion du Québec à la constitution canadienne n'a aucune conséquence juridique. Le Québec voulait s'assurer, en 1982, lors des modifications à la constitution (qui datait alors de 1867), d'avoir un droit de veto, étant la province la plus ancienne, l'une des plus importantes, mais surtout la seule francophone, afin d'éviter que la majorité anglophone choisissent d'éradiquer, un jour, peut-être, la langue française. Ce que le Rest of Canada n'a jamais voulu lui accorder. Depuis, le Canada surtout, on a essayé à Charlottetown, à Meech, ailleurs, de nous faire des mamours canadiens, sans succès.

Même qu'au Québec, on en a tellement soupé de la question (Québécois? ou Canadiens?) qu'on réélit les Libéraux sans arrêt, même si ce sont des croches affranchis, souvent sur le simple fait qu'ils ne nous emmerdent pas avec la question. Ironiquement, voilà que ce sont eux qui ouvrent le panier de crabes.
Justin Trudeau a accueilli la chose comme une chiure de mouches dans un bel après-midi ensoleillé. Avec le mépris paternel au coin de la bouche.
Couillard veut danser sur une musique qu'il a choisi et créé lui-même. Piège assez peu subtil. Afin d'offrir à danser aux gens de la CAQ, du PQ, de QS, d'ON et peut-être même du Bloc, et que ceux-ci fassent un pas de côté afin de penser: "Hééé...ils sont moins déconnectés de nous que l'on pourrait le penser...". Afin de leur soutirer quelques voteurs aussi, qui sait?
"Ils pensent et s'inquiètent de ce que nous sommes! Les rouges sont des nôtres!"

Personne, mais alors personne au pays, pas même Justin n'a envie de cette danse.
Ce n'est pas naissance de quoi que ce soit, tout le monde est ailleurs.
Québécois au Québec.
 Mais aussi dans sa tête et son coeur.

Sans besoin de manuel d'instructions.
Mais on a toujours besoin de papier de toilettes.
Le Canada nous est mort en soi pour la plupart.
Étranger.
On peut vivre avec ça. Faudrait le dire à Phil.
Ce mariage ne se fera pas.
Il sera sologame.