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#JeudiAutoEdition - Qui sont ces auteurs ? #33

Par Lecoindaudrey @LeCoindAudrey
#JeudiAutoEdition - Qui sont ces auteurs ? #33
Le #JeudiAutoEdition est un rendez-vous que je suis de très près depuis un petit moment et n'ayant pas toujours une lecture sous la main, je préfère mettre en avant un ou une auteur(e) auto-édité(e), ce qui, je l'espère, vous permettra de le ou la connaître un peu plus et pourquoi pas, la curiosité fera le reste ... 
Cette semaine, c'est au tour de Vincent Gaufreteau

Vincent Tibeon
Pour commencer, pouvez-vous nous faire une petite présentation rapide pour ceux et celles qui ne vous connaissent pas encore ? (D'où vous venez, les études faites, etc.)

En version courte ? Bon alors ça donne un gars qui vit à l'Ouest de notre belle contrée. J'ai fais des études de graphisme et de communication multimédia, dans un port, toujours à l'Ouest. J'ai un peu bourlingué, mais surtout à l'Ouest, travaillé dans une startup du web qui a fait « down », monté ma propre boite (qui a aussi fait « down »), été formateur multimédias, bossé dans un service communication et maintenant je conseille les entreprise sur le numérique. Heu... Non. Je n'ai pas 45 ans, pourquoi cette question ? Je suis juste de la génération Y ;-)What else ? Outre l'écriture, je pratique le dessin et la musique. J'ai fait une excursion en tant qu'illustrateur sous la griffe « Tibéon ». D'ailleurs, j'ai d'abord commencé à publier mes écrits sous ce pseudo avant d'utiliser mon véritable nom.Quel est votre univers livresque ?Éclectique, même si je ne lis pas de tout. Les genres de l'imaginaire (SF, fantasy, fantastique...) composent une grande partie de mes lectures, ainsi que les policiers et les thrillers, qui sont une bonne lecture détente. Je lis également de la littérature blanche, des classiques, de la BD, des essais, de la philosophie, des trucs inclassables, des recueils de nouvelles.Je trouve dommage de s'enfermer dans un genre ou une catégorie. Ce qui importe, c'est d'abord de lire des bonnes histoires !J'ai toujours plusieurs livres en cours. En ce moment, sur ma table de chevet on trouve Mathieux RICARD, STIEGLER, LUCRECE et MURAKAMI. Quand je vous dis éclectique :pQui vous a donné l'envie d'écrire à votre tour ? Quel est votre objectif lorsque vous écrivez ? (Donner du plaisir, vous évader, faire partager, etc.)Je dirais plutôt « ce qui » m'a donné envie d'écrire. Parce que évidemment, je pourrais cité une pléthore d'auteurs qui ont participé à ma « construction littéraire », mais le moteur principal c'est d'avoir eu accès à des livres et des histoires. Et évidemment, d'avoir pris du plaisir à les lire.D'ailleurs, écrire n'a pas toujours été une évidence. Ce qui comptait pour moi, c'était « raconter » des histoires, peu importe le médium. Je noircissais mes cahiers à carreaux avec des histoires aussi bien faite de mots que de dessins. J'ai longtemps oscillé entre ces deux possibilités. Naturellement, je me suis d'abord essayé à la BD. Sauf qu'il y a un truc avec la BD, c'est que ça demande un boulot de dingue (grosso-modo 1 semaine = 1 planche dans la BD franco-belge). Tout de suite, on raconte beaucoup moins de chose en beaucoup plus de temps. Je tire mon chapeau aux dessinateurs de BD, franchement.Et puis, à force d'osciller, je me suis rendu compte que je ne finalisais jamais rien. Alors j'ai fait un choix et les mots se sont imposés. D'abord, parce que j'ai pris de plus grandes claques littéraires que « bédé-esques ». Ensuite, parce que les mots sont tout simplement le moyen à la fois le plus accessible et le plus efficace de raconter une histoire.Sérieux, vous avez déjà essayé de dessiner une scène de bataille dantesque et épique ou un bâtiment à l'architecture extraordinaire et merveilleuse ? Où de faire ressortir la psychologie de votre personnage uniquement avec son expression faciale ?En gros, j'ai choisi l'écriture parce que je suis une feignasse :DPour le reste, j'écris les histoires que j'aimerai lire. J'essaie également de surprendre mes lecteurs et de leur procurer des émotions. Les personnages sont toujours au centre de mes écrits, avant même l'intrigue.Enfin, j'attache beaucoup d'importance à la cohérence. Rien ne m'est plus insupportable dans un roman qu'une grosse incohérence que l'auteur passe par-dessus sa jambe par flemme narrative !


Comment s'est déroulé l'écriture du roman (ou des romans) ?S'il y a une chose dont je suis sûr, c'est que chaque projet est totalement différent ! J'ai toutefois un schéma dans mon processus de création, qui part de l'idée, comme de juste.Une fois que l'idée est en tête, je commence à prendre les premières notes, explorer les trames possibles, poser les enjeux, définir des intrigues possibles et les personnages. Je fais également des recherches. En bref, je laisse l'idée mûrir.Certaines idées ne mûrissent jamais, d'autres éclosent au-delà de ce que j'avais imaginé au départ. Parfois, il faut plusieurs années entre le moment où l'idée émerge et celui ou je commence réellement le travail d'écriture.Pour la Chimeterre, l'idée est née en 2006. Au début, il s'agissait de faire un one-shot médiéval-fantastique. J'ai écrit le premier jet du livre, puis je me suis rendu compte qu'il y avait bien plus de matière que ce que je pensais. Désormais, ce one-shot est destiné à devenir le dernier tome de la série.L'Aurochs Rouge, le premier tome de la Chimeterre, est né de la collusion entre tout ce travail effectué en amont et une image clé dans mon esprit. J'ai commencé à écrire un passage qui mettait en scène cette image et là, boom ! Épiphanie, tout le scénario du livre c'est imposé à moi comme une évidence.L'avantage d'avoir déjà écrit la fin, c'est que je sais exactement où je vais, même si le chemin prend parfois des détours imprévus.Entre l'idée (2006) et le moment où j'ai estimé avoir obtenu un premier livre correct (2013) il c'est passé 7 ans ! Heureusement, pour les deux tomes suivants j'ai réussi à tenir un rythme plus raisonnable d'un an et demi entre chaque parution ^^Toutefois, 7 ans n'est pas le délai le plus long que j'ai connu. L'année dernière (2016), j'ai enfin bouclé un manuscrit de SF dont l'idée me trottait dans la tête depuis 2008.

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Exemples d'illustrationsVous imposez-vous un rythme d'écriture ou écrivez-vous quand l'inspiration est là ?J'essaie de m'imposer un rythme d'écriture, même si je n'y arrive pas tout le temps. Trois pages par jour en semaine, dix le week-end. Idéalement, ça me permet d'écrire deux à trois chapitres par semaine. Mais après une journée chargée au taf, on n'est pas toujours d'attaque pour enquiller une ou deux heures d'écriture ;-)Sans compter les soirées, les proches, les amis, la pure farniente parce que ça fait du bien ^^Heureusement, qu'il y a des jours où on se fait vingt pages d'une traite. Ouf !Par contre, quand on écrit régulièrement, l'inspiration devient quelque chose de très subjectif. L'imaginaire, ça fonctionne comme un muscle, il faut l'entraîner et le nourrir. Attendez, je vais vous montrer mon imaginaire, il s'appelle Chupika... Allez, piti, piti, fait pas ton timide !Plus sérieusement, quand je rencontre des difficultés dans mon écriture c'est généralement parce que :1) j'ai mal pensé mon intrigue ou ma scène en amont ;2) la scène est difficile à cause de son sujet ou de sa complexité ;3) j'ai trop fait la java la veille ;Dans le cas d'un dysfonctionnement narratif, je ne me pose pas trop de questions. Je mets l'écriture en pause et je passe à un autre projet, j'en ai toujours trois ou quatre en cours. Pendant ce temps, la problématique tourne en routine quelque part dans mon crâne et, jusqu'à présent, celui-ci à toujours réussi à débloquer la trame.Quand il s'agit d'une scène difficile à écrire, là il n'y pas cinquante solutions, il faut se battre avec les mots, poser les phrases les unes après les autres, jusqu'à passer le cap.Pour le dernier cas, je n'ai pas encore trouvé de solution miracle, des suggestions ? :DPourquoi avoir choisi l'auto-édition ?Vaste question. Mais déjà, l'auto-édition est devenue beaucoup plus accessibles ces dernières années, avec l'e-book et l'impression à la demande, ainsi que la possibilité de communiquer sur le net.Un autre fait, c'est qu'il est très difficile de se faire publier chez un éditeur pour un jeune auteur. Un travail de qualité ne suffit pas, il faut aussi de la chance et de l'abnégation.L'auto-édition, c'est la possibilité de pouvoir diffuser ses écrits, tout en conservant totalement la main dessus, puisque l'on ne signe aucun contrat. Cela laisse ouvert la porte des possibles.Par contre, ça demande de s'investir un minimum pour faire connaître ses livres et amener les lecteurs à les lire. Tout le travail que fait l'éditeur, c'est à vous de le faire !Comment avez-vous vécu l’enthousiasme des premiers lecteurs ? Le retour des critiques, positives comme négatives.Le retour des lecteurs, c'est un peu l'angoisse au début. Est-ce que j'ai réussi mon coup ? Vont-ils accrocher ? Détester ? Alors évidemment, les retours positifs sont toujours une bouffée de joie et d’oxygène.Sérieux, si vous lisez des auto-édités et que vous appréciez leurs livres, n'hésitez pas à le dire ! C'est un soutien important pour l'écriture.Jusqu'à présent et à ma grande joie, j'ai eu assez peu de retour négatif. J'essaie d'en tenir compte quand ils peuvent amener à des améliorations dans mon écriture.
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Exemples d'illustrationsComment s'est passé le choix de la couverture du roman ? Y avez-vous participé ? Si non, qu'auriez-vous changé ?J'ai l'avantage d'avoir fait des études de graphisme et d'avoir un coup de crayon honnête, je réalise donc moi-même les couvertures. Ça n'est pas toujours simple pour autant.Sur la Chimeterre, je n'étais pas satisfait du rendu des couvertures des deux premiers tomes. J'avais opté pour des illustrations pleines couvertures et le titre des tomes en gros, quand celui de la série apparaissait en petit. Mais je n'étais pas satisfait des illustrations et le lien entre les différents tomes ce faisait assez mal.La sortie du troisième a été l'occasion de les refondre totalement. Il y a eut de nombreux changements, et pas que sur la couverture. Notamment, le premier tome a été remanié pour prendre en compte des critiques que l'on m'avait faites et l'évolution de mon écriture. Nouvelles illustrations, nouvelle typographie, inversion de la hiérarchie des titres. Un choix gagnant, je n'ai eu que des bons retours sur les nouvelles couvertures !Pour les Gens d'Ys, dont les histoires se déroulent dans le Paris de la fin du XIXe, je me suis appuyé sur cette expérience. À ceci près que j'ai fait le choix de vielles photos sur fond parcheminé, pour coller à l'ambiance des nouvelles. Trouver les bonnes photos c'est révélé presque aussi compliqué que faire des illustrations !Si vous pouviez donner vie à l'un de vos personnages, lequel choisiriez-vous et pourquoi ?Mais ? Mais ? Mais ? Je leur ai déjà donner vie ! D'une certaine façon ;-)Mais surtout, le plus important, c'est qu'ils vivent dans le cœur de mes lecteurs.
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Sur quel projet êtes-vous en ce moment ?Comme pour les lectures, j'ai toujours plusieurs projets en cours.Parmi les principaux du moment, il y a le tome 4 de la « Chimeterre ». C'est un tome important, car il doit clôturer un cycle dans l'histoire. Il sera également le plus long roman que j'aurai écrit jusqu'à présent.Ensuite, j'ai une nouvelle assez longue, environ 80 pages, qui se déroule dans l'univers des Gens d'Ys. Elle doit paraître en 2018 chez OMNI, qui est spécialisé dans les récits interactifs. C'est donc une belle expérimentation, à la fois pour eux et moi. Je dois penser la structuration de mon récit de façon différente, en proposant des passages alternatifs par exemple.Enfin, j'ai ce manuscrit SF que j'ai envoyé à quelques éditeurs et que je pense refondre à la lumière de certains retours encourageants, mais… ;-)Ajoutons à cela quelques envie de nouvelles, notamment pour répondre à des appels à texte et je crois que mon programme 2017 est déjà bien rempli !Auriez-vous des conseils d'écriture pour nos jeunes débutants ?Je vais enfoncer des portes avec un bélier en séquoia : lisez ! Et beaucoup.On ne peut pas prétendre écrire si on n'est pas soi-même lecteur. La lecture est la première source d'apprentissage pour l'écriture. Elle permet de se confronter aux différentes formes de narrations, d'enrichir son vocabulaire, de nourrir son esprit et sa créativité et plein d'autres choses ! Lisez des romans, lisez des essais sur la littérature ou des livres sur les techniques d'écriture, lisez, lisez, lisez !La seconde source d'apprentissage, c'est l'écriture elle-même. Alors écrivez. Échouez. Écrivez encore. Échouez encore. Écrivez toujours. Écrivez, écrivez, écrivez !Un petit mot pour la fin ?« à »J'ai bien cherché et je n'ai pas trouvé de mot plus petit dans la langue française « à ». C'est court, concis, ça s'écrit avec une seule lettre et c'est un mot très utile. On le croise très souvent dans les livres.Et parce qu'un mot n'a jamais autant de force que quand il est employé dans une phrase : « There exists, for everyone, a sentence – a series of words – that has the power to destroy you. Another sentence exists, another series of words, that could heal you. If you're lucky you will get the second, but you can be certain of getting the first. »Philip K. Dick Merci Audrey pour toutes ces questions !


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