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Toute la beauté du monde n'a pas disparu

Publié le 10 juin 2017 par Lael69
Toute beauté monde disparuDanielle Younge-Ullman
Gallimard Jeunesse
Collection Scripto
Traduit de l'anglais par Laetitia Devaux
Avril 2017
384 pages
16,50 euros

Roman ados dès 13 ans
Thèmes : Nature, Apprentissage, Famille
Quatrième de couverture : Les souvenirs sont parfois trop lourds à porter. Ingrid ne comprend pas ce qu'elle fait dans ce trek au beau milieu de la nature la plus sauvage. Sac au dos, dans la chaleur et les moustiques, elle tente de faire face. Aux conditions extrêmes, aux adolescents perturbés qui l'accompagnent, à son passé qui la rattrape. Comment sa mère adorée a-t-elle pu lui imposer cette épreuve ? Jusqu'où lui faudra-t-il repousser ses limites ? En pleine tourmente, Ingrid nous fait vivre l'aventure à laquelle rien ne l'a préparée, tout en nous dévoilant son passé et le drame qui l'a propulsée là. Un superbe roman d'apprentissage, où l'humour fleurte avec l'émotion.
J'affectionne énormément les romans d'apprentissage surtout lorsqu'ils sont porteurs d'émotions et originaux. A la manière d'un Into the wild, Toute la beauté du monde n'a pas disparu met en avant une adolescente Ingrid, 17 ans, qui est embarquée, sur décision de sa mère, pour un trek au milieu de la nature sauvage. Trois semaines difficiles dans une sorte de camp de rééducation pour adolescents paumés ou délinquants ou tout simplement borderline pour leur apprendre la persévérance, le respect et le dépassement de soi. Au début Ingrid accepte mal cet engagement pris par sa mère et le voit comme une punition. Souhaitant devenir chanteuse lyrique comme sa mère l'a été dans le passé, Ingrid sait que sa mère rejette cette idée alors qu'elle a perdu sa voix et abandonner sa carrière de cantatrice. Ingrid aura-t-elle assez de force et de volonté pour affronter la dureté et la pénibilité de cette expérience en pleine nature ?
L'idée de départ fait l'objet d'un magnifique roman d'apprentissage qui part en quête d'une nature qui dompte l'homme, qui le force à s'armer de courage, de patience et de force intérieure pour se retrouver. Face aux conditions extêmes imposées par cette nature hostile et sauvage, Ingrid va faire connaissance avec de jeunes ados traumatisés, parfois violents. Grâce à une narration croisée entre correspondances, récit actuel de ce que vit Ingrid et flashbacks, on va découvrir pourquoi et comment elle en est arrivée là. Toutefois si la relation mère/fille est fusionnelle, atypique puisqu'elle tourne principalement autour de la passion pour la musique, j'ai trouvé la mère terriblement égoïste et égocentrique. Du coup je n'ai pas été aussi émue lors de la révélation finale et l'auteur n'apporte pas quelque chose de nouveau au traitement du deuil et de l'amour filial. J'ai été séduite par le récit des trois semaines au camp car Ingrid est une adolescente intelligente, qui jette un regard sombre, réaliste et juste sur sa condition et sur celle des autres membres. C'est parfois ponctué d'humour mais ce n'est pas cet aspect là qui ressort du roman. L'écriture est attractive, efficace mais j'ai lu cette histoire sans me prendre d'affection pour les personnages, avec un certain recul et j'étais déchirée pour Ingrid d'avoir eu une mère comme ça, car malgré l'amour évident qu'elle porte à sa fille, elle n'a pas su faire ce qu'elle oblige sa fille à vivre, à expérimenter. La narration est subtile et très habile, à tel point que la révélation finale est un choc. On peut difficilement réclamer à son enfant d'être tolérant, de dépasser ses limites, d'être tenace si soi-même on ne l'est pas, si on a abandonné... Une histoire poignante donc qui fonctionnera pour certains mais qui pour ma part, en tant que maman, m'a profondément dérouté et interpellé. 

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