Un film en noir et blanc intemporel
dans sa forme ( on se demande parfois si l'action ne se déroule pas
dans les années 60) et dans son fond puisque loin de traiter des
questions sociétales, Philippe Garrel ne se penche exclusivement que
sur les relations de couple, même s'il s' agit ici d'un trio. Trio
dans presque toutes les scènes ( hors la première, un accouplement
brutal ) puisque un professeur qui vit avec une étudiante dont il
est amoureux va héberger sa fille du même âge et que le couple va
se confronter aux amants potentiels ou assumés de chacun des
partenaires.
Les deux jeunes femmes incarnent deux
attitudes fondamentales, l'une est sentimentale et fidèle ;
elle est interprétée par Esther Garrel, fille du réalisateur, plus
en recul- dans son personnage mais aussi par son interprétation.
Elle va être confrontée à la jeune étudiante, interprétée par
Louise Chevillote , vibrante, dont la sensualité, l'envie de plaire
et l'amour de la vie rayonnent. Face à elles, Eric Caravaca, dont la
présence physique n'est plus à démontrer, est parfait dans son
rôle de philosophe dont la raison et la compréhension de la
nécessité de s'épanouir dans le plaisir charnel vont se heurter à
la souffrance de se voir tromper, d'autant plus qu'il s'efforce lui,
à son corps défendant, de rester fidèle.
Un cinéma intimiste, très « nouvelle
vague », loin des effets numériques à réserver aux amoureux
du genre (comme le suggère l'affiche)....