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ZoTheJerk & Frost Gamble « Black Beach » @@@½

Publié le 26 mai 2017 par Sagittariushh @SagittariusHH
ZoTheJerk & Frost Gamble « Black Beach » @@@½ - Hip-Hop/Rap

ZoTheJerk & Frost Gamble « Black Beach » @@@½

Un commentaire

Dans la cité industrielle de Detroit se trouvent en haut de la chaîne des personnalités comme Eminem, Royce Da 5’9, Big Sean… Au niveau en dessous, ceux reconnus internationalement sur la surface du globe avec un laisser-passer dans l’underground, les Black Milk, Guilty Simpson, Elzhi, Slum Village… Puis les ‘nobodys’ plus bas que terre, ceux au troisième sous-sol de la pyramide sociale, plus méconnus et indépendants encore, qui n’ont pas de quoi décemment vivre de leur passion. C’est là où les rappeurs et producteurs mettent les mains dans le cambouis pour s’en sortir et doublent d’efforts pour élever leur voix, c’est là d’où vient ZoTheJerk.

Motor City est montée dans un cycle de pauvreté et de violence tel que le Zo (le rappeur) a du s’installer quelques temps à Kansas City après le meurtre de Proof (qui l’avait signé au milieu des années 2000) pour élever sa jeune famille. Là-bas, il sort quelques essais en solo, trois pour être précis, et sa réputation est telle dans la communauté locale qu’il est honoré humanitaire en 2014 par la ville. À cette occasion, il fait la rencontre du beatmaker Frost Gamble avec qui il décide de monter plusieurs projets. Et c’est en revenant dans sa ville de Detroit qu’il enregistre Black Beach qui est le sujet de cette review.

L’une des premières choses qui frappe telle une massue avec Zo, ce sont les similitudes avec Freeway dans sa voix et son flow très ghetto. Mais ce serait une erreur de penser qu’il en est un facsimilé, la comparaison s’arrête là nette dès qu’il déblaie les instrus soulfuls de Frost Gamble, qui lui s’inspire un peu du 9th Wonder des années 2000 (ce qui est plutôt un point positif). ZoTheJerk interpelle les auditeurs sur des sujets chauds comme la discrimination raciale et les violences policières (« Loyal Victims« , « Blaxploitation« , « America Made Me« ), avec comme message clair ne pas lâcher l’affaire malgré le Président actuel. Intéressant de l’entendre rapper fièrement aussi « My Negus« , avec Guilty Simpson à ses côtés. Les personnalités ne manquent pas sur ce Black Beach pour apporter leur soutien, puisqu’on compte dans les rangs Boldy James (« If« ), Sadat X (sur l’artillerie lourde « Risk vs Reward« ), Tone Chop ou encore KXNG Crooked (« Whispers in the Wind« ).

Le côté très terre-à-terre, ou le bitume dans son cas, est fort appréciable chez ce rappeur responsable (jeune père de famille oblige). Il évoque des détails de sa vie privée sur « Drunk Roses« , « Mother of my Child » et « Keep Me Safe« , non sans un sentiment d’insécurité. Ce dont Zo et Frost peuvent être sûr dorénavant, c’est de moins faire partie partie du décor. A écouter un mauvais jour d’été.


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