» Tu crois que personne ne peut te comprendre, mais tu te trompes. Tu n’es pas seul.
Ils disaient qu’on refusait de se mêler aux autres, qu’on n’avait pas d’amis. Mais ils se trompaient. On était là l’un pour l’autre. Il était ce que j’avais de plus précieux au monde.
Qu’est-ce qui leur permet de dire que notre amour est monstrueux ? On n’a fait de mal à personne.
Il est mon âme-sœur, ma raison d’être. Il est aussi indispensable à ma vie que l’air que je respire. J’ai toujours su que je l’aimais plus que tout au monde, et que l’amour que je lui portais n’était pas simplement fraternel. »
⭐ Forbidden de Tabitha Suzuma
Format : Format Kindle
Taille du fichier : 1246 KB
Nombre de pages de l’édition imprimée : 380 pages
Editeur : Milady Littérature; Édition : 1
Date de sortie numérique : 12 juillet 2017
Vendu par : Amazon Media EU S.à r.l.
Langue : Français
ASIN : B01MSCVIL9
Prix éditeur numérique : 9,99€De quoi ça parle ?
Maya et Lochan ne sont pas des adolescents comme les autres. Élevés par une mère alcoolique et instable, ils sont livrés à eux-mêmes et n’ont d’autre choix que d’élever seuls le reste de la fratrie. Forcés de devenir adultes plus tôt que prévu, ils se soutiennent dans l’adversité et finissent par tomber amoureux. Lochan se sent seul au monde, et Maya est la seule à pouvoir le comprendre. Conscient de la monstruosité de cet amour, Lochan est prêt à tout pour bâillonner le désir et les sentiments que sa sœur lui inspire. Mais comment résister alors que Maya a besoin de lui autant qu’il a besoin d’elle ? Est-ce un crime de s’aimer si fort ?
⭐ Mon avis :
Je me souviens, quand j’ai entendu parler de ce roman par les copines, j’avais été très dubitative, assez vindicative même sur le sujet. Comment pouvait-on lire ce genre de romance ? Je ne me voyais pas le faire et pourtant… Je ne vais pas le cacher, je l’ai lu surtout par curiosité. Je voulais voir comment l’auteure allait tourner cette histoire, comment elle allait réussir à me faire avaler ces horribles et dérangeantes couleuvres.
Avant tout, sachez que ce n’est pas une romance, c’est une histoire d’amour hors norme qui sort complètement des sentiers battus. Une histoire entre deux adolescents qui n’auraient jamais dû éprouver ce genre de sentiment l’un pour l’autre. C’est tabou, c’est puni par loi, réprouvé par la société… C’est sale. Vous ne trouverez pas dans ce livre des pirouettes pour faire passer cette relation de tabou à normale – et logique. Maya et Lochan sont du même sang, viennent du même ventre.
Alors comment est-ce possible ? Et bien ça l’est. Cela ne choque peu de lire dans des livres d’Histoire qu’à l’Égypte Ancienne des frères épousaient leurs sœurs. Ce n’était pas alors malsain dans la mesure où il fallait préserver la pureté du sang. Bien sûr, ici, cela n’a rien à voir (et puis des siècles sont passés), nous avons deux jeunes gens qui se raccrochent l’un à l’autre pour tenter de faire survivre toute une famille. Avec un père qui les a abandonnés et une mère alcoolique démissionnaire, Maya et Lochan jouent au rôle du papa et de la maman. Rien n’est simple dans cette fratrie. Toute leur attention est alors exclusivement tournée vers la famille. Les personnes extérieures, leur entourage n’existent quasiment pas à leurs yeux et ceux des lecteurs, qui les voient alors comme une palette de couleur venant troubler leur existence. Lochan est affublé d’une terrible timidité qui l’empêche de s’épanouir en dehors du cercle familial. Maya, quant à elle, elle le voit comme la figure patriarcale, celui sur lequel elle peut se reposer. Croyez-moi, la manière dont l’auteur amène ce qui va arriver n’est pas si anodine que cela.
Alors oui, ça arrivera, et alors ? Qu’est-ce que cela m’a fait en tant que lectrice, spectatrice de leur histoire ? Pas de la répulsion, mais de la peine. Parce que je suis maman, j’ai eu beaucoup d’empathie pour toute cette famille dont il ne reste plus que les enfants. J’avais envie de mettre des claques à leur idiote de mère qui se fiche royalement de ses petits.
Lochan est incroyablement malheureux, il est perdu, ne sait pas où il va et finit par trouver son paradis en sa propre sœur. Il sait que c’est mal, qu’il ne devrait pas s’adonner à la tentation de la désirer, mais l’attirance est trop forte pour être combattue. Et comment le pourrait-il d’ailleurs lui qui n’a aucun repère stable ? Maya quant à elle, a moins de scrupule, cela dit, elle est encore jeune, elle n’a que seize ans, ces années où l’on découvre l’autre sexe, où l’on a envie de chose que l’on ne maitrise pas encore. De son point de vue, Lochan est sûr, il est fiable…
Tout le roman tourne autour de leur famille, leur mère qui les pousse au décrochage scolaire, Lochan et Maya qui enfilent un rôle qui n’est pas le leur, la timidité maladive de Lochan, la crise d’adolescence de l’un de leur frère à gérer… Il ne se passe pas grand chose, ce n’est pas un roman où l’action et les rebondissements sont prédominants. Tout est dans les atermoiements psychologiques de Maya et surtout Lochan dont nous avons les pensées les plus intimes.
Voilà une histoire sans censure, bourrée de peur, d’incertitude et de complexe qui parle d’un amour à controverse. Comment le cautionner ? Mais est-il seulement acceptable ? L’amour peut-il tout excuser même la consanguinité ? A-t-il des frontières ou on contraire, parce qu’il semble pur et authentique doit-on fermer les yeux et accepter ?
Forcément, Forbidden met mal à l’aise. Le sujet n’est pas simple et c’est un pari un peu fou qu’a fait l’auteur d’écrire sur un tel sujet. Tabitha Suzuma a une très belle plume, j’ai pris grand plaisir à la lire même s’il y a quelques longueurs assez redondantes sur la famille que les héros doivent gérer. Il ne se passe pas non plus grand chose et la fin… Je n’en dirais pas plus. Lochan et Maya ont touché la femme que je suis, mais aussi la mère. Difficile de ne pas réfléchir après une telle lecture, ce fut même carrément impossible.
Forbidden n’est pas un roman anodin à mettre entre toutes les mains. Je le conseille pour un public averti qui a envie de sortir de sa zone de confort en découvrant une histoire carrément hors des normes de notre société. Oui, ça met mal à l’aise, oui, c’est indéniablement beau…
Beau et triste à pleurer.
- La version papier sortira le 22 septembre 2017
» Tu crois que personne ne peut te comprendre, mais tu te trompes. Tu n’es pas seul.
Ils disaient qu’on refusait de se mêler aux autres, qu’on n’avait pas d’amis. Mais ils se trompaient. On était là l’un pour l’autre. Il était ce que j’avais de plus précieux au monde.
Qu’est-ce qui leur permet de dire que notre amour est monstrueux ? On n’a fait de mal à personne.
Il est mon âme-sœur, ma raison d’être. Il est aussi indispensable à ma vie que l’air que je respire. J’ai toujours su que je l’aimais plus que tout au monde, et que l’amour que je lui portais n’était pas simplement fraternel. »
⭐ Forbidden de Tabitha Suzuma
Format : Format Kindle
Taille du fichier : 1246 KB
Nombre de pages de l’édition imprimée : 380 pages
Editeur : Milady Littérature; Édition : 1
Date de sortie numérique : 12 juillet 2017
Vendu par : Amazon Media EU S.à r.l.
Langue : Français
ASIN : B01MSCVIL9
Prix éditeur numérique : 9,99€De quoi ça parle ?
Maya et Lochan ne sont pas des adolescents comme les autres. Élevés par une mère alcoolique et instable, ils sont livrés à eux-mêmes et n’ont d’autre choix que d’élever seuls le reste de la fratrie. Forcés de devenir adultes plus tôt que prévu, ils se soutiennent dans l’adversité et finissent par tomber amoureux. Lochan se sent seul au monde, et Maya est la seule à pouvoir le comprendre. Conscient de la monstruosité de cet amour, Lochan est prêt à tout pour bâillonner le désir et les sentiments que sa sœur lui inspire. Mais comment résister alors que Maya a besoin de lui autant qu’il a besoin d’elle ? Est-ce un crime de s’aimer si fort ?
⭐ Mon avis :
Je me souviens, quand j’ai entendu parler de ce roman par les copines, j’avais été très dubitative, assez vindicative même sur le sujet. Comment pouvait-on lire ce genre de romance ? Je ne me voyais pas le faire et pourtant… Je ne vais pas le cacher, je l’ai lu surtout par curiosité. Je voulais voir comment l’auteure allait tourner cette histoire, comment elle allait réussir à me faire avaler ces horribles et dérangeantes couleuvres.
Avant tout, sachez que ce n’est pas une romance, c’est une histoire d’amour hors norme qui sort complètement des sentiers battus. Une histoire entre deux adolescents qui n’auraient jamais dû éprouver ce genre de sentiment l’un pour l’autre. C’est tabou, c’est puni par loi, réprouvé par la société… C’est sale. Vous ne trouverez pas dans ce livre des pirouettes pour faire passer cette relation de tabou à normale – et logique. Maya et Lochan sont du même sang, viennent du même ventre.
Alors comment est-ce possible ? Et bien ça l’est. Cela ne choque peu de lire dans des livres d’Histoire qu’à l’Égypte Ancienne des frères épousaient leurs sœurs. Ce n’était pas alors malsain dans la mesure où il fallait préserver la pureté du sang. Bien sûr, ici, cela n’a rien à voir (et puis des siècles sont passés), nous avons deux jeunes gens qui se raccrochent l’un à l’autre pour tenter de faire survivre toute une famille. Avec un père qui les a abandonnés et une mère alcoolique démissionnaire, Maya et Lochan jouent au rôle du papa et de la maman. Rien n’est simple dans cette fratrie. Toute leur attention est alors exclusivement tournée vers la famille. Les personnes extérieures, leur entourage n’existent quasiment pas à leurs yeux et ceux des lecteurs, qui les voient alors comme une palette de couleur venant troubler leur existence. Lochan est affublé d’une terrible timidité qui l’empêche de s’épanouir en dehors du cercle familial. Maya, quant à elle, elle le voit comme la figure patriarcale, celui sur lequel elle peut se reposer. Croyez-moi, la manière dont l’auteur amène ce qui va arriver n’est pas si anodine que cela.
Alors oui, ça arrivera, et alors ? Qu’est-ce que cela m’a fait en tant que lectrice, spectatrice de leur histoire ? Pas de la répulsion, mais de la peine. Parce que je suis maman, j’ai eu beaucoup d’empathie pour toute cette famille dont il ne reste plus que les enfants. J’avais envie de mettre des claques à leur idiote de mère qui se fiche royalement de ses petits.
Lochan est incroyablement malheureux, il est perdu, ne sait pas où il va et finit par trouver son paradis en sa propre sœur. Il sait que c’est mal, qu’il ne devrait pas s’adonner à la tentation de la désirer, mais l’attirance est trop forte pour être combattue. Et comment le pourrait-il d’ailleurs lui qui n’a aucun repère stable ? Maya quant à elle, a moins de scrupule, cela dit, elle est encore jeune, elle n’a que seize ans, ces années où l’on découvre l’autre sexe, où l’on a envie de chose que l’on ne maitrise pas encore. De son point de vue, Lochan est sûr, il est fiable…
Tout le roman tourne autour de leur famille, leur mère qui les pousse au décrochage scolaire, Lochan et Maya qui enfilent un rôle qui n’est pas le leur, la timidité maladive de Lochan, la crise d’adolescence de l’un de leur frère à gérer… Il ne se passe pas grand chose, ce n’est pas un roman où l’action et les rebondissements sont prédominants. Tout est dans les atermoiements psychologiques de Maya et surtout Lochan dont nous avons les pensées les plus intimes.
Voilà une histoire sans censure, bourrée de peur, d’incertitude et de complexe qui parle d’un amour à controverse. Comment le cautionner ? Mais est-il seulement acceptable ? L’amour peut-il tout excuser même la consanguinité ? A-t-il des frontières ou on contraire, parce qu’il semble pur et authentique doit-on fermer les yeux et accepter ?
Forcément, Forbidden met mal à l’aise. Le sujet n’est pas simple et c’est un pari un peu fou qu’a fait l’auteur d’écrire sur un tel sujet. Tabitha Suzuma a une très belle plume, j’ai pris grand plaisir à la lire même s’il y a quelques longueurs assez redondantes sur la famille que les héros doivent gérer. Il ne se passe pas non plus grand chose et la fin… Je n’en dirais pas plus. Lochan et Maya ont touché la femme que je suis, mais aussi la mère. Difficile de ne pas réfléchir après une telle lecture, ce fut même carrément impossible.
Forbidden n’est pas un roman anodin à mettre entre toutes les mains. Je le conseille pour un public averti qui a envie de sortir de sa zone de confort en découvrant une histoire carrément hors des normes de notre société. Oui, ça met mal à l’aise, oui, c’est indéniablement beau…
Beau et triste à pleurer.
- La version papier sortira le 22 septembre 2017