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Take This Waltz (2011), Sarah Polley

Par Losttheater
Take This Waltz (2011), Sarah Polley

Une jeune femme heureuse dans son mariage se retrouve toute retournée lorsqu’elle tombe sous le charme de son nouveau voisin. Le pitch de Take This Waltz vous dit sûrement quelque chose tellement il semble déjà avoir été traité. Cependant la réalisatrice Sarah Polley emmène son histoire dans des territoires encore inconnus et à taille humaine, loin des sentiers battus de la comédie romantique hollywoodienne.

Tout d’abord il y a ce personnage, cette femme, Margot, incarnée par une des meilleures actrices actuelles, Michelle Williams. Qu’elle apparaisse à l’écran avec tant de pudeur, tout en nous livrant son intimité profonde, résume d’un sentiment peu descriptible pour le spectateur qui va se voir chambouler par ce portrait dressé avec une finesse peu commune. Le film est intimiste à tous les niveaux, et décrit une zone de confort instauré par le mariage. Sauf que du jour au lendemain, cette zone de confort est saccagée. Une envie d’adultère pour Margot? Ce n’est vraiment pas comme ça que Sarah Polley nous dépeint les choses. Ici on traite du sentiment amoureux le plus pur, mais on parle aussi de l’ennui dans lequel se retrouve Margot, prisonnière d’un mariage qui pourtant la rend encore heureuse. Fait de paradoxes, Take This Waltz joue sur l’ambivalence du coeur humain qui n’agit aucunement par raison.

Take This Waltz (2011), Sarah Polley

La liaison que va entretenir Margot avec son nouveau voisin va nous emmener sur des sommets de légéreté, et pourtant tout va finir par nous heurter. Il est difficile de ne pas ressentir d’empathie pour le personnage du mari, campé à merveille par Seth Rogen. L’amour, quasiment toujours renouvelé, qu’il éprouve pour sa femme nous fait sourire de bonheur tellement il semble facile. Pourtant Sarah Polley fait soin de ne jamais tomber dans le manichéisme, elle ne juge aucunement ses personnages et le fait que Margot trompe son mari n’est jamais traité avec mépris. Remplie de belles idées de cinéma, la mise en scène nous berce dans le côté doux-amer de l’histoire. On pense à cette scène si particulière du manège où résonne la chanson « Video Killed The Radio Star », Margot et son amant sont emporté dans un tourbillon où effectivement la nouveauté est beaucoup plus attrayante que l’ancienne.

Il y a un coût à payer dans un amour perdu, et Take This Waltz traite avec efficacité de l’importance de retrouver le bonheur. Les choses simples de la vie émergent brillamment dans le film, Sarah Polley n’en fait rien d’important, elle les effleure. Elle mène ses personnages sur des chemins, certes parfois compliqués, mais sans traitement de faveur. On nous montre juste le quotidien de personnages désemparés par les sentiments humains et qu’ils essaient de vivre avec humilité. Il y a un point de vue tellement personnel que l’on peut se sentir parfois mis de côté, mais Take This Waltz est si bien écrit et dirigé que l’on en ressort le coeur grandit.

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