Partager la publication "[Critique] TRANSFORMERS 5 : THE LAST KNIGHT"
Titre original : Transformers : The Last Knight
Note:
Origine : États-Unis
Réalisateur : Michael Bay
Distribution : Mark Wahlberg, Laura Haddock, Anthony Hopkins, Isabela Moner, Stanley Tucci, Josh Duhamel, Santiago Cabrera, Jerrod Carmichael, John Turturro, Omar Sy (voix), John Goodman (voix)…
Genre : Science-Fiction/Action/Suite/Saga
Date de sortie : 28 juin 2017
Le Pitch :
Sur Terre, les humains chassent les Transformers. Des robots qui continuent à arriver inexplicablement, se heurtant à agressivité d’une humanité inquiète pour son avenir. Alors qu’Optimus Prime fait route vers ce qu’il reste de sa planète, pour en savoir plus sur ses origines et que Megatron fomente un nouveau plan machiavélique, Cade Yeager découvre qu’il est au centre d’une prophétie très ancienne et qu’il a, en cela, le pouvoir de sauver le monde en compagnie d’une descendante de Merlin l’Enchanteur. L’occasion de découvrir que les Transformers sont aux côtés des humains depuis très longtemps. Depuis qu’un de leurs vaisseaux s’est écrasé, ils ont participé à tous les conflits et à toutes les guerres, main dans la main avec les hommes ou opposés à eux…
La Critique de Transformers : The Last Knight :
Non mais franchement c’est quoi ce scénario ? Que s’est-il passé dans la tête des scénaristes pour qu’ils accouchent d’un truc aussi débile ? Se sont-ils dit que vu qu’il s’agissait du dernier (enfin normalement) Transformers réalisé par Michael Bay, le show devait être complètement délirant ? Peut-être mais ce qu’ils sont oublié, c’est de donner un peu de tenu à l’ensemble. Bay pour sa part, si il n’a pas participé à l’écriture, a bien dû trouver ça cool car il s’y est jeté à corps perdu, mobilisant tous ses moyens pour orchestrer un truc qui au final, ne ressemble pas à grand chose…
Le Roi Optimus Prime
Transformers : The Last Knight, comme son nom l’indique, tourne autour de la chevalerie. Au début, on assiste à une grande bataille entre les troupes du Roi Arthur et de Lancelot contre les saxons. C’est spectaculaire et sauvage. Puis Merlin arrive. Merlin qui est incarné par Stanley Tucci et qui en fait des caisses, implorant un Transformer de venir en aide à son souverain. Un dragon à trois têtes Transformers déboule et puis voilà, le tour est joué. S’ensuit une sombre histoire écrire avec les pieds de Transformers impliqués dans toutes les guerres (ceux qui ont vaincu Hitler, c’étaient eux, et oui !) et de société secrète rassemblant des personnes chargées de protéger les robots. On aura tout vu. Transformers 5 ne se contente pas d’être crétin, il se la joue révisionniste et revisite les grandes heures de notre Histoire en y incluant des Autobots et des Decepticons. Le tout sans se soucier de sonner avec un minimum de cohérence, allant même jusqu’à utiliser ce postulat pour ridiculiser Shia LaBeouf, probablement sur la demande de Bay, avec lequel les choses avaient plutôt mal tourné au terme de leur collaboration (ils ont fait trois Transformers ensemble). Bref, tout ceci aurait pu être jubilatoire. Ce qui est con est parfois bon, mais pas ici. Ici, la beaufitude bouffe tout le potentiel du scénario qui se prend les pieds dans le tapis à intervalles réguliers pour finir dans le mur lors d’un dernier tiers interminable et totalement grandiloquent. Tout part en couille d’une puissance telle que le spectacle qui se déroule sous nos yeux finit par ne plus avoir aucune tenue ni aucune prestance. C’est non seulement épuisant, mais aussi pathétique.
Y-a-t-il un mécanicien pour sauver les Transformers ?
Parce que c’est bien joli de sans cesse réinventer l’histoire de ces pauvres robots tous plus cons les uns que les autres, pour nous offrir des films censés étoffer une mythologie dès le départ hyper boiteuse, mais c’est autre chose que d’arriver à maintenir un semblant de cohésion. Si il était légitime de penser que les quatre films précédents avaient posé des limites en matière de grand n’importe quoi, ce cinquième épisode remet les pendules à l’heure et rappelle que même quand a touché le fond, il est encore possible de creuser pour s’enfoncer. Ici, tout semble prétexte à donner à Michael Bay l’opportunité de s’amuser avec ses gros jouets dans un mépris total de ses personnages et du même coup de son public. Un coup à choper une bonne migraine. Pendant 2h20, le réalisateur fait exploser des trucs et orchestre des situations invraisemblables (même si on s’en tient au cahier des charges de la saga) comme quand la planète des Transformers vient percuter la Terre, en plein milieu du site de Stonehenge, alors que des militaires balancent des bombes nucléaires et que Mark Wahlberg accompagné de sa petite-amie tente de récupérer le bâton de Merlin pour sauver le monde. Vous trouvez que tout ceci a l’air complément crétin ? Attendez de voir le film.
Il ne faut pas croire : nous n’avons rien contre les films parfaitement délirants. Il est bon de parfois lâcher la rampe et de laisser libre cours à son imagination. Les exemples de réussites en la matière sont nombreux. Mais cela demande du talent. Paradoxalement, cela requiert aussi un certain sens de la mesure et du tact. De l’audace et pas simplement un désir d’étonner et de prendre absolument, pour tous les moyens, le public au dépourvu.
Le problème avec Transformers 5 est le même que celui du premier volet et de tous les autres, mais puissance 100 : ici, tous les compteurs sont dans le rouge. On ne sait plus si le film s’adresse aux enfants ou aux adultes. Il a en permanence le cul entre deux chaises. Quand on commence à se dire que tel ou tel détail est plutôt sympa, ça dérape et une réplique ou une intervention à la ramasse d’un personnage insupportable vient tout gâcher. Et Bay en remet une couche, puis une autre et encore une autre… Bay qui a d’ailleurs bien fait de recruter Anthony Hopkins, qui semble s’amuser comme un fou à camper un personnage à l’image du film. Une sorte de vieux malade qui semble camé jusqu’au oreilles vu qu’il passe son temps à raconter des conneries et à s’agiter pour rien face à un Mark Wahlberg paumé mais musclé. Optimus Prime, plus couillon que jamais, répète quant à lui inlassablement « je suis Optimus Prime » comme si nous étions tous aussi pétés du casque que lui et que nous avions oublié qui il était.
Michael Bay’s Robot Apocalypse
Il est cependant difficile de ne pas reconnaître au film la qualité de ses effets-spéciaux. Parfaitement à l’aise, à la tête d’un budget conséquent, Bay maîtrise visuellement son sujet. Même si au bout du compte, son boulot est gâché par un montage aux fraises. Transformers 5 n’est pas un film, c’est un manège de parc d’attraction. Une attraction qui dure 2h20 et qui séquestre ses spectateurs en leur fournissant une histoire prétexte qui ne fait que mettre en exergue une bêtise crasse dont ils se seraient bien passé. Un roller coaster hardcore et prétentieux, porté par un cinéaste surexcité, des acteurs doués sous-exploités et une technologie de pointe. On ne pourra jamais reprocher à la saga de ne pas avoir fait plus grand, plus fort et plus con à chaque nouveau volet, mais c’est bien la seule chose qu’on pourra lui reconnaître…
En Bref…
La recette est la même mais les ingrédients sentent le faisandé et le cuistot a visiblement pris un truc qui l’a rendu encore plus timbré. Placements de produits bien voyants, explosions à répétition, humour beauf, références à la ramasse… Ici, tout va encore plus loin que précédemment. Oui, les effets-spéciaux sont toujours cool mais c’est tout. À moins de vouloir se payer une bonne migraine ou d’apprécier ce genre de truc débile, qui est de toute façon trop cynique et trop putassier pour faire office de véritable défouloir cinéphile, difficile de se montrer satisfait par cette énième suite. Mais si le pire restait à venir ? Oui c’est difficile à croire et pour le moment, mieux vaut ne pas y penser…
@ Gilles Rolland
Crédits photos : Paramount Pictures France