Dans ce petit livre, Jacques Kraemer a publié des « propos sur le théâtre recueillis par Karim Haouadeg » et parus précédemment dans la Revue Secousse. Karim Haouadeg insiste, tout au long de cet entretien, sur le sens, sur le fait de savoir si « le théâtre, ça a du sens ». Jacques Kraemer lui répond qu’il ne se pose jamais la question du sens au préalable, que le sens est à produire « non seulement par l’émetteur (le metteur en scène), mais aussi par le récepteur (le spectateur) ». Puis il évoque son parcours dans l’aventure de la « Décentralisation théâtrale », sa découverte des textes de Brecht, son intérêt pour les films de Godard et les mises en scène de Planchon, les lieux qu’il a dirigés, la nécessité du théâtre parce qu’il est « présence humaine face à d’autres humains ».
Vers la fin de l’entretien, il parle de Benjamin Fondane et d’Ossip Mandelstam, poètes victimes des deux totalitarismes du siècle précédent. Et de Nadejda, la femme de Mandelstam qui a appris par coeur les poèmes de son mari pour que ceux-ci ne disparaissent pas. Nadejda, un prénom qui signifie espoir. Et de Molière, « le pourfendeur des hypocrites et le satiriste des Pourceaugnac ».