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Italo Saga #2 : Italo house & dance

Publié le 03 juillet 2017 par Storiagiovanna @StoriaGiovanna

Deuxième volet de la saga de l’été 2017 (qui vient à peine de commencer mais qui va me paraître trèèès court), après le disco, intéressons-nous au mouvement dance venu d’Italie. Cette fameuse musique encore plus fabriquée au kilomètre qui a encore plus pollué mon univers sonore avec son cousin germain l’eurodance.

Mais attention : comme l’indique le titre, on n’est pas passé directement du disco à la dance en 1987. Non, le mouvement italo a connu ensuite deux mutations qui se sont faites successivement, voire en même temps. Et même la house et la dance, qui se sont développées entre 1988 et 2005, ont connu des sous-genres (comme le lento violento cher à Gigi d’Agostino). Par contre, s’il est aisé de dater le début du mouvement house (vers 1985), on va dire que l’italo dance a commencé à se développer en 1990 et qu’elle est toujours présente dans les boîtes de nuit (même si on avoue que c’est quand même un peu ringard).

C’est là toute la subtilité qu’il faut souligner : la plupart des groupes qu’on qualifiait d’italo dance quand on les écoutait dans les années 1992-1996 étaient en fait des titres d’italo house. Alors oui, je sais que la distinction est tenue pour le commun des mortels, mais à titre personnel, j’ai effectivement senti une différence entre ce que j’écoutais au début et à la fin des années 1990. Autre distinction : pas mal de titres qu’on prenait pour des titres italo house/dance sont en fait des titres belges/allemands/etc. et vice-versa. Preuve que, contrairement à l’italo disco qui avait une signature bien spécifique, le mouvement house/dance qui a suivi s’est noyé dans la masse de la production européenne.

Pourquoi ai-je été marquée par l’italo house/dance ? Parce que c’était ce qu’il y avait de plus « classe » lorsque j’enregistrais et décortiquais avec ma sœur toutes les soirées Dance Machine. Car même si le rock avait la part belle dans sa discothèque, ma sœur ne crachait pas non plus sur tout ce qui était productions électroniques. Bref, je dis que l’italo house/dance a pollué mon adolescence, mais force est de constater que, comme toute chose avec laquelle j’entretenais une relation d’attraction-répulsion durant cette période, je la regarde avec sympathie, voire nostalgie.

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Voici maintenant de quoi revivre votre adolescence colorée (et la mienne en même temps).

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Black Box – Ride On Time (1989)

Groupe de production d’origine italienne, Black Box utilise une personne uniquement pour l’image (c’est-à-dire qu’on la voit dans les clips et sur scène, mais elle n’a jamais chanté une ligne en studio et chante en play back). Si à la prestation vocale, on retrouve donc Martha Wash des Weather Girls (It’s raining men, hallelujah !), c’est le mannequin guadeloupéen Katrin Quinol qui donc « interprète » les chansons pour le public. Il est également à noter que la chanson sample/reprend le tube disco Love Sensation de Loelatta Holloway (1980). Martha Wash, d’abord non-créditée et surtout non-rémunérée, fit un procès à RCA et obtint gain de cause. En même temps, pourquoi s’en émouvoir ? Franck Farian a fait ça toute sa carrière (tchou tchou Boney M. et Milli Vanilli).

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Double Dee – Found Love (1990)

Formé en 1990 par Davide Domenella et Donato (Danny) Losato, le duo aura fait mouche dès son premier single. Si le succès aura du mal à être renouvelé durant le reste des années 1990, les deux compères retrouveront une nouvelle notoriété en France en 2000 avec le single You qui devient le générique de l’émission Popstars sur M6.

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Corona – Rythm Of The Night (1993)

La Brésilienne Olga Souza décida de se présenter sous le pseudonyme Corona lorsqu’elle arriva en Italie en 1990. C’est alors qu’elle rencontre le producteur Francesco Bontempi, connu sous le nom de Lee Marow. Rythm Of The Night est leur première collaboration et cartonna au point qu’il reste un des hymnes de cette période. Si le duo continue sur sa lancée avec Baby Baby et Try Me Out (1995), le phénomène s’essouffle dès 1996. Aujourd’hui, Olga Souza se produit régulièrement dans les tournées nostalgiques diverses et fait une carrière honorable au Brésil.

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Ice MC –Think About The Way (1994)

Ice MC, c’est la rencontre entre le rappeur anglais Ian Campbell et le producteur italien Robyx (Roberto Zanetti). Si Campbell se produit seul pour ses deux premiers albums (d’où est tiré le single Easy, sorti en 1991), il s’adjoint pour le troisième album les services de la chanteuse Alessia Aquilani, dite Alexia. Ice’n’Green devient un carton européen. Par la suite, Campbell se sépare de Zanetti et va produire son quatrième album en Allemagne avec Masterboy en 1997, avant de retourner en Italie en 2004.

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Cappella – Move On Baby (1994)

Le producteur Gianfranco Bortolotti a fondé le concept Cappella en 1987. Si les premiers titres sont sortis sans visage, mais avec les DJ les plus en vue de la scène italienne, le groupe change régulièrement de chanteurs à partir du deuxième album en 1990. C’est ainsi que furent embauchés l’Anglaise Kelly Overett comme visage et le rappeur anglais Rodney Bishop à l’époque où ce deuxième album a eu du succès, c’est-à-dire sur la période 1993-1995. Bortolotti a décidé ensuite de licencier Overett et de la remplacer secrètement par Allison Jordan. Depuis, le concept tourne toujours, mais avec comme frontmen Lis et Markus Birks du groupe The Cameleonz depuis 2013.

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Gala – Freed From Desire (1996)

Même si elle s’est installée à l’âge de 17 ans à New-York, où elle devint photographe après avoir diplômée de la Tisch School of the Arts, la Milanaise Gala Rizzatto reste ancrée dans la pure tradition italo dance pour ce premier single. Si le premier album sorti en 1997 était très ancré électro, elle poursuit depuis sa carrière avec des tonalités plus rock.

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Eiffel 65 – Blue (1999)

Jeffrey Jey, Maurizio Lobina et Gabry Ponte se sont connus au sein de Bliss Corporation (maison de disques fondée par Maurizio Gabutti) en 1992. Ils avaient prévu de s’appeler juste Eiffel (nom choisi de manière aléatoire sur un ordinateur), et le 65 s’est rajouté au moment du pressage du 1er single par une faute de frappe. Si Blue et Move Your Body ont reçu un succès inestimable en 1999, ce n’est pas le cas des deuxième et troisième albums, ce qui a conduit à une première séparation en 2005. Après une bataille juridique avec Bliss Corporation à propos du nom Eiffel 65, deux des trois DJ ont monté leur projet parallèle, tandis que Bliss annoncent un nouveau line-up  pour le groupe en 2007. Finalement, les trois DJ se retrouvent en 2010 et refondent le groupe.

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Gigi d’Agostino – The Riddle (2000)

Luigino Celestino di Agostino, né à Turin, a fait ses armes de DJ à la discothèque Woodstock  et d’autres discothèques dans la région de Turin entre 1987 et 1992, puis DJ résident entre 1933 et 1998. Pendant ce temps, il se met à produire des disques d’un genre qu’on qualifie de Mediterranean Progressive Dance, alliant la musique électronique aux sons traditionnels méditerranéens et rencontre du succès. Mais c’est avec son album L’amour toujours (1999) et des singles comme Blah Blah Blah ou la reprise du tube de Nik Kershaw (1984) qu’il explose à l’international.

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Benny Benassi – Satisfaction (2002)

Marco (dit Benny) Benassi commence sa carrière de DJ à la fin des années 1980 avec son cousin Alle sous le nom de Benassi Bros. Dans les années 1990, il compose pour divers artistes tels que Whigfield. En 2002, il sort à titre personnel le single Satisfaction  et rafle tout avec. Il en profite pour remixer divers titres avec son cousin et pour fonder sa maison de production Pump-Kin Music. Depuis, il multiplie les collaborations assez classes sur ses albums et est même crédité comme compositeur sur l’album MDNA de Madonna.

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Crookers – We Are Prostitutes (2009)

Issus du hip-hop, le DJ Andrea Fratangelo (FRAT) et le rappeur Francesco Barbaglia (BOT) fondent Croockers en 2003. Jusqu’en 2012, date de la séparation du duo, ils ont fait des titres originaux de style électro en collaborant avec diverses personnalités essentiellement connus dans la musique urbaine, mais se sont surtout connus pour avoir remixé nombre de titres. Leur succès le plus illustratif reste le remix de Day’N’Nite de Kid Cudi en 2008.

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A bientôt pour de nouvelles aventures musicales.



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