Il doit rafraîchir ses sens, boucheventrer son poing, désenclaver sa flamme.
Pêcher à la ligne n'est plus de son fait. Mais il aime toujours autant poireauter et zieuter.
Les zélés agitateurs trempent leur conscience dans la mélasse ouatée.Se trompent-ils de cible ? Sablent-ils la fausse bouteille ? Brûlent-ils les mauvais chiffons ?
Tirant à brûle-pourpoint sur tout ce qui bouge, ils brassent du vent encore et toujours. Agitateur de tracteurs, il se lève toujours de bonne heure. Le monde lui appartient, le monde, la planète, l'univers, rien n'est assez grand pour assouvir sa soif. Mais quand il scrute l'horizon, il reçoit un grand contre-pied dans le derrière ! A contre-coeur il se résigne au calme plat et à la morne monotonie des heures assoupies.
Paradoxalement, la poisse le pourchasse, l'empêche d'empocher le gros lot, l'agrippe au sol. Doit-il s'efforcer de respirer encore, espérer de nouveaux points de repère, se tailler un nouveau refuge dans la roche ?Les ondes sont brouillées, le grésillement est son unique source d'anxiété.Tout seul dans sa chambre, le voilà qui se penche sur le néant,Pris au coeur d'un terrible serrementRegrettant ses errements Il fixe l'inéluctable trou béantqui l'attend chaud devantQue se passera-t-il alors Pourra-t-il faire usage de son pouvoirTordre le cou au destinLes ans les mois les joursIl les compte à rebourssans aucun retour possibleÀ la case départLes dés sont déjantésN'en font qu'à leur têteRoulent comme les billesDe mon enfancecomme les billes
dérobées par un plus fort que moiRIDICULE de me sentir ridicule Rira bien qui rira le dernierSi au moins j'avais encore toutes mes dents