Avec 470 000 utilisateurs, on en croise du monde sur Babelio. Pour que la communauté demeure, malgré son ampleur, un endroit convivial où l’échange est à l’honneur, nous avons décidé de vous donner la parole. Puisqu’un lecteur n’est jamais las de conseils de lecture, voici le portrait livresque de l’un de nos lecteurs.
Rencontre avec araucaria, inscrite depuis le 27 juillet 2011.
Comment êtes-vous arrivée sur Babelio?
Par curiosité sans aucun doute (je suis curieuse de tout dans le bon sens du terme!). J’avais à l’époque un blog à tendance littéraire, et en visitant des blogs amis, j’ai vu plusieurs fois le sigle Babelio, j’ai voulu en savoir plus. J’ai été conquise, trouvant formidable cette idée de bibliothèque virtuelle, offrant citations, critiques et notations et surtout une atmosphère conviviale entre les membres.
Quel(s) genre(s) contient votre bibliothèque?
Il me semble avoir des goûts très éclectiques, donc ma bibliothèque est à mon image, avec du sérieux et aussi des textes bien plus légers. Je lis beaucoup de romans, mais ne dédaigne pas le théâtre, la poésie, les récits, les essais, les nouvelles, les BD, les livres pour enfants, les manuels de sciences humaines, l’Histoire, les livres de généalogie aussi… Comme je l’ai écrit dans ma présentation, je lis tout ce qui me passe à portée de main. Il y a des romans classiques du 19ème siècle français, anglais, russes… mais aussi des textes du 20ème siècle d’écrivains du monde entier, Europe, Asie, Amérique du Nord et du Sud, Afrique… Y-a-t-il plus formidable moyen de locomotion qu’un bon livre qui vous promène dans l’espace et dans le temps ? Je lis aussi des auteurs contemporains, français et étrangers. Et habitant en Corse, je ne dédaigne pas les écrivains de l’île. Nous en avons d’excellents !
Vous lisez beaucoup d’ouvrages de psychologie, qu’aimez-vous dans ce genre en particulier?
Oui, j’apprécie le psychologie et les sciences humaines, simplement parce que je me questionne sur l’Homme, sur son ressenti, ses expériences heureuses ou malheureuses, et aussi ses facultés à surmonter ses épreuves, à rebondir… Je pense ici en particulier aux ouvrages de Boris Cyrulnik. J’aime les livres, et avant d’apprécier « la littérature », j’éprouve du plaisir à lire. Mais je lis pour diverses raisons, me divertir, comprendre, réfléchir, m’instruire… C’est une tache de longue haleine mais toujours un immense bonheur et une passion.
Quelle est votre première découverte littéraire?
Il y a eu deux étapes essentielles :
– La première, j’avais deux ou trois ans – n’étais pas inscrite à l’école maternelle – et mon voisin et ami (mon aîné de 7 ans) me lisait régulièrement Blanche-Neige. J’étais fascinée, admirative devant ce grand qui savait faire des choses que j’ignorais ou ne maîtrisais pas encore. J’avais envie « d’apprendre »… J’ai compris que je trouverais le savoir dans les livres, et j’ai donc aimé l’objet livre bien avant d’aller à l’école et de savoir lire. C’est ce « grand garçon » qui m’a inculqué l’amour de la lecture, et je ne l’en remercierai jamais assez.
– La seconde, j’étais en CM1 ou CM2, c’était la fin de l’année scolaire et l’institutrice ne faisait plus cours, mais nous avait demandé de venir en classe avec le livre de notre choix. J’avais pris dans la bibliothèque familiale Les clés du royaume de Joseph Cronin (auteur tombé en désuétude, hélas), c’était mon premier livre de « grande », un livre de poche, pas un ouvrage des bibliothèques roses, vertes ou rouge et or. J’ai tout de suite été captivée par l’histoire… mais l’institutrice avait souhaité me dissuader me disant « Ce n’est pas un livre pour toi! » Phrase à ne surtout pas prononcer, car puisqu’il n’était pas pour moi, justement j’allais le lire! Je l’ai lu jusqu’à la dernière ligne, et ai beaucoup aimé cette oeuvre… je l’ai relu plusieurs fois depuis, appréciant toujours autant ce roman… Et je me suis lancée dans la découverte d’autres Cronin, mais aussi de Bazin, Benoit, Daphnée du Maurier, Pagnol, Hemingway, Saint-Exupéry, Colette, et tant d’autres… J’avais attrapé le virus de la lecture. J’étais bel et bien contaminée.Quel est le plus beau livre que vous avez découvert sur Babelio ?
La participation à « Masse Critique » m’a permis de découvrir un auteur que je ne connaissais pas : Olivier Bass et son roman L’homme de Marmara. J’ai beaucoup aimé et le style de l’auteur et l’histoire. Et comme je suis attirée par la mer et les bateaux, j’ai vraiment été comblée en recevant ce livre. Ce fut une très belle découverte, offerte sur un plateau par Babelio.Mais chaque jour en parcourant les citations et les critiques sur Babelio, je découvre de nouveaux auteurs et des titres qui m’inspirent. Donc je note tout cela en « pense-bête ». Et je sais que fatalement je vais faire de très belles rencontres littéraires.
Quel est le livre que vous avez relu le plus souvent ?
Il y en a plusieurs, mais celui auquel je me réfère le plus est Terre des Hommes d’Antoine de Saint-Exupéry. J’en relis régulièrement des passages. Ce livre qui est plus récit et essais que roman m’enseigne toujours quelque chose et je m’y replonge régulièrement pour en relire des passages.
Quel livre avez-vous honte de n’avoir pas lu ?
Les Misérables de Victor Hugo… par peur justement de capituler devant une oeuvre aussi dense et aussi parce des films tirés du roman ont souvent été diffusés sur le petit écran. Guerre et paix de Tolstoï, impressionnant par la taille également… Et puis, j’ai du mal avec Proust et Du côté de chez Swann que je tente régulièrement de lire… Je suis passée à côté de Cent ans de solitude de Garcia Marquez (je me suis ennuyée avec ce roman) et j’ai abandonné au bout d’une centaine de pages Voyage au bout de la nuit de Céline… Lorsque je passe ainsi à côté d’un livre, reconnu comme étant un chef-d’oeuvre, j’ai toujours honte. Je me sens fautive. Cela me complexe.
Quelle est la perle méconnue que vous souhaiteriez faire découvrir à nos lecteurs ?
Tous les livres qui m’ont bouleversée d’une manière ou d’une autre et que je classe dans mes coups de coeur. Mais puisque j’évoquais la Corse, je vais citer deux romans : Pesciu Anguilla (Pépé l’anguille) de Sebastien Dalzeto auteur mort en 1963. Roman qui fut rédigé en Corse, et traduit en Français, par F.M. Durazzo, il y a quelques années. Le Berger des Morts (Mal’Concilio) de Jean-Claude Rogliano, auteur Corse contemporain.Tablette, liseuse ou papier ?
J’aime l’objet livre et suis fâchée avec la technologie, alors Papier, essentiellement Papier ! Mais comme je me déplace toujours avec au moins un ouvrage, j’ai une prédilection pour le livre de poche… que je ne maltraite cependant pas, bien au contraire. J’utilise toujours un marque page et déteste qu’un livre soit souillé. Ce n’est pas un objet ordinaire, il doit être respecté.
Quel est votre endroit préféré pour lire ?
Rendez-vous incontournable, chaque soir dans mon lit ! Mais je peux lire partout, dans les salles d’attente, dans les aéroports, sur un banc dans un parc… J’arrive à oublier le monde alentour pendant des heures, bien à l’abri dans ma bulle. Lorsque le monde ambiant s’agite et s’ébroue cela me procure un confort très agréable et je me sens vraiment privilégiée.
Avez-vous une citation fétiche issue de la littérature ?
« Une pièce sans livres, c’est comme un corps sans âme » – Cicéron.
Quelle sera votre prochaine lecture ? Comment l’avez-vous choisie ?
C’est toujours un peu compliqué. J’ai du mal à me décider. Disons que là j’ai des priorités : Directs du Droit d’Eric Dupond-Moretti et L’aveuglement de José Saramago. Je les ai empruntés à la bibliothèque municipale…donc j’ai une date limite pour les restituer.
Et puis une amie m’a prêté Les égarés de Saint-Antoine d’Ariane Bilheran, pour que je rédige une note…, donc lecture « professionnelle » en quelque sorte. Mais le livre va m’intéresser j’en suis certaine car il traite de psycho-généalogie.
Après ces trois livres je puiserai dans mes réserves, et ce sera la surprise, espérant toujours tomber sous le charme d’un texte et me prendre de passion pour un auteur.
D’après-vous, qu’est-ce qu’une bonne critique de lecteur sur Babelio ?
Quelle soit longue ou courte, la critique ne doit pas être un résumé du livre. Elle doit juste communiquer un ressenti. Elle peut faire partager une émotion, un engouement pour le livre, le style de l’auteur… ou au contraire questionner sur l’intérêt de l’ouvrage ou la conscience professionnelle de l’écrivain… La bonne critique doit donner envie de découvrir une oeuvre ou au contraire mettre en garde. Elle doit ouvrir le débat.
Une anecdote particulière en rapport avec Babelio ?
Je rencontre régulièrement des membres de Babelio, soit parce qu’ils sont lecteurs, soit parce qu’ils sont auteurs, ou les deux à la fois. J’ai aussi des correspondances privilégiées et amicales avec certains membres que je n’ai jamais rencontrés. Bien involontairement j’ai pu déchaîner la colère ou l’incompréhension de certains membres de cette communauté (heureusement cela se compte sur les doigts d’une seule main) parce que j’ai un nombre très important d’amis. Je m’en explique ici : je porte un regard amical sur toutes les personnes, qui aiment lire, nous faisons partie de la même communauté ! Ces rapprochements amicaux autour d’une même passion, ne peuvent nuire à autrui. Et sous nos latitudes les personnes qui fréquentent librairies ou bibliothèques en viennent très rarement aux mains. C’est bon signe !
Dernière confidence à propos de Babelio, mon PC est allumé une bonne partie de la journée, donc je fais des visites très régulières au site pour découvrir citations et critiques, plus qu’une addiction je vois cela comme une friandise !
Merci à araucaria pour ses réponses !