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Superbe Carmen au Festival d’Aix-en-Provence

Publié le 10 juillet 2017 par Nicolas Bourry @nicolasjarsky
Superbe Carmen au Festival d’Aix-en-Provence

© wikimedia

Dans les torpeurs de l’été il est des rendez-vous immanquables. Parmi eux, dans les nombreux festivals celui d’Aix-en-Provence est dans aucun doute l’un de ces rendez-vous. Cette année le festival international d’art lyrique nous gâte avec une nouvelle production de Carmen dans une mise en scène de Dmitri Tcherniakov et avec Stéphanie d’Oustrac dans le rôle de la sulfureuse bohémienne.

Rentrons directement dans le vif du sujet : cette production 2017 est exceptionnelle.

Dans la fosse l’Orchestre de Paris dirigé par Pablo Heras-Casado est vif, pertinent et élégant. Le chœur Aedes à qui la mise en scène demande beaucoup, est très bon et n’en fait jamais trop.

Dans les rôles principaux il nous a rarement été donné d’entendre d’aussi bons chanteurs réunis ensemble sur scène. Elsa Dreisig est une Micaëla impeccable et impressionnante avec une clarté éclatante. Don José au coeur de la mise en scène, prend toute sa dimension sous les traits de Michael Fabiano, puissant et habité par son double rôle de brigadier et de patient désabusé. Escamillo que l’on trouve souvent négligé ne l’est pas ici grâce au talent de Michael Todd Simpson qui offre en plus de ses qualités vocales une belle présence scénique. Quant à Stéphanie d’Oustrac elle est sans surprise époustouflante. En plus d’être vocalement une Carmen plus vraie que nature à l’aisance déconcertante avec une arrogance toute trouvée, la mise en scène de Dmitri Tcherniakov est idéale pour la belle mezzo qui s’épanouit totalement et laisse libre court à son brin de folie naturel.

En plus de toutes ces qualités artistiques c’est aussi et presque surtout la mise en scène de Dmitri Tcherniakov qui est extraordinaire. Il secoue l’œuvre, prend des libertés, crée un scenario supplémentaire, centre l’opéra sur Don José, fait rire le chœur aux moments dramatiques, fait se déshabiller les choristes… et tout au long la tension dramatique et scénique est là. L’œuvre est tellement renouvelée qu’on se demande comment cela va-t-il finir et comment le metteur en scène va retomber sur ses pieds. Avec une partition comme celle de Carmen, peut-être la plus connue au monde, ce n’est pas une petite prouesse de réussir à nous faire douter de la fin!

Encore un superlatif? Éblouissante Carmen au Festival d’Aix-en-Provence, jusqu’au 20 juillet et en replay sur les sites d’Arte.

Il n’y a pas si longtemps nous étions à Bastille pour une autre Carmen souvenez-vous.



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