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#OFF17 – Night in White Satie

Publié le 17 juillet 2017 par Morduedetheatre @_MDT_

#OFF17 – Night in White Satie

Critique de Night in White Satie, de Pierre Notte, vu le 15 juillet 2017 au Théâtre du Balcon
Avec Nelson-Rafaell Madel, Nicole Croisille, Kevin Mischel, Donia Berriri, Anita Robillard, dans une mise en scène de Pierre Notte

Bon, normalement, j’évite de faire ça. J’évite de venir à Avignon pour voir des spectacles que j’ai manqué à Paris. Mais je ne culpabilise pas trop puisque ce Night in White Satie, que je voulais absolument voir lors de sa soirée exceptionnelle en ouverture de saison, l’année dernière, au Rond-Point, a affiché complet avant même que je songe à décrocher mon téléphone pour réserver. Ravie donc de pouvoir rattraper ce coup manqué et cette fois-ci je n’ai pas tardé : c’est l’un des premiers spectacles que j’ai réservés !

Pourtant, Satie n’est pas de mes musiciens préférés : je pense que je ne pourrai pas vivre de Satie et d’eau fraîche, par exemple. C’est un peu absurde à dire, mais je trouve son oeuvre trop philosophique (ça, c’est mon côté obtue) et je recherche aussi le repos et le confort à travers la musique. Néanmoins ici Satie est dynamisé par des comédiens-chanteurs merveilleux. Le spectacle est aussi perché que la musique du compositeur et, si on peut avoir un peu de mal à entrer dedans, une fois qu’on est pris dans le délire il est impossible d’en sortir !

On se retrouve dans une soirée entre amis qui vont revivre la vie de Satie à travers son oeuvre, en dialoguant avec ses mots, en chantant ses chansons, en passant leur soirée à la manière Dada, cette cassure aux teintes absurdes qu’il savourait. Ils sont un peu fous mais on est bien loin d’un entre-soi désagréable et pédant, au contraire on est conviés à participer nous aussi à la fête. L’énergie des comédiens est bienfaitrice dans ce spectacle, pour moi qui avait peur de m’endormir au son d’une gymnopédie car le spectacle est en soirée… on en est bien loin !

J’étais ravie de découvrir plus que cette Gymnopédie qui constituait à peu près l’étendue de mes connaissances de l’oeuvre de Satie. Heureuse d’entendre ses bons mots et ses chansons, de rentrer à nouveau dans cet univers dada qui m’est encore peu familier. Heureuse aussi, je dois le reconnaître, de retrouver Nicole Croisille, son grain de folie dans le regard, sa présence indéniable, son timbre de voix si reconnaissable. Les autres comédiens ne sont pas en reste, avec un duo charmant formé de Nelson-Rafaell Madel et Anita Robillard, ainsi qu’une pianiste et un danseur qui complètent cette distribution, donnant à Erik Satie non seulement un corps, mais un coeur, un esprit, et un souffle authentiques.

L’âme de Satie renaît au Balcon, et c’est un plaisir de passer une soirée en sa compagnie.   



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