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Shades of Magic (Livre 1) par V.E. SCHWAB

Par Ettoitulisquoi @ettoitulisquoi

Shades of Magic (Livre 1) par V.E. SCHWAB

Virage à 180 voire 360° degrés après mes dernières lectures. Exit le romantisme et place à la magie. Enfin je ne sais pas si le mot « magie » est réellement adéquat pour qualifier l’ambiance et l’univers de ce roman. Nous sommes bien loin de Harry Potter et des baguettes magiques, nous avons affaire à un univers obscur, fantastique et complexe. En le lisant, j’avais l’impression d’être entourée d’une aura sombre et mystérieuse.

L’histoire : Personnage principal : Kell.

Caractéristique particulière : il est un Antari : un magicien de sang. Il se distingue d’un humain « normal » par ses yeux l’un d’une couleur classique et l’autre aussi noir qu’un corbeau.

Le monde dans lequel vit Kell ou plutôt la ville dans laquelle il vit, à savoir Londres existe en quatre exemplaires dans quatre mondes différents : le Londres Rouge, le Londres gris, le Londres blanc et le Londres noir. Chaque Londres est différent, l’un a été détruit par la magie ou du moins détruit par la folie des hommes assoiffés par la puissance que leur offrait la magie. Un autre a été totalement perverti et est dirigé par un frère et une sœur cruels et sadiques.  Un autre Londres sans magie et enfin un dernier plus prospère où la magie est connue mais n’exerce aucune espèce d’attraction sur les gens.

Kell a un rôle de messager puisque seule sa magie lui permet de voyager entre les mondes et d’aller de Londres en Londres.

Mais Kell n’est pas le seul de son espèce il a un homologue moins pacifique, Holland. Tous deux vont s’affronter à maintes reprises pour la possession d’une pierre noire magique. En effet, Kell se livre à une contrebande entre le Londres gris dépourvu de magie et le Londres Rouge dans lequel il réside, il y apporte de petits objets magiques pour des collectionneurs et des passionnés. Ce petit jeu qu’il pense sans conséquence va pourtant mettre entre ses mains cette pierre noire. Dans son aventure, il va tomber sur Lila Bard, une jeune voleuse qui rêve de naviguer, et qui va se retrouver mêlée plus ou moins malgré elle à cette histoire.

L’extrait :

« Il se surprenait souvent à converser avec la magie.  A lui parler comme à une vieille amie, sans lui donner d’ordre. Elle était douée de vie – ça tout le monde le savait -, mais lui avait parfois l’impression qu’elle était davantage encore : une camarade, presque une sœur.

Elle faisait, après tout, partie de lui – bien plus que de la plupart de ses semblables, en tout cas. Il ne pouvait s’empêcher de penser qu’elle comprenait ce qu’il disait, ce qu’il éprouvait, non seulement quand il la manipulait, mais aussi à chacun des battements de son cœur, chacune de ses respirations.

Il était, tout bien considéré, un Antari. Et les Antari avaient le pouvoir de parler au sang qui coulait dans leurs veines. A la vie qui palpitait en toutes choses. A la magie elle-même – celle qui était à la fois le tout premier élément, et le dernier d’entre eux, aussi omniprésente qu’insaisissable.

Kell sentait cette puissance frémir sous sa paume. Le mur de brique semblait tout à la fois se réchauffer et se refroidir au contact de sa peau. Il hésita, curieux de voir si elle se manifestait sans ordre prononcé à haute voix. Mais comme toujours, elle restait en retrait, sur le qui-vive, attendant qu’il formule sa requête. Si la magie élémentaire comprenait toutes les langues, la magie Antari – la vraie, celle de sang – n’en parlait qu’une seule. Le voyageur remua imperceptiblement les doigts sur la paroi. « 

Détails techniques : Editions Lumen. 505 pages. Caractères moyens. Livre 1 d’une trilogie. Coût :15 €

Vous pouvez l’acheter ici.

Le site de l’auteur est . (vous y trouverez un lien vers son blog WordPress)

Mon avis : 5/7

Le démarrage de l’histoire est difficile et obscur. L’auteure a commencé son récit comme si nous étions coutumier du monde dans lequel elle avait placé sa narration, ce qui est loin d’être le cas. Le contexte est donc compliqué à mettre en place, d’autant que s’agissant de magie et de fantaisie rien n’est acquis, il faut mettre un pied devant l’autre, poser pavé après pavé et là, la route était jalonnée d’obstacles. Cela dit, une fois que vous avez assimilé toutes les explications, compris qui vivait où (tel personnage dans tel Londres), vous avancez plus sereinement dans votre lecture.

On alterne entre passages un peu longuets et d’autres qui vous tiennent en haleine, le récit suit donc cette ligne brisée qui vous amène à faire des pauses dans votre lecture, alors qu’une fois saisie par l’intrigue, vous devriez ne plus pouvoir en sortir ou le lâcher à regrets.

Voilà les 2 points qui expliquent ma note.

En revanche, j’ai sincèrement apprécié le personnage de Kell, dévoué, loyal, résistant (bon résistant peut paraître un drôle de qualificatif, je me doute que ça vous fait penser au sopalin, alors disons persévérant) mais un peu naïf parfois. Il est plein de bonnes intentions, il ne veut de mal à personne, il fait de son mieux pour utiliser le don qui court dans son sang, à bon escient.

Dans sa mission, il va être épaulé par Lila, un peu garçon manqué, un peu parano aussi, et têtue comme une mule. Avant de l’épauler, elle va d’abord s’avérer être un caillou dans son soulier à cause de malentendus en chaines et du mystère qui entoure Kell. Je n’ai pas autant apprécié le personnage de Lila, que j’ai trouvée frivole et agaçante, mis à part sur la fin où elle s’est avérée être plus percutante. Je pense que l’auteure a voulu en faire un personnage très second degré avec un brin d’humour noir pour contrebalancer l’austérité qui habite Kell, mais ça ne fonctionne pas selon moi. Fort heureusement, les derniers chapitres améliorent les interactions entre Kell et Lila.

Pour finir, il faut souligner la qualité de la plume de cette jeune auteure, la qualité de l’intrigue, l’originalité du monde créé et la précision presque chirurgicale de cette forme authentique de magie, de son histoire, de son mode de fonctionnement et de son origine. Une ambiance et un domaine de la magie que je n’avais jusqu’ici trouvé dans aucun autre livre.

Enfin, mention spéciale aux éditions Lumen pour la couverture et le génie des dessins et décors qui ornent chaque nouveau chapitre.

Le premier livre d’une trilogie donc qui me paraît prometteuse.

Bonne lecture !

Votre DL

Lucie



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