« Ce volume rassemble un demi-siècle de réflexions dans une forme particulière de prose que j’appelle remarques. », écrit Jacques Roubaud. Il ajoute qu’il se compose de 15 sections de 317 remarques chacune. 317 étant un nombre premier, comme l’est aussi 2017, ce sera notre rendez-vous mensuel : vous trouverez, chaque mois, quelques-unes des remarques de Jacques Roubaud dans ce blog, précédées du numéro qu’elles ont dans le livre.
1911. La stratégie des ruines : la ruine fait surgir la distance du passé.
1991. La chaise est une critique de l’arbre plus intéressante que l’incendie de forêt.
2019. Le plan d’eau du présent coupe la vie en deux moitiés, toujours égales, jusqu’à la fin.
2050. Avoir plusieurs modèles pour n’être pas victime consentante d’un seul.
2063. Une langue sans poésie est une langue morte.
2105. Une prose est un parcours dans la ville d’une langue.
2107. La poésie est résistance des langues à l’uniformisation généralisée.
2114 Les poèmes d’un poète sont sa vie, pas telle qu’elle peut intéresser ses proches mais telle qu’elle peut intéresser les lecteurs de poésie.
2127. La poésie n’existe pas sans support. Ce support comprend nécessairement de la langue. (Il n’y a pas de poésie dans les choses, ni dans le coucher de soleil ni dans la décharge publique.)
2207. Le langage est né dans le chant et la danse.
2208. Le langage est né en même temps que la poésie.