Une nouvelle lecture des Editions Denoël aujourd’hui, « Pornarina ». Plongée au coeur d’une ambiance glauque, perverse et morbide.
Quatrième de couverture:
« Depuis des décennies, Pornarina ensanglante secrètement l’Europe. les rares à connaître son existence – les pornarinologues- l’ont surnommée la-prostituée-à-tête-de-cheval. Elle serait coupable de dizaines d’homicides.
A plus de quatre-vingt-dix ans, le Dr Blazek est un tératologue renommé. Il vit dans un château fort avec sa fille adoptive: Antonie, vingt-quatre ans. La jeune contorsionniste assiste le docteur dans sa traque obsessionnelle de Pornarina, mais s’éloigne bientôt de son père adoptif, rebutée par l’esprit communément pervers des pornarinologues.
Trouvera-t-telle son salut dans la mystérieuse figure de la-prostituée-à-têt de cheval?
Incroyable voyage au coeur au coeur d’une famille Addams européenne, comédie macabre qui ressuscite la grande tradition française du théâtre Grand-Guignol, Pornarina séduit par son audace littéraire, sa constante inventivité, et explore, sur fond de guerre des sexes, le thème de la mythification des tueurs en série. »
Mon avis:
Une bonne lecture très surprenante. Effectivement on a l’impression d’entrer dans le monde d’une famille Addams où prime la perversité et la fiction. Un monde dans lequel Antonie évolue, entre admiration et désillusion. Elle voue un respect sans faille à son père adoptif mais l’aider dans sa quête de Pornarina lui fait découvrir un côté d’elle encore inconnu. Elle entre dans une sphère meurtrière et veut à tout prix trouver Pornarina et se débarrasser des pornarinologues.
Le roman tourne autour de la traque de Pornarina tout en restant loin de cette prostituée tueuse. Il se concentre plutôt sur le changement qui s’opère chez Antonie et au sein du château.
Un roman noir qui m’a fait passer un bon moment mais je m’attendais à ce que l’histoire se concentre plus sur Pornarina. pas un coup de coeur mais un monde intéressant à explorer.
Petit extrait:
« Nous ne l’attraperons jamais, vieillard, quinze ans, peut-être plus, qu’elle sème des cadavres dans toute l’Europe. Il y aune vidéo- moins de quatre secondes!- au poste de Brasov qui la surprend sortant d’une carcasse brûlée de voiture: sa mâchoire est un crâne de vache, sa tête d’enclume penche comme celle de l’homme éléphant, elle est toute noire, pas comme une pute africaine, non, elle est toute noire comme du vieux sang, vieilli dans un air malsain, comme les taches qu’on retrouve au milieu des draps dans les affaires de meurtres conjugaux. » On posa une bouteille de vodka et deux verres sur une table basse en écaille de lézard entre leurs sofas. « Vous savez quoi, vieillard? O n a retrouvé un cadavre émasculé, celui du cameraman. Comment voulez-vous expliquer qu’un homme qui voit sortir un monstre d’une voiture sentant la mort, comment vous expliquez qu’il décide de baisser son froc pour se faire sucer par une gueule de cheval? Moi je me serais cassé, ou bien j’aurai vidé mon chargeur. »
« Pornarina », Raphaël Eymery, Editions Denoël, Juin 2017.