Imaginer ce qu’un homme découvre quand il n’a connu que le désert depuis sa naissance, un désert où il a vécu seul avec sa mère jusqu’à l’âge de douze ans. Quand sa mère meurt, il continue à vivre de peu, quelques lézards, les produits de son maigre potager, et l’eau, si précieuse, du puits qu’ils ont creusé ensemble. Il poursuit son dialogue avec elle, parce qu’il faut qu’il entretienne le langage, comme il doit continuer à écrire dans le sable les mots et les phrases qu’elle lui a enseignés. Et viendra le jour où il tentera de partir vers l’ouest. La rencontre d’un homme, tombé là, sur son trajet, sans doute en parachute, et près de mourir, va changer son itinéraire et donner un sens à son existence. Non sans difficulté. Mais il pourra réaliser ce à quoi sa mère l’a préparé : écrire pour que les humains, s’ils ont survécu à la catastrophe, sachent cette histoire que nous lisons et qu’il écrit avec son sang, n’ayant pas d’autre encre, au verso d’un document dont le recto est occupé par un autre récit dans une langue qu’il ne connaît pas. Ce n’est pas seulement la pluie qu’il veut connaître, c’est le monde au-delà des dunes et des tempêtes de sable.