Les tourments de l’enfer sont implacables, vifs
Sont les feux de l’enfer ; et pourtant les vautours
S’arc-boutant contre l’air pour virer sur leur aile
Sont plus beaux que le vol plané de ces mouettes
Abandonnées au vent dans la fraîcheur du jour
Plus beaux que les ventilateurs dans les asiles
Qui par leur soyeux va-et-vient
Tissent à l’espoir un destin ;
Et jamais l’espoir n’a lancé
Sa gageure aussi haut que l’illusion vitale
Qui chevauche le vol du vautour. Si la mort
Peut voler pour l’amour de voler, est-il rien
Que la vie, pour l’amour de mourir, ne pût faire ?
*
For the Love of Dying
The tortures of hell are stern, their fires burn fiercely.
Yet vultures turn against the air more beautifully
Than seagulls float downwind in cool sunlight,
Or fans in asylums spin a loom of fate
For hope which never ventured up so high
As life’s deception, astride the vulture’s flight.
If death can fly, just for the love of flying,
What might not life do, for the love of dying?
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Malcolm Lowry (New Brighton, Angleterre, 28 juillet 1909 – Chalvington with Ripe, Angleterre, 27 juin 1957) – Pour l’amour de mourir (La Différence, 1984) – Traduit de l’anglais par J. M. Luccioni – Selected Poems (City Lights Books, 1962)