Au 28ème siècle, Valérian et Laureline forment une équipe d'agents spatio-temporels chargés de maintenir l'ordre dans les territoires humains. Mandaté par le Ministre de la Défense, le duo part en mission sur l'extraordinaire cité intergalactique Alpha - une métropole en constante expansion où des espèces venues de l'univers tout entier ont convergé au fil des siècles pour partager leurs connaissances, leur savoir-faire et leur culture. Un mystère se cache au cœur d'Alpha, une force obscure qui menace l'existence paisible de la Cité des Mille Planètes. Valérian et Laureline vont devoir engager une course contre la montre pour identifier la terrible menace et sauvegarder non seulement Alpha, mais l'avenir de l'univers.
Pourquoi j'ai voulu voir ce film ?
Il a beau être décrié (parfois de façon très gratuite), je dois à Luc Besson une partie de ma cinéphilie. Du coup, même si quelques-uns de ses films m'ont déçu comme dernièrement son " Lucy ", j'essaie toujours de découvrir ses nouveaux films en salles. De plus, que l'on aime ou pas, je trouve que ça fait assez plaisir de voir un cinéaste français se battre pour faire un film français mais aussi pour sortir un peu du lot de ce que le cinéma français nous offre dans sa grande majorité ses dernières années. C'est dans cette optique que je me suis déplacé pour découvrir sur grand écran " Valérian et la Cité des mille planètes ".
L'histoire ?
Si Luc Besson est à mes yeux un grand cinéaste, il n'est en revanche pas toujours un grand scénariste. Ceci dit, ici, on est quand même très loin de la catastrophe que l'on m'avait annoncé et je reste convaincu que si ce projet n'avait pas été estampillé Besson, il serait mieux passé auprès de certains. N'ayant pas lu la bande dessinée d'origine, je ne vais pas faire de grande comparaison mais aussi simpliste et naïve qu'elle peut paraître, je trouve que ce récit se laisse suivre de façon agréable.
La première partie est sans doute celle qui porte le plus préjudice à cette enquête dans l'espace. Quelques longueurs, des présentations qui s'éternisent mais un univers riche que j'ai vraiment aimé découvrir. Ensuite, l'on rentre un peu plus dans le cœur de l'action. C'est facile, c'est assez prévisible dans sa construction mais j'ai quand même passé un bon moment.
On retrouve toujours le côté enfantin de Luc Besson, il y a une certaine tendresse même dans son approche légère que je trouve presque émouvante et même si cela nous donne le droit à des dialogues un brin mièvres, le résultat m'a convaincu. Il m'a fallu un petit laps de temps, mais très vite, je me suis laissé plonger dans ce monde même si la comparaison avec d'autres œuvres fantastiques se fait fortement ressentir. Sur ce dernier point, ce n'est d'ailleurs pas un détail qui m'a gêné dans le sens où la bande dessinée de Pierre Christin et Jean-Claude Mézières à elle-même inspirée plusieurs œuvres fantastiques (Coucou " Star Wars " ou même " Le Cinquième élément " déjà avec Besson où les auteurs avaient participé au tournage).
La distribution ?
Côté casting, j'avais une certaine confiance envers Dane DeHaan (Valérian) qui est un acteur que j'apprécie et quelques réserves envers Cara Delevingne (Laureline) qui ne m'a pas toujours convaincu par le passé. Finalement, le duo fonctionne bien. Il y a quelques maladresses mais j'ai particulièrement aimé tout le jeu de flirt qui entoure notre duo. Pour finir, je me suis d'ailleurs même surpris à préférer l'interprétation de Cara Delevingne plutôt que celle de Dane DeHaan contre toute attente. C'est maintenant à moitié surprenant puisque Luc Besson a toujours fait preuve d'une certaine réussite dans le traitement de ses personnages féminins au détriment de leurs homologues masculins (ce qui est aussi un facteur du cinéma de Luc Besson que j'aime bien).
Derrière ce tandem, le reste du casting ne fait que suivre le mouvement. Tout le monde s'intègre cependant bien à ce monde et j'ai trouvé que les différents jeux étaient agréables. Parmi les réussites, même si elle fait plus office de caméo de luxe, Rihanna (Bubble) nous offre un numéro de cabaret de grande classe et un personnage très touchant. Alain Chabat (Bob) possède de son côté un personnage bien décalé, Ethan Hawke (Jolly) est bon même si on ne lui offre pas suffisamment de temps pour s'exprimer tandis que Sam Spruel (Le Général Okto Bar) s'en sort très bien dans cette distribution très riche.
Parmi ceux qui m'ont moins plu, Clive Owen (Le Commandeur Arün Filitt) a beau être charismatique, le traitement de son personnage ainsi que son jeu sont bien trop prévisible à mes yeux. De même, j'aurais aimé que Kris Wu (Le Capitaine Neza) parvienne à exister davantage. Il m'est apparu beaucoup trop transparent pour véritablement s'imposer. A côté de lui, même l'hologramme d'Herbie Hancock (Le ministre de la Défense) s'impose nettement plus.
La mise en scène ?
Dans sa réalisation, Luc Besson enfonce un peu plus son regard enfantin. Il possède un univers riche dans ce film avec de multiples possibilités mais l'ensemble reste globalement bien sage et manque un peu de noirceur. Ceci dit, cela ne me gêne pas puisque cela colle à merveille avec son scénario. Sa mise en scène permet même de rehausser le niveau du film avec des plans qui restent très riches et des prises de vue qui nous envoie dans l'espace.
Luc Besson nous offre clairement un film de cinéma malgré ses imperfections. Visuellement, on nous en met pleins la vue. Les effets visuels sont magnifiques et même les incrustations qui me faisaient un peu peur dans la bande annonce (je pense à la planète Mül) trouve finalement leurs places. J'ai aimé la multitude de décors qui nous fait voyager dans ce monde futuriste, tout comme j'ai aimé la richesse des espèces extra-terrestre. On ne s'attarde jamais plus que de raison sur une espèce plutôt que sur une autre (ce qui peut provoquer une légère frustration) mais cela laisse la porte ouverte à de futures possibilités si elles devaient voir le jour.
Quoiqu'il en soit, la photographie m'a plu tout comme l'exploitation de la lumière. Je ne sais pas ce que vaut la 3D puisque j'ai opté pour la 2D en salles mais j'ai vraiment trouvé ce voyage visuel très plaisant et intéressant. Que l'on aime ou pas le film, je trouve que l'exploitation de ce genre d'univers dans le cinéma français fait bien plaisir. La bande originale composée par Alexandre Desplat est elle-aussi très efficace avec de très bons morceaux et un choix dans les chansons judicieux même dans leur facilité (Un film qui commence sur du Bowie ne peut pas être totalement mauvais).
Pour résumer, j'ai passé un super moment de cinéma devant " Valérian et la Cité des mille planètes ". Ce n'est clairement pas le désastre que l'on a voulu me vendre même si je veux bien reconnaitre à ce long métrage quelques maladresses qui peuvent lui porter préjudice. Si dans son scénario Luc Besson continue de faire preuve d'un trop plein d'innocence et de naïveté, sa réalisation permet amplement d'arrondir les angles et de nous faire voyager dans le monde qu'il souhaite nous faire découvrir. Cela ne sera pas le film principal que je retiendrais de sa filmographie mais je le reverrais avec plaisir et j'espère sincèrement qu'il y aura des suites car je me replongerais volontiers dedans avant, qui sais, peut-être découvrir les bandes dessinées d'origine.