#JIFA2017 : Legs à mes filles

Le thème de la JIFA 2017 cette année est la transmission. JIFA pour Journée Internationale de la Femme africaine. Cette initiative est récente. Sauf erreur de ma part, il s’agit de la quatrième édition. Et c’est un réel honneur d’être associé à un tel projet qui me révèle pas mal de choses sur moi et le regard que je peux porter sur ces dames. Trèves de bavardage. Dans le cadre de cet article, il est question que j’évoque des valeurs que je souhaiterais transmettre à mes filles.
Une des difficultés de la démarche proposée par Grâce C. Bailhache dans cette initiative originale est de nous pousser à nous exprimer sur des sujets très intimes. Cela semble assez paradoxal de dire les choses ainsi, d’autant qu’en tant que blogueur, je passe mon temps à dire « Je » . Dans cette démarche, j’ai quand même le sentiment d’être planqué et de jouer comme les écrivains avec les mots, les personnages, les artifices littéraires. Vous avez compris que je tourne en rond. Il est essentiel de broder. A un enfant, ce que l’on veut transmettre, on ne le crie pas sur la place publique. Tout parent veut donner à sa progéniture les moyens pour faire face au monde, à l’autre en toute quiétude, en étant apaisé, formé, ouvert et critique. Est ce que cette transmission est différenciée ? A voir
Une des valeurs essentielles que je souhaite transmettre est celle de la foi. Je crois profondément qu’une grande part de notre identité se construit dans une relation intime avec le Créateur de toute chose. A mes filles, j’aimerais transmettre par mon témoignage et mon attitude que Dieu répond encore à l’humain qui se laisse trouver par Lui. Un Dieu qui aime, qui ne juge pas, qui ne condamne pas et nous accepte tels que nous sommes et nous transforme si nous le souhaitons. Un Dieu qui accepte que l’on puisse le rejeter et qui ne nous donne aucun autre mandat que d’aimer notre prochain dans toutes ses composantes.

copyright William Stitt

Une seconde valeur qui me vient à l’esprit et qui est, à mon sens fondamentale, est celle d’avoir un regard critique sur tout. Même sur la foi et ceux qui souvent, dans des organisations humaines, la manipulent à tort et à travers. Être critique, c’est réussir à prendre de la distance sur les choses, sur les événements, sur une lecture, sur un héritage familial… Cela nécessite à mon sens de l’instruction, l’accès au savoir, une relecture de ce savoir par rapport à notre spécificité. Être critique au sens le plus noble du terme en étant en mesure de proposer des alternatives, de reformuler le monde et le modeler différemment.  Être critique nécessite de vouloir apprendre de l’autre et le refus de céder à une indifférence moins contraignante. Être critique, c’est aussi avoir un regard apaisé sur une identité africaine, surtout si elles vivent en Occident.
Cette liste n’est pas exhaustive des valeurs que je souhaite leur transmettre. J’aimerais que la passion et l’amour soient au coeur de leur projet de vie. Qu’elles s’impliquent totalement et de manière altruiste dans les formes d’engagement qui seront les leurs. Une passion  qui soit éclairée et qui n’ait pas comme ambition de combler un vide existentiel.
Dans le fond, la question est tendancieuse puis qu’elle sous-entend qu’un parent ne transmet pas les mêmes valeurs à un garçon et une fille. J’aimerais dire sur ce point que je comprends ce biais. J’aimerais que mes filles comprennent que certains actes n’auront pas le même impact pour une femme ou pour un homme. Qu’il n’y a pas d’égalité dans les conséquences d’un acte pourtant communément consenti. Que dans tous les scénarios, la femme subit pour ce qui concerne sa sexualité, toute forme de légèreté. Ce n’est qu’un exemple. Dans le fond, il est essentiel dans sa construction qu’elles puissent, mes filles, avoir cette vision critique du monde et qu’elles choisissent les approches et les actes les plus appropriés pour ne pas voir leurs destinées limitées.
Cet article est une projection.