Magazine Culture

Va et poste une sentinelle – Harper Lee

Publié le 04 août 2017 par The Cosmic Sam @thecosmicsam

Harper Lee est l’une des figures de la littérature américaine. On ne la présente plus tant son premier roman « Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur » a eu du succès.

Je vous en parlais justement ici : pour résumer, j’avais été touchée par l’atmosphère surannée du Sud et la description d’un monde « ségrégé » vu par les yeux naïfs de deux enfants encore ignorants de toute cette haine des adultes.

La suite de « Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur » a été très attendue puisque Harper Lee a mis 50 ans à l’écrire et à le publier.

Le livre : « Va et poste une sentinelle »

Crédit photo : Samsha Tavernier

L’auteure : Harper Lee était une romancière américaine, née dans une petite ville d’Alabama. Elle se lance dans des études de droit avant d’abandonner pour se consacrer à l’écriture. Elle écrit dans un premier temps des nouvelles dont l’une deviendra plusieurs années plus tard « Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur » sur les conseils de son agent littéraire. Ce livre connait un succès monumental, publié en pleine période de lutte pour les droits civils. Il est considéré comme un classique de la littérature. Ce roman est encore aujourd’hui étudié au collège et lycée. Il a reçu le prix Pulitzer de la fiction en 1961. Harper Lee reçoit en 2007 la médaille présidentielle de la Liberté de la part du président George W. Bush pour sa contribution à la littérature.

Le résumé : « Milieu des années 1950. Jean Louise Finch, dite «Scout», est de retour à Maycomb, sa petite ville natale de l’Alabama, pour rendre visite à son père, Atticus. La nation se déchire autour des questions raciales. Confrontée à la société qui l’a façonnée mais dont elle croit s’être affranchie en partant vivre à New York, Jean Louise va découvrir ses proches sous un jour inédit ... »

Mon avis : Dans cette suite, une dizaine d’années se sont écoulées et les personnages ont évolués chacun à leur façon. Pour notre plus grand plaisir, on retrouve Scout, toujours aussi effrontée et avant-gardiste, mais plus « femme » et sur le point de devenir une épouse. On découvre également d’autres personnages peu ou pas développés dans le premier livre.

Les années n’ont eu que peu d’emprise sur la petite ville de Maycomb (malgré quelques changements que Scout a, contre toutes attentes, bien du mal a accepter) et on reconnaît les vérandas surchauffées, les jardins fleuris, le lac : symbole des bêtises des enfants, ainsi que le centre-ville avec ses bureaux et son fameux tribunal.

Tout l’intérêt de ce livre est d’illustrer le passage de l’enfance à l’âge adulte, lequel – pour Scout – ne se fera pas sans douleur. En effet, elle qui avait une vision si manichéenne de la société et qui idéalisait son père, Atticus, va être extirpée de cette conception de la vie de la plus violente des manières. Elle va, alors, devoir prendre conscience des travers et de la part d’ombre de ses proches.

Pour le lecteur également la révélation fait un choc et entraîne une remise en question au regard du premier livre. On se croyait être un lecteur objectif et voilà que l’on se rend compte que l’on avait la même vision idéaliste que celle que Scout et Jem ont bien voulu nous raconter.

J’ai trouvé cet aspect du livre extrêmement intéressant.

Cependant, j’ai été gênée par le rythme narratif de l’auteure (problème que j’avais déjà rencontré lors de ma lecture du premier tome). En effet, cette remise en question intervient très tard dans le livre (vers la troisième partie si ma mémoire ne me trompe pas) et avant cela, on ne fait que retrouver les personnages, la ville et les souvenirs d’enfance de Scout via des flashbacks. Certes, ces histoires d’une époque révolue sont souvent drôles et teintent le roman d’une atmosphère mélancolique, mais au bout d’un moment, je n’avais qu’une envie : sauter des pages et que l’histoire décolle.

Le fait que l’élément perturbateur arrive si tard nous prive d’une exploration plus en profondeur d’une problématique éthique riche et je suis restée un peu sur ma faim quant aux conséquences sur la vie des personnages.

En bref : une suite à lire si on a aimé l’atmosphère et le style de « Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur », mais loin d’être une révélation pour moi! 

L’avez-vous lu? Qu’en avez-vous pensé? 



Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


The Cosmic Sam 2000 partages Voir son profil
Voir son blog

Magazine