Toi, le solitaire
Tu fus poète
Dans la navigation des mondes
D’avant toutes les naissances
Qui dira
Que l’homme éternel disparaît dans l’éternité ?
Mouette blanche, muse
Devant l’illusion qui se dissipe !
La mer n’érode-t-elle pas lentement les rivages de ton pays ?
Qui dira, dans la langue de ce monde, le cœur du poète ?
Mort, jeunesse muette, tu retrouves le bord de mer où tu es née
Tu es d’une race noble, qui ressuscite
La mer est toute mortification
Ô monde, fais naître le poète
Devant ton éternité !
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Ko Un (Gunsan, Corée du Sud, 1933) – Sous un poirier sauvage (Circé, 2004) – Traduit du coréen par Han Daekyun et Gilles Cyr