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[Critique] ANNABELLE 2 : LA CRÉATION DU MAL

Par Onrembobine @OnRembobinefr

[Critique] ANNABELLE 2 : LA CRÉATION DU MAL

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Titre original : Annabelle : Creation

Note:

★
★
★
½
☆

Origine : États-Unis
Réalisateur : David F. Sandberg
Distribution : Anthony LaPlagia, Miranda Otto, Stephanie Sigman, Lulu Wilson, Talitha Bateman, Tayler Buck, Samara Lee…
Genre : Horreur/Épouvante/Suite
Date de sortie : 9 août 2017

Le Pitch :
Un fabriquant de poupées et sa femme accueillent dans leur grande maison les jeunes pensionnaires d’un orphelinat, des années après la mort accidentelle de leur petite fille. Rapidement, alors que la vie reprend possession de l’édifice, une force surnaturelle et démoniaque se manifeste à travers une étrange poupée…

La Critique de Annabelle 2 : La Création du Mal :

Annabelle revient au charbon quasiment trois ans après sa première aventure solo. Issue de Conjuring, la poupée avait en effet eu droit à un spin-off relatif à sa popularité, quand bien même on ne la voyait pas vraiment à l’œuvre, si ce n’est dans l’introduction du premier volet. Un film réalisé par John R. Leonetti, l’ancien chef opérateur de Tobe Hooper et Steven Spielberg sur Poltergeist (entre autres faits de gloire), qui n’avait rien de mémorable mais qui permettait de débuter l’extension d’un univers horrifique partagé initié par James Wan et ses excellents film centrés sur les études paranormales du couple Warren. Bref, aujourd’hui, Annabelle est de retour et Leonetti est parti faire des entrechats ailleurs (il a livré il y a quelques semaines le plutôt fadasses I Wish). Une bonne nouvelle vu que c’est David F. Sandberg qui a écopé du job, lui qui est encore tout auréolé du succès de Dans le noir, qu’il avait lui-même adapté de son très efficace court-métrage Lights Out. Un cinéaste sur lequel a vite reposé tous les espoirs de voir la saga de la poupée Annabelle prendre le même chemin que Ouija et relever ainsi la tête avec une flamboyance inespérée à l’occasion d’un second volet pourtant plus redouté que vraiment attendu. Et bien ceux qui y croyaient ont eu le nez creux car c’est exactement ce qui s’est passé : Annabelle 2, comme Ouija 2, peut-être dans une moindre mesure, est parvenu à faire mieux que son prédécesseur, qui n’était pas vraiment terrible mais pas non plus complètement raté cela dit. Pas de quoi sauter au plafond en somme, mais assurément de quoi se régaler quand on recherche les frissons…

 Annabelle-2-la-création-du-mal.

Poupée de cire, poupée de sang

Annabelle 2 : La Création du Mal entend raconter, comme son titre l’indique, la naissance de la poupée que nous connaissons tous. L’histoire prend ainsi pied quelques années avant l’intrigue du premier volet et donc bien avant celles des deux Conjuring. Il est question d’un type qui fabrique des poupées et d’un esprit maléfique. Un film qui, il faut être clair là-dessus, ne brille pas par l’originalité de son scénario. La faute au script écrit par un certain Gary Dauberman, qui manque justement un peu de chien et beaucoup d’audace pour convaincre, vu qu’il ne raconte rien de spécial et se limite à des lieux communs vus mille fois ailleurs et parfois en mieux, prétextes à des scènes qui permettent par contre au réalisateur David F. Sandberg de faire parler son talent. Sans surprise, Annabelle 2 est cousu de film blanc. On voit venir le truc à des kilomètres et rien ne vient bousculer une routine ultra prévisible et pas vraiment palpitante. Rien de bien croustillant à se mettre sous la dent au niveau de l’histoire donc. Surtout qu’encore une fois, la poupée Annabelle, censée pourtant faire office de pivot, est reléguée au second plan. Comme dans le premier film, elle ramène souvent sa fraise mais ne fait rien. Elle bouge à peine, se déplace hors-champs mais laisse heureusement la place à des démons autrement plus impressionnants et effrayants. Parce qu’Annabelle n’a rien à voir avec Chucky, qui prend part à l’action et qui balance des punchlines. Annabelle elle, n’en fout pas une rame et c’est bizarre car après tout, c’est son film. Mais bon, passons, car à côté, Sandberg assure le show et au fond, même si on se fout rapidement du récit en lui-même, c’est tout ce qui compte.

Train fantôme

Annabelle 2 est en effet une sorte d’attraction horrifique, dont l’objectif est de faire peur. Pas de raconter des trucs intéressants ou stimulants. On savait déjà David F. Sandberg peu stimulé par le fait de nourrir une dramaturgie ou encore de donner de l’épaisseur à ses scripts ou à ses personnages, mais là, ça se confirme. Comme Dans le Noir, Annabelle 2 se résume à une succession de scénettes de plus en plus flippantes, qui démontrent du talent de technicien de Sandberg. Bien sûr, le fait que rien n’est fait pour nous permettre de nous inquiéter pour les protagonistes, joue sur l’impression globale et sur la capacité du métrage à marquer durablement les esprits, mais sur le moment, ça fonctionne suffisamment pour distraire et pour encourager quelques belles sueurs froides. Là est donc tout l’intérêt de cette suite : dans cette montée en puissance de l’épouvante et dans cette capacité à surprendre par un recours à l’horreur, la vraie, sans se priver de faire appel au gore ou à des effets extrêmement efficaces pour au final sonner avec une brutalité appréciable. Contrairement au volet précédent, cette suite s’avère très soignée d’un point de vue purement visuel et s’apparente ainsi à une enfilade de scènes chocs parfaitement calibrées. De l’apparition de la petite fille à celle de ces monstres sortis d’on ne sait où, Annabelle 2 fait largement le job et parvient à imposer la virtuosité de son réalisateur pour emporter la mise et faire preuve d’un caractère frondeur somme toute rare dans le paysage horrifique actuel. Au point d’arriver à surprendre par un jusqu’au-boutisme pour le coup vraiment stimulant, notamment lors du dernier tiers.
Baigné dans une ambiance délicieusement rétro, ne se reposant jamais vraiment sur des jump scares opportunistes, Annabelle 2 tente l’horreur pure et fournit son lot de frissons. Jusqu’au bout, en prenant soin de ne pas dénigrer son prédécesseur, en raccrochant les wagons pour conférer à la mythologie de la poupée à la tronche en biais une certaine cohérence. Et ça aussi c’est appréciable.

En Bref…
Si l’histoire d’Annabelle 2 n’a qu’un intérêt très limité, le spectacle horrifique que nous propose David F. Sandberg par contre, a de la gueule. Parcourue d’apparitions aussi flippantes qu’orchestrées avec une virtuosité certaine, cette suite fait monter le trouillomètre et réserve en cela quelques beaux moments amenés à rester gravés après la projection. Et tant pis si tout ceci fait l’effet d’un collage un peu hasardeux à cause d’une écriture trop légère, se résumant à des clichés prévisibles, car le plaisir est là. Une réussite certes relative mais néanmoins suffisamment inespérée pour ne pas être soulignée. Recommandable !

@ Gilles Rolland

Annabelle-2
Crédits photos : Warner Bros. France


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