De si nombreux chemins s’emmêlaient
— Ah ! Filet sur l’abîme ! — devant mes pas,
Que je suis resté là, les bras ballants,
Regardant les autres qui passaient…
Et tous ceux qui passaient m’appelaient :
— Viens avec nous en quête de l’Espace !
Mais moi je les regardais, d’un œil vitreux…
Et tous, avec dédain, s’en allaient…
Car c’était mon chemin — le mien ! — que je cherchais
Et mon chemin c’était ou bien suivre les autres
Ou rester pour toujours seul et immobile.
Je suis resté. Je suis moi. Tout seul ! Et un jour,
Toi, vent qui me pousses aujourd’hui en vain,
Tu sèmeras ma poussière sur tous les autres !
***
José Régio (Vila do Conde, Portugal, 1901-1969) – Claridade, N°2 (Avril 1929) – Le fertile désespoir (L’Escampette, 1995) – Traduit du portugais par Isabel Meyrelles
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