On ne brise pas le cœur avec un gourdin,
Non plus qu’avec une pierre ;
Un fouet, éclair minime,
Je l’ai vu
Cingler l’être magique
Jusqu’à ce qu’il tombe ;
Trop noble pourtant, pour dire
De ce fouet le nom.
Magnanime est l’oiseau,
Surpris par l’enfant,
Qui chante la pierre
Dont il meurt.
*
Not with a club the heart is broken,
Nor with a stone;
A whip, so small you could not see it,
I ’ve known
To lash the magic creature
Till it fell,
Yet that whip’s name too noble
Then to tell.
Magnanimous of bird
By boy descried,
To sing unto the stone
Of which it died.
c. 1874
***
Emily Dickinson (Amherst, Massachusetts, 10 décembre 1830 – Amherst, 15 mai 1886) – La planche de vivre (Poésie/Gallimard, 1995) – Traduit de l’américain par René Char et Tina Jolas