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Le cœur à l’outrage de Kaddour Hadadi,

Publié le 17 août 2017 par Africultures @africultures

Avec Le cœur à l’outrage, Kaddour Hadadi, alias HK, auteur-compositeur-interprète et leader du groupe HK et les Saltimbanks, signe son 3e opus, aux Editions Riveneuve . En dépit des attentats et des blessures de la Révolution, le roman poétique conte l’histoire d’Elsa et Mohammed cherchant à faire tenir leur histoire d’amour entre Paris et Tunis. Une composition mélodique au service de la justesse des sentiments.

Elsa et Mohammed se rencontrent alors qu’ils sont étudiants. Ils se plaisent, et deviennent vite très bons amis.  Ils prennent du temps à se dire amoureux. C’est loin de leur vie parisienne et étudiante, qu’ils apprennent à s’aimer fort. En Tunisie. Au cours de la révolution tunisienne Mohamed décide de rentrer au pays pour manifester et montrer son mécontentement. Elsa l’accompagne et rencontre sa famille. Ce qui touche Paris touche Tunis. Paris est alors victime des attentats. Tunis le sera bientôt. Les peuple tunisien et français sont ensemble contre ces injustices et le roman le crie haut et fort : “Sens-tu comme un parfum de révolution qui flotte dans l’air ? Par-delà les nations, la révolte est planétaire”. A travers l’histoire d’Elsa et Mohammed, Kaddour Hadadi explore, avec justesse, à quel point le plus grand combat reste l’Amour. Qu’il peut traverser le temps et les épreuves. Les deux protagonistes doivent affronter ensemble la colère due à la Révolution. L’incompréhension parfois due à leurs différents milieux sociaux. La frustration quand on pense tout savoir. Et surtout la complicité partagée.

L’amour s’écrit et se lit sous différentes formes. L’auteur navigue entre trois genres : le récit romanesque, la poésie et l’épistolaire. Au fil du récit où s’impose rapidement la poésie, les lettres entrent progressivement en scène. Le roman se déguise et laisse place à un échange privé. Les personnages mettent le lecteur dans la confidence. Une fois de retour à Paris Mohamed veut s’installer avec Elsa. L’un des chapitres est nommé “ il y a toujours un mais”. Les disparités se lisent les désaccords se manifestent. Tout n’est pas tout rose dans une relation. Lui veut aller plus loin, plus vite, s’engager et vivre avec elle sous le même toit. Elle veut prendre son temps. Ils se rapprochent et s’éloignent en même temps. Les ruptures temporaires ne sont pas assez narrées dans les histoires d’amour. HK prend le temps de le faire. “ Pudeur, prudence, peur ou patience … toujours est-il que le moment se fait encore attendre.

Il prend surtout le temps, dans un élan poétique sans faille, de raconter la vie…avec les attentats. « Il est temps d’instaurer la religion de l’amour », disait Louis Aragon cité dans Le cœur à l’outrage tandis que c’est un vers de Elsa Triolet qui ouvre le roman :  » Le vrai rêveur est celui qui rêve de l’impossible. » Un amour de 35 ans entre le poète du XXe siècle et sa muse, qui infuse l’histoire d’Elsa et Mohammed. Malgré tout.


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