« Ce volume rassemble un demi-siècle de réflexions dans une forme particulière de prose que j’appelle remarques. », écrit Jacques Roubaud. Il ajoute qu’il se compose de 15 sections de 317 remarques chacune. 317 étant un nombre premier, comme l’est aussi 2017, ce sera notre rendez-vous mensuel : vous trouverez, chaque mois, quelques-unes des remarques de Jacques Roubaud dans ce blog, précédées du numéro qu’elles ont dans le livre.
2233. Le traitement télévisuel de la langue est du vandalisme langagier.
2238. Un poète ne s’autorise que de lui-même.
2253. Toute fleur est fleur. Aucune poésie n’est poésie. Mieux : toute rose est fleur. Aucun poème n’est poésie. Le plus qu’on peut dire d’un poème est qu’il touche à la poésie.
2276. Un poème n’est jamais deux fois le même.
2277. Un poème n’est pas le même pour deux personnes différentes.
2278. On n’entend jamais deux fois le même poème.
2307. La perte du conte est une perte de désir, d’enfance, d’espoir.
2337. La perte de poésie menace d’aphasie la langue.
2374. En l’an Mil (...) l’immense majorité des habitants des pays chrétiens ne sait pas qu’on est en l’an mille. De plus (et surtout selon moi) le nombre mille est trop grand pour ce monde-là. Il n’a aucun sens pour eux (...).
2385. Tout récit, en finissant, déçoit ; parce qu’il finit.