Le #JeudiAutoEdition est un rendez-vous que je suis de très près depuis un petit moment et n'ayant pas toujours une lecture sous la main, je préfère mettre en avant un ou une auteur(e) auto-édité(e), ce qui, je l'espère, vous permettra de le ou la connaître un peu plus et pourquoi pas, la curiosité fera le reste ... Cette semaine, c'est au tour de Claire Billaud
Pour commencer, pouvez-vous nous faire une petite présentation rapide pour ceux et celles qui ne vous connaissent pas encore ? (D'où vous venez, les études faites, etc.)
Alors… Je m’appelle Claire Billaud, 33 ans, 29 dents, originaire de l’Ouest de la France et installée en région parisienne depuis le début du XXIe siècle. J’ai fait des études d’ingénieur et c’est d’ailleurs mon travail, dans l’informatique. Je suis donc à la fois scientifique et littéraire, ce qui en étonne certains. Pourtant, on est plusieurs dans la famille à être ingénieurs et à avoir un talent artistique : la peinture pour mon père et la musique pour mon frère.Sinon, j’ai une maison, un compagnon et 2 chats, ce qui est à la fois une motivation et une distraction pour écrire, mais surtout une distraction en ce qui concerne les chats. :)
Quel est votre univers livresque ?
Je suis à 100 % dans ce qu’on appelle les « littératures de l’imaginaire ». Je m’inspire pour la science-fiction d’Isaac Asimov, A.E. Van Vogt, Douglas Adams et Pierre Bordage (un Vendéen comme moi) ; pour le fantastique de Stephen King et H.P. Lovecraft (qui aimait les chats comme moi) ; et pour la fantasy de J.R.R. Tolkien et de Terry Pratchett pour son incroyable sens de l’humour. Sans oublier Jules Verne, l’indétrônable grand-père de la science-fiction française.
Je ne me suis jamais vraiment posé la question de qui ou quoi m’a donné envie d’écrire. J’écris, tout simplement. J’ai toujours trouvé naturel de coucher sur le papier (puis sur l’écran) les histoires qui me venaient à l’esprit. À cela s’ajoute le défi toujours présent de terminer l’histoire que j’ai commencée (et ce n’est pas toujours facile).Mais surtout, quand j’écris, je me plonge dans un autre monde que je quitte parfois à regret, et j’espère qu’il en sera de même pour mes lecteurs.
Comment s'est déroulée l'écriture du roman (ou des romans) ?
C’est une question à laquelle il est difficile de répondre car chaque roman a son histoire, et l’écriture de chacun se déroule différemment.Pour Alva & Eini, l’écriture s’est déroulée très vite pour les deux premières parties et de manière plus lente et laborieuse pour les deux dernières, mais globalement c’était terminé en une petite année.Pour Le don d’Osiris en revanche, c’était beaucoup plus compliqué. Il y a eu une première écriture sous la forme d’une histoire courte avec du potentiel, mais que je ne trouvais pas satisfaisante ; ce n’est que plus tard que je l’ai reprise sous la forme d’un roman avec l’idée d’entremêler deux narrations à deux époques différentes. Et il a encore eu droit à un remaniement supplémentaire lors de la correction chez l’éditeur, où j’ai changé la fin (pas vraiment dans l’esprit, mais j’ai « mieux » bouclé l’intrigue).C’est aussi ce que j’aime : chaque écriture de roman est unique et constitue une aventure en soi.
Généralement je préfère écrire quand l’inspiration est là, car quand je me force, cela se ressent toujours dans ma manière d’écrire. L’inconvénient est évidemment que je mets plus de temps à écrire, mais j’ai moins de risque de relire quelque chose que je trouve bâclé, et donc à refaire.Il y a deux exceptions cependant :
- Quand je n’ai rien écrit pendant trop longtemps, il arrive que je me mette un « coup de pied aux fesses » mental pour me forcer à repartir.
- Quand je participe au NaNoWrimo où il faut écrire 50000 mots en un mois, je suis bien obligée de m’astreindre à écrire tous les jours (sauf cas de force majeure) pour y arriver. Mais dans ce cas, l’inspiration n’est généralement pas un problème car j’ai travaillé la trame du roman peu de temps avant, et j’ai donc l’avantage de savoir où je vais.
Pourquoi avoir choisi l'auto-édition ?
Comme beaucoup d’auteurs sans doute, j’ai d’abord essayé d’être éditée. Mais les différents éditeurs à qui j’ai adressé mes premiers manuscrits avaient soit refusé, soit gardé le silence.J’ai donc renoncé à publier pendant quelque temps, mettant mes textes à disposition gratuitement sur les sites InLibroVeritas et Atramenta, puis je me suis décidée à franchir le pas en publiant Alva & Eini en livre et en e-book sur Atramenta.Par la suite, j’ai été contactée par un auteur travaillant aux éditions Le Peuple de Mü à la recherche de nouveaux auteurs. Je leur ai proposé Le don d’Osiriset cela a plu : il a été publié en janvier 2015, et doit être réédité en février ou en mars 2018 (la date reste à déterminer) avec le dernier roman que j’ai terminé, L’étrange affaire Nottinger.
Comment avez-vous vécu l’enthousiasme des premiers lecteurs ? Le retour des critiques, positives comme négatives.
L’enthousiasme des premiers lecteurs (ou même des suivants d’ailleurs) a été assez relatif, en tout cas en quantité. Disons que j’ai eu assez peu de critiques sur mes romans, mais elles sont toutes globalement positives, ce qui me fait bien évidemment plaisir.Pour être parfaitement exacte, j’ai eu une critique négative, une seule, sur Alva & Eini. Je n’en tiens pas compte, non pas par volonté d’ignorer les critiques négatives en général, mais parce que son auteur avait tenté d’obtenir mon livre gratuitement, et comme j’ai refusé, la volonté de vengeance derrière la critique qu’il a fini par donner est manifeste…
Comment s'est passé le choix de la couverture du roman ? Y avez-vous participé ? Si non, qu'auriez-vous changé ?
Pour Alva & Eini, je devais créer la couverture moi-même (Atramenta donnait la possibilité de la faire faire par un illustrateur, mais c’était évidemment plus cher et je n’étais déjà pas sûre de récupérer ma « mise »). J’y ai donc participé à 100 %.:) Comme je ne suis pas douée en illustration, j’ai fait un montage à partir de photos sous licence libre (merci au passage à la NASA qui met dans le domaine public d’extraordinaires photos de nébuleuses et d’amas stellaires).Pour Le don d’Osiris, c’est une illustratrice qui a créé la couverture, mais le contenu en a été largement discuté entre moi et mon éditeur et j’ai pu en suivre l’avancement. Elle était assez modeste ; mon éditeur a « recruté » de nouveaux illustrateurs depuis lors, et j’ai hâte de savoir comment cela va se passer pour la couverture de la réédition du Don d’Osirisqui doit sortir début 2018.
Un personnage qui n’a pas été abordé plus haut car ses aventures n’ont pas réellement été publiées bien qu’elles soient disponibles à la lecture : Duncan Blackthorne. Initialement pensé comme un personnage de jeu de rôle (Nephilim), c’est un personnage dans la peau duquel je me suis réellement bien glissée et longtemps, puisqu’il a été le héros de 2 romans, et j’en ai commencé un troisième que je ne désespère pas de terminer un jour. Duncan, c’est un peu une projection fantasmée de moi-même (même s’il faut beaucoup plisser les yeux pour voir la ressemblance) dans un monde où la magie et toutes les choses qu’on s’imagine sur son entourage, ses patrons etc. deviendrait réel. Une véritable aventure vivante (ou presque) à portée de ma main.
Sur quel projet êtes-vous en ce moment ?
L’année dernière, j’ai terminé l’écriture d’un roman dans l’univers de Lovecraft, L’étrange affaire Nottinger, qui est en cours de publication chez Le Peuple de Mü et qui doit sortir début 2018 avec la réédition du Don d’Osiris.En attendant que cela se fasse, je suis en train d’écrire un nouveau roman, Moortopia, du « radium-punk » à la sauce victorienne. J’ai déjà plus de 42 000 mots au compteur et j’espère pouvoir le terminer avant la fin de cette année.
Ne pas se rêver trop beau, trop vite. Les livres en auto-édition ou chez les très petits éditeurs ont extrêmement peu de visibilité, et si vous arrivez à en vendre 50 exemplaires, ce sera déjà un exploit en soi.Alors ne vous focalisez pas sur le nombre de lecteurs. Écrivez, écrivez bien, et donnez-vous tout simplement le plaisir d’être fiers de ce que vous avez réussi à écrire. Le reste suivra tôt ou tard.
Les livres, c’est le bien. :) Lisez dès que vous pouvez, dès que vous en avez envie.- En bonus -Si cette interview vous a plu, je vous invite à découvrir le blog de Claire Billaud, toutes ces oeures par ici ou pour se tenir au courant, vous pouvez la croiser sur Twitter