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Matin Brun, Franck Pavloff

Publié le 29 juin 2008 par Antigone

MATIN_BRUNMatin brun se situe dans une période trouble, où le régime impose ses lois, strictes. Les scientifiques de l'Etat national ont déclaré qu'il ne fallait plus conserver les chats et les chiens qui n'étaient pas exclusivement de couleur brune, par soucis de rationalisation. Charlie et son ami, notre narrateur, propriétaires d'animaux non réglementaires, s'exécutent et se séparent de leurs compagnons. Puis, ils décident qu'il fait bon vivre, finalement, dans une société qui imposent des règles si rigides, un Etat brun. Au moins, la vie y est légère, et il n'y a plus de questions à se poser...

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Ce petit livre connaît le succès que l'on sait, mérité. 1 300 000 exemplaires tirés. L'édition 2008 est la vingt-sixième depuis 1998.
Depuis un petit moment indisponible chez l'éditeur, je suis heureuse d'avoir enfin pu me le procurer en librairie.
La fable, imaginée par Franck Pavloff, fait froid dans le dos. Elle nous rappelle, sans y toucher réellement, avec une fausse légèreté, combien il est facile de se laisser bercer par ce qui est insupportable, du moment que cela touche les autres, combien aussi l'être humain peut être  manipulable, lâche et égoiste.
Elle nous rappelle également, bien entendu, d'autres évènements, d'autres "sélections", pas si lointaines.
Une courte nouvelle donc, au prix modique de 1 €, à s'offrir et à offrir tous azimuts, pour réfléchir et se souvenir !!

Un extrait...
"C'est vrai que la surpopulation des chats devenait insupportable, et que d'après ce que les scientifiques de l'Etat national disaient, il valait mieux garder les bruns. Que des bruns. Tous les tests de sélection prouvaient qu'ils s'adaptaient mieux à notre vie citadine, qu'ils avaient des portées peu nombreuses et qu'ils mangaient beaucoup moins. Ma foi, un chat c'est un chat, et comme il fallait bien résoudre le problème d'une façon ou d'une autre, va pour le décret qui instaurait la supression des chats qui n'étaient pas bruns.
Les milices de la ville distribuaient gratuitement des boulettes d'arsenic. Mélangées à la pâtée, elles expédiaient les matous en moins de deux.
Mon coeur s'était serré, puis on oublie vite."

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Note de lecture : 5/5

Le Cheyne éditeur


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