Le génie de la lampe de poche d’Emilie Chazerand (auteure) et Joëlle Dreidemy (illustrations) 4,5/5 (13-08-2017)
Le génie de la lampe de poche (240 pages ) est disponible depuis le 23 août 2017 dans a collection Pépix des Editions Sarbacane.
L’histoire (éditeur) :
Je m'appelle Vladimir Poulain, j'ai dix ans et je vis le pire été de ma vie. Ma mère a décidé de m'expédier en colonie de vacances... Elle se fiche bien que mes lunettes m'empêchent de faire du sport ! « La Joie dans les bois », c'est un camp situé entre l'autoroute, un abattoir et une station d'épuration. En plus, je suis coincé dans une tente entre un gars qui pue des pieds et un autre qui parle en morse (pas l'animal, le code secret). Le directeur est un psychopathe qui nous oblige à nager avec des poissons morts et la cuisinière a des recettes très spéciales... Tout ça aurait pu virer à la catastrophe si je n'avais pas rencontré Eugène Von Génial, le génie enfermé dans ma lampe de poche. Hé oui, un vrai génie, dont le métier est d'exaucer des souhaits. Mais, on ne va pas se mentir : il est très loin d'être doué...
Mon avis :
Vladimir Poulain, 10 ans, est sur le point de vivre des vacances très particulières. Lui qui avait l’habitude de partir en Normandie chez son papi et sa mamie, se fait envoyer en camp de vacances par une mère désireuse de lui faire vivre de nouvelles expériences et de lui sortir la tête de ses bouquins. Direction la colonie « La joie dans les Bois » !
En prévision : un mois dans le Morvan pour ce futur scientifique (comprenez bien que sa manie de toujours potasser n’est pas innocent et qu’il compte bien se tracer une belle carrière grâce à ses lectures). Et les jérémiades et autres menaces de Vlad n’arriveront à bout de sa mère, le genre de femme à prendre des décisions et à ne surtout pas en changer.
Avant même d’arriver à destination, ça commence plutôt fort avec une première approche de ce club nature pour le moins farfelue face à Raoul, 11 ans, allergique à tout sauf au porc (que sa maman à stocker en masse sans sa valise). Viennent ensuite la crise de nerf du directeur (limite psychopathe), six heures de car sans pause pipi et un Raoul très en forme…Voilà qui annonce des vacances hors normes. Et c’est le moins qu’on puisse dire, car le centre est un ancien abattoir et que les vacances ne font que commencer !!!!!
Je me régale à chaque Pépix et Le génie de la lampe de poche ne déroge pas à ce qui est devenu la règle.
D’abord l’histoire : un peu folle et cruelle, flanquée d‘une ribambelle de personnages hors normes et super bien dessiné (et je ne parle pas encore du travail de l’illustratrice Joëlle Dreidemy) grâce au ton et aux descriptions dont nous régale Emilie Chazerand. On a l’impression d’être à côté d’eux et de vivre cette expérience « riche » et déjantée en se demandant sans cesse ce qui pourrait arriver de pire.
Il y a un côté réaliste dans la manière de nous présenter tout ça, mais je dois reconnaitre qu’il y a surtout là beaucoup de folie ! Et quand Vlad croit avoir touché le fond et tente de trouver un peu de réconfort dans un livre, caché dans son duvet et éclairé à la lampe de poche, c’est alors qu’un tout petit monsieur jaillit de celle-ci. Et là encore impossible de savoir dans quoi va nous entrainer Emilie Chazerand car elle a plus d’un tour dans son sac et nous réserve une histoire toujours un peu plus imprévisible et azimutée, mais franchement addictive et drôle.
Et, sous ses airs drôles et impertinents (Vladimir n’a pas sa langue dans sa poche) se cache un texte riche en vocabulaire que ce jeune narrateur explique régulièrement et simplement. Parce qu’on peut se marrer en apprenant quelques trucs, aussi !
« Coté sandwichs je digère mal le pain blanc – il me faut du pain complet sinon je fais de l’aérophagie. Aérophagie, c’est le mot scientifique pour dire « roter ». » page 10
Et puis, quand on est un peu plus grand et qu’on aime l’humour plus subtile, on savoure quelques passages bien sympas.
« Sébastien est un crétin, car les scientologues ne sont pas des scientifiques, mais des acteurs qui aimeraient avoir plein de pouvoir et qui sont complexés pat leur petite taille. Comme Tom Cruise, par exemple. » page 10
Ah l’humour, humour... Vous ai-je dit que Le génie de la lampe de poche était drôle ?
Oui, parce que si l’histoire ne manque pas de suspens et d’intérêt et que le texte est riche en vocabulaire, il est important de souligner que l’ironie, le sarcasme, les clins d’œil aux vieux dans mon genre (aux parents, quoi !) et les répliques comiques ne manquent pas.
Enfin, fidèle aux Pépix, ce roman est ponctué de bonus (dont une recette) et d’illustrations topissimes qui m’ont rappelé celles présentes dans les bouquins de Roald Dahl de mon époque, enfantines et pleines d’énergie.