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Rings (2017), F. Javier Gutiérez

Par Losttheater
Rings (2017), F. Javier Gutiérez

Rings fait partie des films qui donnent mauvaise réputation aux films d’horreur. Cette belle, mystérieuse, atmosphérique et pure forme de cinéma s’inondent de suites, remakes et reboots sans âme qui manquent de la dignité et de l’excellence de leurs prédécesseurs. Rings de F. Javier Gutiérez ne se justifie même pas comme un film d’horreur, et c’est ce qui le rend encore plus épouvantable. Il n’y a rien d’affreux ou de surprenant dans ce film. Il ne profite d’aucun courant émotionnel, à moins que vous n’appeliez l’ennui une émotion, et dans ce cas Rings est clairement un chef-d’œuvre.

Alors, que raconte ce désastre absolu ? Eh bien, en toute honnêteté, rien. Pour un film qui crédite six auteurs, Rings n’a pratiquement aucun récit. Un adolescent regarde la fameuse vidéo, puis le téléphone sonne. Samara (l’âme brisée et négligée qui aime tuer les gens) lui chuchote « Seven days » avant de le rendre tout gris et de lui donner un air ridicule sur le visage. Qu’est-ce que Rings apporte à la formule que l’on a déjà vue dix fois auparavant ? Peut-être de nouvelles images dans la vidéo maudite, comme un oiseau ou une église. A cela vient s’ajouter Leonard de The Big Bang Theory qui fait des « recherches scientifiques » en poussant ses étudiants à regarder la vidéo. En bref, rien de ce que les autres films n’ont pas déjà fait avant.

Rings (2017), F. Javier Gutiérez

Il n’y a plus aucun sens social dans Rings. Quand on repense à Ringu en 1998 ou même au remake de Gore Verbinski en 2002, la plupart des gens utilisaient encore des magnétoscopes, alors que le DVD était encore un phénomène très récent. Le processus de regarder la cassette et d’endurer la colère de Samara pendant toute une semaine alors que vous essayez de faire une copie de la vidéo (pas la chose la plus simple à réaliser à l’époque) et convaincre une autre personne de la regarder ? Oui, cela engendre une atmosphère d’anxiété, de paranoïa et de terreur. Cela semble effrayant, et c’est très important. De nos jours, en 2017, tout le monde est connecté. Pour copier une vidéo, vous n’avez qu’à faire un clic droit sur le fichier. La tension est tout de suite éliminée. Et pour la faire regarder à quelqu’un d’autre ? Il suffit de l’envoyer à tous vos contacts ou de l’uploader sur YouTube. Vous êtes tiré d’affaire avant même que Samara ait pu décrocher le téléphone.

Rings pense que son scénario est malin, mais il ne l’est pas. Il est même stupide parce que les personnages ont du mal à copier la vidéo à cause de la taille du fichier. Alors que le film essaie de rendre son concept moderne, il échoue à comprendre son époque ou même à la respecter. Ils auraient pu rendre la vidéo virale et infecter tous les smartphones du monde avec Samara, cela aurait pu donner un film pandémique plutôt cool. Au lieu de ça, le film se concentre sur une fille et un garçon, tout ce qu’il y a de plus générique avec une histoire et un vilain encore plus générique. Le film dure un peu plus d’une heure et quarante minutes mais semble durer sept jours et cela est dû à l’ennui implacable et le manque de créativité. Ennuyeux est une déclaration paresseuse à faire mais Rings est insipide.

Rings (2017), F. Javier Gutiérez

Les performances des acteurs sont toutes aussi diaboliques. Alex Roe, qui joue le beau gosse adolescent Holt, serpente les scènes comme s’il s’était trompé de station de métro. Il n’a aucun poids dans le cadre et n’assiste aucun sentiment de drame ou de terreur. Jouée avec irritation par Matilda Lutz, l’héroïne Julia est encore pire. Elle ne sait pas jouer. Bien que le scénario soit affreux, elle n’a absolument aucune idée de comment se comporter devant la caméra. Cent pour cent de ses dialogues sont de l’exposition et un manque d’expérience en tant que rôle de premier plan rend de la mauvaise prose encore pire.

On peut rire bien longtemps de l’abominable qualité de Rings, mais en vérité c’est une affaire bien triste. Les multiplexes se remplissent les poches d’argent avec ce type de films et cela engendre d’autres suites. Ce n’est pas un accord équitable du tout. Il y a de mauvais films, mais il y a aussi de très mauvais films. Celui-ci est encore pire…

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