« Venge-nous de la mine », avait écrit mon père. Ses derniers mots. Et je le lui ai promis, poings levés au ciel après sa disparition brutale. J’allais venger mon frère, mort en ouvrier. Venger mon père, parti en paysan. Venger ma mère, esseulée à jamais. J’allais punir les Houillères, et tous ces salauds qui n’avaient jamais payé pour leurs crimes.
« Au nord, c’étaient les corons
La terre c’était le charbon
Le ciel c’était l’horizon
Les hommes des mineurs de fond… »
Il s’agit du premier roman de cette fameuse rentrée littéraire que j’ai sélectionné. Je n’avais lu aucun ouvrage de Sorj Chalandon mais j’ai beaucoup entendu parler de Profession du père. Cette fois-ci, je ne voulais pas passer à côté. De plus, l’histoire m’a tout de suite attiré. J’ai une moitié chti mais aucun des mes ancêtres fut mineur.
Allez savoir !!! Pourquoi cela m’a attiré ?
C’est l’histoire d’une famille mais plus particulièrement de Michel Flavent, qui n’a plus jamais été le même depuis le 26 Décembre 1974, lors du drame survenu à Liévin.
Ce roman est un témoignage fort et puissant sur ce que fût le travail de ces mineurs. Vous avez le côté mine avec ses conditions de vie, ses rituels, ses accidents. Et aussi toute la vie qui gravite autour de cette mine : les familles avec des parents qui espèrent que leurs enfants n’y descendent jamais, qui souffrent et surtout qui supportent. Sauf que là on change les règles et demande vengeance, justice par rapport ce drame.

Sorj Chalandon nous dresse le portrait d’un homme psychologiquement fragile, finement écrit si bien que je n’ai rien vu venir.
Je me souviendrai longtemps du réquisitoire du procureur général qui tient en haleine et surtout nous donne l’envie de justice.
Je ne regrette pas d’avoir commencé ma rentrée littéraire avec ce roman. Un très bel hommage à ces 42 victimes.


Bon, je retourne écouter à fond Pierre Bachelet ;-).
Le jour d’avant de Sorj Chalandon – Editions Grasset – Sorti le 16/08/2017 – 336 pages – 20,90€