A$AP Mob « Cozy Tapes vol.2 : Too Cozy » @@@
Sagittarius Laisser un commentaireTroisième assaut consécutif de la campagne AWGEST du A$AP Mob avec la suite des Cozy Tapes, ce volume 2 Too Cozy. A$AP Rocky, Ferg, Twelvyy, Ant, Nast et le reste de la bande -exception faite de Bari- tentent de tenir la barre en l’absence du très regretté A$AP Yams.
À l’excitation de l’annonce de Cozy Tapes vol.2 : Too Cozy a fait place à la perplexité puis un sentiment de vide à la première écoute (en voiture), puis deux, puis trois… Avec toujours ce sentiment persistant que ça manque de substance, d’esthétique. L’identité musicale du groupe semble faiblir. Leur atmosphère s’est clairement dissipée, tombant trop facilement dans la trap.
Quelques titres ont heureusement conservé cette ambiance bresom et psyché caractéristique du groupe, à savoir « Save the Bag« , « FYBR » (déjà présent sur l’album de Twelvyy mais avec plus de monde ici), le single « Feels So Good« . C’est simple, plus les jeunes lords du A$AP Mob sont nombreux sur un titre, meilleur il est. On peut ajouter dans la liste « What Happens » (réunion avec les copains des Pro Era et Flatbush Zombies) avec une grosse prod de RZA (oui vous avez bien lu), et pourquoi pas « Bahamas » avec Schoolboy Q et Lil Yachty. D’autres tracks au contraire frisent la catastrophe, « Frat Rules » (avec Big Sean) est trop vite ennuyeux (la faute à un sample de Hit-Boy trop raplapla) et « Black Card » trop creux. Même « Blowin Minds (Skateboard) » aurait pu être trippant avec son beat inversé s’il ne se passait pas n’importe quoi…
J’ai du mal à m’empêcher de faire la relation entre leur style de rap qui se ternit et la disparition d’ASAP Yams qui était le cerveau de la bande -en quelque sorte- et plus important, leur A&R. Le A$AP Mob est plus soudé certes, avec des Rocky et Ferg qui assument pleinement les premiers rôles, suivis de Twelvyy, Nast et Ant, pour de vrai posse-cuts. Toutefois en terme d’impact auditif, un fossé sépare Too Cozy du volume 1 et surtout de Lords Never Worry. Une atmosphère devenue plus trap que Beastcoast proprement dite bien que des gros sons subsistent au milieu de choix très hasardeux et des prestataires (Gucci Mane, Frank Ocean, Lil Uzi Vert, Big Sean, Jaden Smith, Chief Keef, Schoolboy Q ou Quavo pourtant) venus combler les espaces et qui ont parfois du mal à compenser un contenu relativement pauvre. Et que dire de Playboi Carti (A$AP Carti?) qui meuble plusieurs titre comme un ad-lib (ce dont il en abuse plus qu’un Lil Uzi Vert).
Too Cozy contient quelques bonnes idées malgré tout, notamment ce concept des années lycée. Et vous avez reconnu la voix du proviseur? C’est le comédien John C. Reilly dans ce rôle sur 2 skits !
Le A$AP Mob a beau montrer une vraie solidarité et complicité entre les membres, une énergie certaine, du concret, avec de vraies sessions collectives en studio et tout, il leur manque encore quelque chose au collectif pour valoir d’être comparé au Boot Camp Clik ou au Wu-Tang Clan. C’est peut-être un être qui leur manque, trop de featurings qui font ouvrir grand les yeux pas les oreilles, pas assez de producteurs maisons qui tiennent la route…? Difficile à dire.