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Voyage aux Etats-Unis : les endroits qui m’ont le plus marqué sur la Côte Est

Publié le 31 août 2017 par Alanlimo @ChristoChriv

Voyage aux Etats-Unis : les endroits qui m'ont le plus marqué sur la Côte Est

Il y a un an jour pour jour, je partais pour deux mois de roadtrip aux USA à travers seize Etats, de la rive Est du Mississippi à la côte Atlantique.

Deux mois, 16 000 km parcourus ; des campings et des parcs nationaux à gogo, beaucoup de rencontres marquantes, des heures passées à regarder la route défiler ; beaucoup d'animaux, d'émerveillements, de litres de cafés filtres et de donuts avalés. Cette vie libre et bohème me manque alors, je me replonge dans quelques-unes de mes photos avec l'envie de partager avec vous quelques-uns des lieux qui m'ont le plus marqué pendant ce voyage.

Ce n'est pas un best of des meilleurs endroits à voir et des meilleures choses à faire aux Etats-Unis. Ce n'est pas non plus une liste des " highlights ", des immanquables et lieux incontournables par lesquels il faudrait a-b-s-o-l-u-m-e-n-t passer lors d'un roadtrip aux Etats-Unis. Un roadtrip, un voyage, un itinéraire, sont à l'image des souvenirs qui en naissent : un trésor profondément subjectif et personnel, qui n'a de sens qu'avec un parcours de vie, de rêves, d'envies propre à un individu. Ce que je veux partager avec vous n'aura peut-être aucun intérêt à vos yeux. Peut-être aussi qu'en lisant l'article, naîtra l'envie d'aller explorer ces endroits ; peut-être serez-vous déçus par ce que vous y trouverez, l'éternel problème du récit très chouette sur le papier et moins chouette à vivre soi-même (douaniers peu coopératifs, demande de l'ESTA pour entrer dans les États-Unis à faire, prix exorbitant des hébergements aux USA, etc).

Qu'importe : je sais qu'un très grand nombre de mes lecteurs rêve de faire ce genre de roadtrip, de louer une voiture quelque part et partir à l'aventure ; liberté chevillée aux corps et à l'âme. Alors, le temps d'un article : en route !

Le Pays Amish (Ohio)

Quelque part au milieu de l'Ohio, autour de la ville de Berlin, vivent les Amish - une communauté vivant coupée du monde moderne et refusant d'utiliser l'électricité. Voyager en pays Amish, c'est côtoyer des carrioles et charrettes à cheval au milieu de la route ; voir et observer des femmes en robe de coton anonymes, qui marchent en permanence la tête et les yeux baissés. C'est marcher à côté d'hommes et de femmes avec lesquels il est impossible d'avoir une conversation car ils refuseront de vous adresser la parole, et dans les regards desquels vous lirez peut-être un inconfortable mélange d'envie, de mépris, de dégoût et de résignation. C'est l'impression de se balader au XIXe siècle, et l'occasion d'avoir de longues réflexions sur notre propre de vie et la surconsommation dans laquelle nous baignons. Les paradoxes en permanence, entre des préceptes moraux, sociaux et religieux très stricts, et la réalité Amish où s'entremêlent le mal-être d'adolescents qui n'ont pas choisis ce mode de vie, les mariages et les enfants dès l'âge de 15 ans, le despotisme de certains patriarches et la permanence des inégalités entre individus. Bref, un drôle de monde où l'on se sent tout bizarre d'être ainsi voyeuriste.

La Natchez Trace (Mississippi, Tennessee)

La piste Natchez n'est qu'une route de campagne où l'on est toujours entouré de forêts et de champs. Le paysage est beau quoique monotone, mais c'est avant tout pour l'histoire de cette piste qu'on l'emprunte, en s'imaginant être l'un de ces Amérindiens déplacés de force par les colons blancs, chassés des terres fertiles de leurs ancêtres pour satisfaire aux besoins et aux envies égoïstes de l'homme blanc. Ce chemin, c'est " La piste des larmes ", en référence à tous les pleurs qui sont nés d'horribles drames survenus tout au long de la route - l'hécatombe humaine, les maladies, la malnutrition et la famine, les exactions des colons et des autorités, la colère et l'impuissance, le sentiment de trahir ses ancêtres et sa famille ; l'humiliation.

On roule et on roule au milieu des arbres et des tortues qui traversent ; avec un très grand sentiment de perplexité à la vue des très, très nombreux panneaux appelant à voter Trump, plantés tout au long de la Natchez.

Cocodrie (Louisiane)

Je n'ai pas tellement aimé mon séjour à la Nouvelle-Orléans. Pour de nombreuses raisons qui n'appartiennent qu'à moi, et que je partagerai peut-être un jour avec vous. En revanche, j'e suis tombé en amour avec l'arrière-pays de la Louisiane, bayous et marécages où les mangroves et les alligators vous projettent immédiatement dans une atmosphère très particulière. On s'imagine faire face à des cérémonies vaudous qui auraient lieu au milieu de la nuit ; on s'invente des histoires romanesque dans lesquelles les maisons sur pilotis abriteraient des sociétés secrètes révérant le jazz et la moiteur. C'est un monde à part, un bout du monde où la carte n'est qu'une suite de pointillés plongeant dans l'océan Atlantique ; un décor propice à tous les fantasmes et au dépaysement absolu.

Le Buccaneer State Park (Mississippi)

C'est là un coffre à trésor, renfermant un souvenir très personnel où transparaît le bonheur le plus complet. S'y côtoieraient des poissons volants sautillants à quelques centimètres de nos corps immergés ; un ciel étoilé, le silence et l'amour ; un grand rire, l'odeur du feu qui s'éteint, la fraicheur d'une brise qui fait l'effet d'un grand verre d'eau offert à un assoiffé.

Chez Eddie (Georgie)

Eddie est un Couchsurfeur qui habite au milieu de la Georgie ; tellement au milieu de nulle part qu'en six ans de présence sur le site, il n'a reçu qu'une seule demande d'hébergement : la notre. C'est chez Eddie, au milieu du pays des Rednecks, que nous avons assisté au premier débat télévisé entre Donald Trump et Hillary Clinton. C'est chez Eddie, que nous avons eu les conversations politiques les plus intéressantes sur les Etats-Unis d'aujourd'hui, le comportement de l'électorat américain, les enjeux de société et les illusions, mensonges, mythes et légendes auxquels croient la base électorale la plus solide de Trump. C'est là que, pour la première fois, nous avons pris la mesure du phénomène Trump et de la possibilité qu'il puisse réellement devenir président des Etats-Unis ; c'est aussi là, que nous avons entendu mille et une anecdotes de la vie quotidienne - où être athée (et le dire) peut vous causer de sérieux ennuis, comme par exemple se faire tabasser par l'équipe de football du lycée. Où planter un panneau appelant à voter Hillary Clinton peut vous valoir un caillassage de votre voiture ; où, paradoxalement, on réserve aux voyageurs l'accueil le plus chaleureux du roadtrip où se pressent les questions, la curiosité sur la vie en France, l'affabilité permanente et le soucis de s'assurer que les deux p'tis jeunes ont tout ce qu'il faut pour être heureux lors de leur séjour aux Etats-Unis. Un monde à part, loin des clichés dans lesquels il serait trop facile de détester l'autre.

Le Wintergreen Resort (Virginie)

Là encore, c'est un souvenir très personnel qui est attaché au Wintergreen Resort (et, non, je n'ai pas reçu d'argent ni de demande pour parler de cet endroit). C'était à l'occasion d'un anniversaire où s'offrait la possibilité de prendre une douche chaude après dix jours de crasse, de tente et d'eau glacée pour seule hygiène ; un SPA, un massage, une marmotte en guise d'animal de compagnie qui cherche les bouts d'herbe les plus touffus dans le jardin. Une vue exceptionnelle à toute heure de la journée, sur les Blue Ridge Mountains qui portent bien le bleu de leur nom. Une bouteille de vin, à la santé du bonheur d'être libre.

Les Musées de Washington DC (Virginie)

C'est à Washington D.C. que j'ai visité les musées les plus intéressants de ma vie. On y trouve pas forcément des " trésors " historiques comme au Louvre ou au British Museum ; mais tout y est passionnant, qu'il s'agisse d'art, de journalisme, ou d'histoire naturelle. Très bien conçus et très interactifs, toujours extrêmement ludiques, un peu à l'image des documentaires de la très Anglaise BBC.

Chez Will (New York)

L'hébergement le plus insolite de notre roadtrip aux USA n'était pas dans un motel, un resort ou un camping, mais au beau milieu de New York, à l'est de Brooklyn, dans le quartier des entrepôts. Une petite tour avec un toit conique, sur deux étages, où l'on imaginerait aisément Raiponce laisser tomber ses cheveux ; sauf que la tour en question était coincée entre un entrepot de bus jaunes d'écoliers, une usine chimique, et une planque d'une branche du FBI luttant contre le trafic de drogue et d'armes à feu. Toute une ambiance.

Cape Cod (Massachussetts)

Ca ressemble à la Bretagne, mais en très Américain. Une atmosphère complètement différente du sud-est des Etats-Unis et de la très conservatrice " Bible Belt ", peut-être même l'un des endroits les plus progressistes des Etats-Unis avec, en pointe du Cap, une ville dominée par la communauté LGBTQ où il est possible de voir un homme en promener un autre en slip au bout d'une chaîne. C'est aussi là que passent des baleines ; qu'un pêcheur nous a invité à prendre la mer pour chasser notre dîner ; qu'un hurluberlu barbu nous a invité à écouter un " Open Mic " où n'importe-qui venait chanter un bout de sa propre vie.

Les White Mountains (New Hampshire)

Pour les couleurs automnales ; et la nuit passée dans la maison du fondateur de Couchsurfing.

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