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Ma reine ♥ ♥ ♥ {RENTREE LITTERAIRE 2017}

Publié le 09 septembre 2017 par Lael69
reine {RENTREE LITTERAIRE 2017}Jean-Baptiste Andrea
L'Iconoclaste
Août 2017
222 pages
17 euros
Roman contemporain
Quatrième de couverture : Vallée de l'Asse, Provence, été 1965. Il vit dans une station-service avec ses vieux parents. Les voitures qui passent sont rares. Shell ne va plus à l'école. Il est différent. Un jour, il décide de partir. Pour aller à la guerre et prouver qu'il est un homme. Mais sur le plateau qui surplombe la vallée, nulle guerre ne sévit. Seuls se déploient le silence et les odeurs du maquis. Et une fille, comme un souffle, qui apparaît devant lui. Avec elle, tout s'invente et l'impossible devient vrai. Il lui obéit comme on se jette du haut d'une falaise. Par amour. Par jeu. Et désir d'absolu. Ma reine est une ode à la liberté, à l'imaginaire, à la différence. Jean-Baptiste Andrea y campe des personnages cabossés, ou plutôt des êtres en parfaite harmonie avec un monde où les valeurs sont inversées, et signe un conte initiatique tendre et fulgurant.
"Alors, si on te dit de te jeter d'un pont, tu le fais...?" c'est une phrase que l'on m'a souvent répété lorsque j'étais enfant... ou l'art de se laisser influencer ou pas, de suivre et faire ou pas comme les autres, de répondre aux défis que les enfants se lancent sans peser les conséquences. Et cette question pour moi, résume un peu ma lecture de Ma reine. Shell est un enfant pas comme les autres. Différent, il ne va plus à l'école et vit seul, dans une station-service avec ses parents. Une grosse bêtise et quelque temps plus tard, il est question de l'envoyer dans un institut spécialisé. Mais Shell s'y refuse. Il tient à sa liberté, à son univers qu'il s'est construit, loin du regard des autres ou plutôt à cause du regard des autres. Il décide de partir à la guerre comme pour prouver à ses parents qu'il sait réfléchir, qu'il est fort, qu'il peut faire quelque chose d'important. Un été 1965, une fugue, une drôle de rencontre, celle de Viviane, 13 ans... croisée dans le maquis des plateaux de Provence. Une drôle de fille cette Viviane, un brin autoritaire, jolie, une fille du vent qui va et vient et qui entre dans la vie de Shell, une entrée fulgurante et qui se fera appelée "ma reine". Shell, submergé, subjugué, ennivré par des sensations à la fois de jeu, d'amour, d'amitié, d'excitation décide d'obéir aux caprices de Viviane...
Je tiens là mon premier coup de coeur de cette rentrée littéraire et cela est très étrange car ce coup de coeur c'est grâce à la toute dernière ligne du roman. Celle qui m'a permis de prendre toute la mesure et la teneur psychologique du roman. Ma reine est le premier roman de Jean-Baptiste Andrea et c'est un excellent roman : fort, puissant, subtil, à la fois poétique et symbolique. Il m'a rappelé pour certains passages à Tideland de Mitch Cullin : une ode à l'imaginaire ou comment l'enfance parvient à se soustraire à une réalité morne tout en créant sa propre réalité, dans un monde de rêves et d'illusions. Ainsi les personnages, Shell tout comme Viviane ont une psychologie intéressante à déchiffrer, une personnalité cabossée, décalée, spéciale, pas forcément normale mais pas anormale non plus. Il ressort une ambiance étrange, une drôle d'impression grâce à une écriture particulièrement immersive, intimiste et presque stone, sortant des sentiers battus avec des passages drôles, lumineux et limpides et d'autres nostalgiques. L'auteur dépeint une enfance qui fuit le monde adulte, s'en défend et se rebute pour trouver sa propre voie, celle des jeux, celle de l'imaginaire fécond avec ses joies, ses jalousies, ses colères, ses espoirs. 
Une oeuvre singulière, riche en psychologie, et d'une grande force évocatrice... dont la fin, déchirante et poignante révèle toute la complexité de l'intrigue et fait la lumière, d'une nouvelle façon sur le reste du roman. Un beau premier roman entre conte initiatique et ode à la différence. C'est tendre et j'aime beaucoup le narrateur dont l'imagination s'invente. Premiers émois lors d'un été 65 en Provence. Un contexte original... une ambiance envoûtante comme une douce et étrange tiédeur, qui laisse présager quelque chose de grave... BOULEVERSANT

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