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Il n’y a pas internet au paradis, de Gaëlle Pingault

Par Goliath @Cayla_Jerome
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Il n’y a pas internet au paradis, de Gaëlle Pingault

Voici un roman tout à fait intéressant, un témoignage fort sur le Burn out au travail !

S’il n’est pas rare pour une nouveliste de tenter un texte long, tel un roman, il est peu fréquent d’y parvenir. En effet, la rédaction de nouvelles a des codes bien à elle, des phrases chocs, un rythme fort pour une chute rapide. Un roman répond à d’autres impératifs : Il faut prendre le lecteur par la main, le garder en haleine sur des centaines de pages, sans le noyer dans des phrases sans fin, ni se répéter. Un roman à une logique propre qui diffère tant de la nouvelle que cela revient à faire le grand écart pour la nouveliste s’y essayant ! Gaëlle Pingault, que l’on attendait sur cette tentative de texte long depuis longtemps, a opté pour un jugement de Salomon, coupé la poire en deux en écrivant un journal à la première personne.

Cette histoire est dans l’actualité, un phénomène classique de notre société du toujours plus avec le toujours moins. La pression des investisseurs pour augmenter la rentabilité en réduisant le personnel est préoccupante. Les cas de burn out sont devenus la maladie du siècle. En première ligne se sont les cadres qui trinquent, peu préparés à être si mal traités. Les plans de licenciement qui se suivent n’épargnent pas plus les cadres que les ouvriers. Les méthodes de gestion des DRH est simple, consistant à démontrer aux cadres qui sont mauvais dans leur travail, manquant d’autorité, avec des résultats mitigés, des objectifs non atteints. Peu à peu, on leur retire des dossiers, on annule des déplacements ; sauf en réunion où ils sont systématiquement sous le feu des réprimandes, ils sont oubliés dans leur bureau. Les DRH mercenaires préférant les pousser à la démission que de procéder à un licenciement sec. Beaucoup partent, d’autres pètent les plombs, entre dans une dépression grave pouvant aller jusqu’au suicide.

Gaëlle Pingault, prend ici la place de l’épouse : elle est Aliénor qui raconte dans son journal intime sa vie de couple, leur rêve commun avec Alex. Certes, ils ont tous deux une belle situation, mais à quel prix ? Aussi aiment-ils à s’imaginer tout plaquer pour aller en province, dans la campagne se bâtir une vie plus authentique et plus saine. Le rouleau compresseur de la rentabilité sera le plus rapide et, réduira à rien les idées champêtres du couple.

Un roman dur, d’actualité, un témoignage où seront nombreux ceux qui trouveront dans ce livre un sentiment de déjà vécu. Un livre expliquant bien de désarroi de ceux qui en font les frais, mais également de ceux qui restent, qui doivent vivre avec cet arrière-goût amer d’un gâchis innommable. C’est un instantané de notre société dite moderne, où tout doit aller vite pour un profit toujours plus grand, quel qu’en soit le prix à payer.

Présentation de l’éditeur

Gentiment bourgeois bohèmes sans être tout à fait dupes, Alex et Aliénor s’aiment, envisagent de faire un enfant ou deux, et de se déconnecter d’un monde qui va trop vite. Mais la Grande Entreprise en a décidé autrement. À coups de réorganisations, elle consomme de l’être humain comme une machine du carburant : sans états d’âme.
Entre chagrin et souvenirs, la colère d’Aliénor monte contre l’entreprise, mais aussi contre Alex, à qui son amour n’a pas suffi pour continuer à vivre. Et puis le deuil se fait, Aliénor commence une existence nouvelle, un peu hésitante, avec une seule certitude : face à l’adversaire, il ne faut pas plier.
Sans rien masquer de la souffrance de son personnage, l’écriture enlevée, touchante et drôle de Gaëlle Pingault réussit à tenir à distance la cruauté des entités déshumanisées pour laisser à l’individu toute la place, car en continuant à chercher son paradis sur cette Terre et dans cette vie, il est le seul grain de sable capable de gripper la machine.

Un peu de l’auteur

Nouvelliste, et maintenant romancière, animatrice d’ateliers d’écriture, orthophoniste, bretonne. Et réciproquement, ou l’inverse. Ça dépend du sens du vent. Celui que je préfère, moi, c’est le noroît qui claque.
Pas très sérieuse, enfin pas trop, parce que la vie est trop courte pour ça. Déjà 40 ans de passés, c’était bien, merci. Barman, vous m’en remettrez le double, s’il vous plaît ?
Un homme, une petite fille de moins en moins petite, la mer à 50 km : triangle parfait, équilibre atteint.

Source bio: Editions Jasmin
Source photo Editions quadrature

Il n’y a pas internet au paradis, de Gaëlle Pingault


Détails sur le produit

• Broché
• Editeur : Editions du Jasmin (3 septembre 2017)
• Collection : JASMIN LITTERAT
• Langue : Français
• ISBN-10: 2352842204
• ISBN-13: 978-2352842200
• Dimensions du produit: 19 x 1,2 x 15 cm

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