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[Critique] MARY

Par Onrembobine @OnRembobinefr
[Critique] MARY

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Titre original : Gifted

Note:

★
★
★
★
☆

Origine : États-Unis
Réalisateur : Marc Webb
Distribution : Chris Evans, Mckenna Grace, Octavia Spencer, Lindsay Duncan, Jenny Slate, Glenn Plummer, John M. Jackson…
Genre : Drame
Date de sortie : 13 septembre 2017

Le Pitch :
Frank a élevé seul Mary, sa nièce, qui est aujourd’hui âgée de 6 ans. Une petite fille pas comme les autres qui présente un don inné pour les mathématiques mais qui a du mal à trouver sa place dans le système éducatif normal. Et c’est justement peu de temps après la rentrée des classes que se manifeste la grand-mère de l’enfant, qui compte bien récupérer sa garde…

La Critique de Mary :

Réalisateur de clips très demandé, ayant notamment bossé avec Green Day et Santana, Marc Webb a débuté au cinéma avec le touchant (500) jours ensemble. Un petit film indépendant qui a cartonné au point de devenir culte, et qui offrit paradoxalement à Webb l’opportunité de se laisser bouffer par un gros studio en réalisant le reboot de Spider-Man, The Amazing Spider-Man. Un blockbuster pas franchement indispensable mais néanmoins de facture honnête, qui déclencha la mise en chantier d’une séquelle par contre quasi-totalement foirée. La suite, on la connaît. Sony a décidé de partager les droits de l’Homme Araignée avec Marvel pour lui faire intégrer le MCU et Webb a été renvoyé dans les cordes. Un bien pour un mal pour le cinéaste qui du coup, est revenu au cinéma indépendant, avec Mary, un drame familial dont le scénario traînait depuis des lustres sur la fameuse black list (qui recense les scripts les plus valeureux non portés à l’écran). Un film touchant à plus d’un titre, à voir absolument…

Mary-Viola-Davis

Oh Mary, si tu savais (désolé)

Si The Amazing Spider-Man n’était pas complètement raté, c’était en particulier grâce aux scènes se déroulant en dehors de l’action, qui tournaient notamment autour de la romance entre Peter Parker et sa petite-amie. Un aspect du long-métrage qui avait donné à Webb l’opportunité de montrer de quel bois il était fait, alors qu’il était légitime de le trouver plus maladroit quand il s’agissait d’orchestrer les entrechats de Spider-Man contre son antagoniste, le méchant Lézard. Ici, avec Mary, même si il dirige Captain America, Marc Webb peut enfin à nouveau faire parler son talent pour la dramaturgie. Il peut enfin entièrement se dédier aux personnages et à leurs interactions et sublimer une partition qui n’utilise justement pas le drame pour justifier l’instant d’après une baston homérique entre deux super-héros. Avec Mary, Marc Webb revient à la maison et ça se sent. Plus à son aise, plus posé, il rappelle à quel point il est doué. Ce qu’on avait peut-être un peu oublié depuis (500) jours ensemble, aussi formidable soit-il.
Directeur d’acteurs attentif, Webb jouit de plus ici de l’implication d’un casting de premier ordre, dominé par la performance incroyablement pertinente de la jeune Mckenna Grace. Une gamine qui tient la dragée haute aux adultes et qui habite une histoire très touchante car justement abordée avec une simplicité et une sincérité qui font souvent défaut aux productions du genre.

Méli,mélo

Alors bien sûr, on peut choisir de ne voir ici qu’un énième drame typé Sundance, calibré pour les festivals (il fut d’ailleurs présenté en avant-première à Deauville). Chacun voit midi à sa porte comme on dit. Mary pourtant, vaut bien plus. Il ne cherche pas à nous prendre en otage pour nous soutirer des larmes mais si il finit par y parvenir c’est justement parce qu’il s’attache avant tout à rendre justice aux émotions des personnages, sans en rajouter des couches et des couches. Derrière la caméra, Marc Webb dépouille sa mise en scène pour adopter une approche presque documentaire. Ce qui peut diviser mais qui ici, fonctionne vraiment bien, tant on finit presque par oublier qu’on est en train de regarder Steve Rogers dans un drame qui aurait pu tomber dans le pur mélo bien guimauve comme on en voit tant. Magnifiquement éclairé, traversé de purs moments de grâce, sublimé par des dialogues « vrais », qui touchent au vif et magnifié par les performances d’acteurs impeccables (Chris Evans est absolument formidable du début à la fin), Mary est un beau film. Dans le sens le plus noble du terme.

En Bref…
Ce qui n’aurait pu être qu’une énième variation de Kramer contre Kramer devient sous l’œil de Marc Webb, un drame intimiste très touchant, sincère et vibrant, qui bénéficie d’une écriture à fleur de peau et du talent d’acteurs visiblement concernés. En soi, Mary incarne le cinéma indépendant américain dans ce qu’il a de meilleur.

@ Gilles Rolland

Mary-Chris-Evans
  Crédits photos : 20th Century Fox France


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