La tâche est ardue pour nos héros et l'auteur ne leur a rien épargné ! Âpre est le combat pour parvenir à sauver Tellucidar.
L'intrigue est suffisamment étoffée pour que le lecteur soit totalement emporté par l'histoire. On se doute que les choses vont s'éclaircir pour Lucas et Korè, je n'en dis pas plus pour ne pas spoiler l'histoire, car ce dénouement reste une belle surprise. Lucas se montre très vite héroïque grâce à une "qualité" inopinée, mais c'est surtout son évolution vers la maturité qui offre de la profondeur au récit (si l'on fait abstraction de ses hormones en ébullition permanente...) car si Lucas a du chemin à faire sur ce plan, (à 19 ans, il se comporte encore comme un jeune ado) lors de son arrivée en Tellucidar, il relève parfaitement le défi à la fin du roman.Les femmes sont motif de querelles et de haine dans ce tome 2... Il faut sauver 2 mondes des affres de l'appât du gain, le nôtre et Tellucidar, mais le thème de la romance reste récurent sur bien des sujets. Mais finalement, l'amour est le vrai moteur du monde, quand ce n'est pas l'argent, et dans "Tellucidar" l'auteur parvient à un bon roman en mêlant les deux.Un petit bémol cependant... Il y a plus de dinosauroïdes que de femmes à Panshir ! Korè est l'unique femme du roman, (on parle de sa mère, de la mère de Lucas et de celle de Charles, mais les trois sont décédées au moment du récit) ce n'est pas vraiment ennuyeux mais Tellucidar reste décidément très masculin...
Korè est une jeune princesse de 15 ans sur qui Tellucidar s'appuie pour faire une alliance afin de sauver ce monde des griffes de la Tellcorp. On sait la jeune fille responsable et combative mais elle est bien seule... Son père n'est guère chaleureux avec elle, (et encore moins avec Lucas). Peut-être quelques contraintes éditoriales ont-elles privé le lecteur d'une plongée plus introspective en Tellucidar et, à fortiori, s'en est-il suivi d'une suppression de potentiels personnages féminins qui auraient pu réchauffer le coeur et soutenir le moral de la princesse...
J'ai beaucoup aimé la construction de la fin du récit, et la suite supposée, dont le lecteur ne pourra se délecter puisque Tellucidar est une duologie. Mais j'ai adoré ! Idem pour le clin d'oeil de la part de Jean-Mathias Xavier, l'illustrateur. Celui-ci a croqué les traits de l'auteur pour immortaliser Simon Aleyrac, le journaliste narrateur de cette histoire. Juste parfait !