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Les 10 scandales financiers de ces dernières années.

Publié le 19 septembre 2017 par Edelit @TransacEDHEC

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La pléthore des scandales financiers au cours de l’histoire économique et financière est un exemple frappant de l’intégrité des banquiers dans ce monde de requins. Entre délits d’initiés, trades passés au travers de la compliance, manipulations des nombres, etc., les exemples ne manquent pas ! Petit tour sur certains scandales financiers qui ont marqué la mémoire des banques.

 

Pechiney 1988.

À la fin de l’année 1988, la société nationalisée Pechiney souhaite lancer une OPA sur Triangle, une compagnie américaine spécialisée dans l’emballage, cotée à New York, afin de se faire un beau pactole pour commencer l’année 1989, et payer quelques bouteilles à la Saint Sylvestre. L’information fuite comme par magie, et en l’espace de quatre jours, plus de 200 000 actions de la société Triangle tombent dans les mains de grands patrons de groupes, ou des proches du gouvernement. Le cours de l’action de Triangle s’envole, passant de $10 à $56, et Pechiney doit finalement racheter la compagnie à un prix beaucoup plus élevé que prévu. Le bénéfice réalisé par les opérateurs de ce stratagème est estimé à environ 7,3 millions d’euros. Le scandale éclate lors du second mandat de Mitterrand, ce qui abîmera sa popularité, et les cols blancs seront condamnés pour délit d’initié.

Crédit lyonnais (1993) : 130 milliards de pertes.

 

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La banque nationalisée se lance dans une course au gigantisme entre 1988 et 1992, orchestrée par Jean-Maxime Lévêque et Jean-Yves Haberer (qui sera condamné à 18 mois de prison). Ils acquièrent ensemble des filiales partout en Europe, de sorte que Le Crédit Lyonnais occupe la première place en tant que réseau bancaire européen. La valeur des participations industrielles du CL explose entre 1988 et 1993, passant de 9,7 milliards de francs à 52 milliards.

1992 marque un tournant dans la conjoncture, et la banque subit l’effondrement du secteur immobilier. Les scandales éclatent un par un : investissements bancals avec le rachat de MGM pour 5,5 milliards de francs, puis Executive Life, le fond d’assurance-vie américain, acquis illégalement, Adidas avec Tapie… Le trou de la banque est abyssal, 130 milliards de francs, qui se doit d’être renfloué par le contribuable. En 2002, BNP Paribas lance une OPA amicale et rafle la mise. Le Crédit Lyonnais est rebaptisé LCL en 2004.

Enron (2001)

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En un an, le groupe d’énergie texan est passé de la 7ème entreprise du classement Fortune500, affichant un chiffre d’affaires de 101 milliards de dollars, à la faillite totale. La société a créé 3000 sociétés offshores pour dissimuler ses pertes, avec des emplois fictifs. Entre autre, par la filiale de courtage en énergie d’Enron, l’énigmatique Kenneth Lay poussa ses employés à investir dans ces fonds de pension, leur promettant un rendement de 800%. Pas de chance, la société fait faillite un an plus tard, environ 20 000 salariés sont licenciés et une centaine de milliers d’épargnants perdent leurs capital-retraite qu’ils avaient confié dans le fonds. Lay meurt à 64 ans d’un arrêt cardiaque juste avant de purger sa peine. Quant au n°2 d’Enron, Jeffrey Skilling, il est condamné à 24 ans de prison pour fraude, complot et délit d’initié entre autre. En outre, la société a financé des campagnes de Républicains, mettant la main sur les décisions politico-environnementales.

WorldCom (2002)

L’année 2000 est une année prospère, avant la bulle internet de 2001, puisque WolrdCom assoit sa position en tant qu’un des plus gros opérateurs de télécommunication des US. En 2002, l’image de la société s’effondre au même rythme que son action. L’opérateur avait en 2001 et 2002 falsifié ses comptes déclarant près de 11 milliards de dollars de revenus totalement fictifs ! Le cours de l’action sur le Nasdaq chute de 90% en un seul jour, et la dette atteint 41 milliards de dollars.

Les dirigeants se sont enrichis par le biais des stock-options, en pariant sur le gonflement des cours boursiers. Bernard Ebbers, ancien président de WorldCom, sera condamné à 25 ans de prison pour « complot, fraude boursière et fausses déclarations » ; Scott Sullivan, le directeur financier, est lui condamné à cinq ans d’emprisonnement.

Nous entrons ensuite dans l’ère crise des subprimes de 2008, où les scandales se sont enchainés sur l’année 2008 pour continuer jusqu’à nos jours.

Kerviel (2008)

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En quelques jours seulement, Jérôme Kerviel est devenu le trader le plus célèbre de France, et l’un des plus connu mondialement. La Société Générale annonce une fraude d’un montant avoisinant les 5 milliards d’euros. La banque accuse son salarié, Kerviel, d’avoir pris des positions frauduleuses et d’avoir dissimulé ses opérations. Le trader considère que « la banque savait ». La Société Générale s’empresse alors de vendre ces titres, mais les marchés s’écroulent au même moment et la perte pour la banque noire et rouge atteint les 4,9 milliards d’euros. Mais finalement, Jérôme Kerviel est enfermé, et la Société Générale continue de (nous) payer.

Madoff (2008) : l’escroquerie qui valait 50 milliards de dollars.

Ancien maître-nageur, Bernard Madoff, réputé intuitif et éthique, finit vite par se faire un nom dans la communauté financière. Président du Nasdaq en 1990 et 1991, sa popularité ne résidait qu’en fait sur une vaste escroquerie. La manipulation se passait ainsi : Madoff recevait par le biais de son fonds des capitaux qu’il investissait dans des hegde funds. Lorsque la performance affichée n’était pas celle promise, au lieu de diminuer les rendements à ses clients triés sur le volet, il prenait tout simplement l’argent des nouveaux clients pour payer les anciens… Quand la crise éclata, un nombre important d’investisseurs voulut récupérer la mise, de telle sorte que Madoff ne pouvait fournir tout cet argent, les capitaux ayant été dilapidés au fil des années. Son fils, que l’on surnommera Brutus, prévient les autorités après que son père lui a avoué ses magouilles. La fraude constatée a atteint environ 50 millions de dollars.

Le scandale UBS (2008) : qu’est-ce que je vais faire de tout cette oseille ?

En novembre 2008, la justice américaine accuse la banque suisse UBS d’avoir aguiché plusieurs dizaines de milliers d’Américains fortunés, pour placer chez elle leurs billets verts. Total de ce racolage : 20 milliards de dollars. Le problème réside dans le fait qu’UBS aidait non seulement à frauder le fisc américain, mais elle effectuait de surcroit un démarchage transfrontalier illégal. Conséquence : UBS accepte en 2009 de payer la modique somme de 780 millions de dollars d’amende et de transmettre une liste non exhaustive de 4450 de ses clients américains pour éviter l’inculpation et garder sa licence.

Swiss Leaks, HSBC en cause (2015)

Après que l’ancien informaticien de HSBC, Hervé Falciani, a volé des fichiers à la banque, il les partage et ces documents sont ensuite divulgués aux yeux de tous. Ces derniers représentaient un listing de noms de clients qui avaient détenu un compte au sein de la banque suisse entre 2005 et 2006. Si pour un certain nombre, la situation était tout à fait légale, pour d’autres (comme Arlette Ricci), celle-ci ne l’était pas. En outre, l’enquête réalisée par la suite aurait montré qu’HSBC aurait aidé ses clients à contourner le fisc, éviter de payer l’import, voire à les dissuader de régulariser leur situation. Ainsi, la France aurait perdu une assiette d’impôt de 5,7 milliards aux travers de sociétés offshores. Arlette Ricci a été condamnée à 3 ans de prison (appel en cours) et 1 million d’euros d’amende. Comble de l’histoire, l’informaticien a été accusé à 5 ans de prison pour espionnage économique par la Suisse, mais s’est réfugié en Espagne où il n’est pas extradable.

1MDB et DiCaprio (2016)

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1MDB (Malaysia Develpment Berhad) est un fonds souverain malaisien. Ces fonds sont des fonds de placement qui gèrent l’épargne d’un Etat, en le plaçant dans des actions ou obligations. C’est donc l’argent du peuple qui est en jeu. Corruption et détournement d’argent sont ici les mots d’ordre. Environ 3,5 milliards ont été détournés pour alimenter le compte en banque des directeurs du fonds, des hommes d’affaires, des émiratis et même le premier ministre malaisien, Najib Razak. Sur les 681 millions de dollars que ce dernier aurait reçu, seulement 620 auraient été remboursés. Très bon rendement ! Mais le premier ministre n’est pas le seul à avoir profité de ce fonds. Nul autre que Leonardo DiCaprio aurait reçu, lui aussi, des centaines de millions de dollars détournés de ce fonds. L’utilisation de quelques milliers de dollars pour arroser les murs d’hôtel à coup de Champagne à 50 000 la bouteille. Léo n’est jamais sorti de son rôle de loup !

Les Panama Papers (2016)

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L’un des derniers scandales en date qui a beaucoup fait parler de lui. Et pour cause, il représente « le plus gros scandale d’évasion fiscale de l’histoire », comme on peut lire dans les journaux. L’ICIJ a eu accès à plus de 11 millions de documents fuités concernant environ 200 000 sociétés offshores, créées et administrées par Mossack Fonseca, et dont les données s’étalaient de 1977 à 2015. Ce cabinet d’avocat expert en société offshore permettait à ses clients de blanchir de l’argent ou de frauder le fisc.  Les accusés sont nuls autres que plusieurs chefs d’Etats, à l’instar du premier ministre islandais qui démissionnait quelques jours après que le scandale éclatait. Sont également concernés les gouvernements de Vladimir Poutine et de Bachar el-Assad, ou bien encore Marine Le Pen. Enfin quelques personnes de la FIFA comme Leo Messie ou l’ancien président Michel Platini ont aussi été dénoncés… Bref, un scandale qui concerne beaucoup trop de monde.


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