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[Critique] MON GARÇON

Par Onrembobine @OnRembobinefr

[Critique] MON GARÇON

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Note:

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☆

Origine : France
Réalisateur : Christian Carion
Distribution : Guillaume Canet, Mélanie Laurent, Olivier De Benoist, Antoine Hamel, Marc Robert, Lino Papa…
Genre : Thriller/Drame
Date de sortie : 20 septembre 2017

Le Pitch :
Julien reçoit un jour un message de son ex-femme l’informant que son petit garçon de 7 ans a disparu alors qu’il se trouvait en classe de neige. Dès lors, l’homme se met à sa recherche. Malgré les avertissements des forces de l’ordre qui l’intiment de se tenir à l’écart de l’enquête, il finit par tomber sur un indice des plus troublants…

La Critique de Mon Garçon :

Joyeux Noël, En Mai, fais ce qu’il te plaît… Deux films qui ne prédestinaient pas le réalisateur/scénariste Christian Carion à réaliser un jour un long-métrage de la nature de Mon Garçon. Un thriller pur et dur, sans fioritures, loin des carcans du cinéma français, qui impose une maestria dont peut peuvent aujourd’hui se targuer dans l’Hexagone…

Mon-Garçon-Guillaume-Canet

Tournage éclair

Le tournage de Mon Garçon a débuté après deux semaines de répétition, puis s’est étalé sur une petite semaine. 6 jours exactement. Guillaume Canet quant à lui, n’a pas assisté aux répétitions et n’avait pas lu le scénario, pour pouvoir embrasser l’urgence qu’appelait son personnage, devant ainsi faire appel à sa capacité à s’adapter très rapidement et à improviser. Des méthodes là encore plutôt éloignées de celles de Carion, qui a changé du tout au tout la nature de sa démarche pour marquer son entrée dans le thriller pur et dur. Que ce soit au niveau de la forme ou du fond, Mon Garçon dénote non seulement de ce à quoi le metteur en scène nous avait habitué, mais aussi de ce que le cinéma français a l’habitude de nous proposer. Mon Garçon, c’est de la pure adrénaline. C’est un film tendu, parfois très sombre, court, brutal et au final, redoutablement efficace.
Plongé dans les décors enneigés du Vercors, le film commence par un enlèvement et n’a de cesse, moins d’1h30 durant, d’organiser une inexorable montée en puissance, qui trouve son point d’orgue dans un dernier quart parfaitement calibré et totalement tétanisant. Une prouesse pour un film qui a donc su prendre par surprise et déjouer les attentes mais aussi une date dans l’histoire du septième-art à la française ou en tout cas dans celle du film de genre bleu, blanc, rouge.

Canet sur la brèche

Complètement à fond dans son rôle de père bien décidé à retrouver son enfant envers et contre tous, Guillaume Canet livre l’une de ses meilleures performances. Poussé jusque dans ses derniers retranchements, il est l’atout maître du réalisateur, qui sait exactement comment exploiter cette rage sourde et ce mélange de faiblesse et de force qui caractérise son personnage. Alors que la mise en scène se fait très immersive, tout en renforçant l’empathie qu’on ressent pour les protagonistes, Canet se réinvente en version « réaliste » du paternel furax de Taken de concert avec les intentions de Carion, qui tient à coller à la réalité en slalomant entre les lieux communs et autres clichés qui ici, auraient été de trop.
En face de Canet, les autres comédiens, Mélanie Laurent en tête, font parfaitement le job et nourrissent un climat très anxiogène, là encore parfaitement en phase avec l’apprêté du récit. Et finalement, seules ces petites fausses pistes et ces petits éléments pas vraiment exploités qui tombent un peu comme autant de cheveux sur la soupe, empêchent le scénario de Mon Garçon de toucher à une certaine forme d’excellence. Pourquoi par exemple insister sur les implications de la profession du personnage de Canet si c’est pour en rester là ? Mais peut-être faut-il y voir une volonté de Christian Carion de semer le trouble dans l’esprit du spectateur et de laisser ainsi la porte ouverte à de multiples interprétations ? Reste que c’est finalement pas très gênant et que cela n’entrave en rien la progression du suspense et son caractère décidément implacable.
Sans fioritures, aussi directement que possible, propulsé par un refus de se regarder le nombril, en se focalisant sur son histoire et sur le bon déroulement de celle-ci, en connexion avec la réalité et émotionnellement plus qu’intense, Mon Garçon est quoi qu’il en soit un authentique coup de force. De ceux qui laissent un peu groggy à la fin de la projection.

En Bref…
Le cinéma français n’accouche pas souvent de films aussi implacables et remarquablement orchestrés que celui-là. Un film qui malgré ses petits travers narratifs, parvient sans mal à s’imposer comme un nouvel exemple à suivre. Un joli uppercut aussi éprouvant qu’émotionnellement à fleur de peau.

@ Gilles Rolland

Mon-Garçon-Canet-Laurent
   Crédits photos : Diaphana Distribution


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