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Rock (of Heltah Skeltah) « Rockness A.P. » @@@@

Publié le 22 septembre 2017 par Sagittariushh @SagittariusHH
Rock (of Heltah Skeltah) « Rockness A.P. » @@@@ - Hip-Hop/Rap

Rock (of Heltah Skeltah) « Rockness A.P. » @@@@

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Rock, moitié des Heltah Skeltah et membre du Boot Camp Clik, vient de sortir son premier album solo, plus d’une vingtaine d’années après le classique Nocturnal (1996). Et ça n’a rien d’un hasard du calendrier s’il paraît quelques semaines après Imperius Rex, Rockness A.P. signifie ‘Rockness after Price’. Ce n’est que du respect pour ce grand monsieur de l’underground new-yorkais que d’écouter ce projet, et parce qu’en plus, l’album est vraiment lourd.

Rock est un drôle de gaillard, aussi discret qu’impressionnant, et je parle en connaissance de cause. Ce type a marqué ma mémoire à vie, un soir d’Avril 2006 au Ninkasi de Lyon, pour le passage du Boot Camp Clik dans le cadre du Festival l’Original. Son charisme, son style monstrueux, ses grognements caractéristiques, un vrai renfort de taille pour le BCC, ce qui lui vaut parfois cette perception injuste de n’être qu’un redoutable chien de garde.

L’épreuve du premier album après des années de carrière au sein du duo avec Sean Price et d’un groupe de soldats n’était pas du tout une mince affaire. Quand on y réfléchit, Rock n’a pas réalisé d’album depuis D.I.R.T. des Heltah Skeltah en 2008, juste quelques featurings… Mais faire un album de rap qui tient très bien la route passé la quarantaine, pas de problème. Les doigts dans le nez, et il le démontre dès « Just Rap« , le premier titre, lâchant vers la fin du morceau « Sean P lives on« . Sean Price, absent physiquement mais pas spirituellement. C’est peut-être un choix de la part de Rock de ne pas utiliser de couplets posthumes de son partenaire de rime et ami, sachant qu’un autre album de Heltah Skeltah était en préparation au moment de la disparition de Price.

Rock ne laisse pas le temps de s’ennuyer. Passé la seconde (piste), il parle des choses qui importent beaucoup à ses yeux sur « GWBaG » (pour « good weed bitches and guns ») – sans oublier sa fille. Passé la troisième il convie des membres du Boot Camp et du Wu pour un « Camp Wu« , Tek & Steele (les Smiff-N-Wessun quoi) et Method Man et Inspectah Deck. C’est la seconde réunion du genre en moins d’un trimestre après « Clans & Cliks » sur Imperius Rex. Un peu plus loin c’est le chef Raekwon avec une autre plume acérée, celle de Ras Kass, sur la bombe « Declaration« . Ce bon vieux Buckshot ne cherche pas à faire de l’ombre non plus sur « Poof« , ne s’occupant que du refrain assassin. On peut entendre dessus la voix de Sean Price d’un message vocal disant « I be back in a week ». Rock n’a pas besoin de faire des coudes pour se faire entendre, pas moyen de piquer la vedette à notre hôte. Pas même les gros bougres de M.O.P. sur « FaxMachine« , ni un Method Man, Rock doit bien faire sa taille. Sur les titres solos il assure tout autant, notamment sur « OG » et le morceau-titre « Rockness AP » où il évoque ses galères de label, des anecdotes croustillantes, l’épisode tendu avec Shady Records…

Par contre on est pas l’abri de plusieurs défauts mais c’est à peine si on les remarque, sauf ce chant autotuné de Kofi Black sur « Rumble For Me » produit par Ron Browz. Le chanteur assure en revanche sur « Shine Down » avec sa mélodie jouée à la guitare électrique, reprenant le « I shine, you shine » des Smiff-N-Wessun devenu un gimmick. Ron Browz se rattrape sur le remix de « Da Steets« .

En général, quand des vétérans en bout de course sortent un album, il faut souvent s’attendre à des instrus daté, des flows émoussés et des lyrics moralisateurs, tout ce qu’il ne faut pas faire pour paraître déphasé par rapport au rap actuel à trop vouloir s’accrocher à ce qui a fait sa réputation. Ou alors à l’inverse, ces gars qui écument vingt années ou plus de rap dans leurs baggys font des tentatives de rajeunissement qui, ironiquement, nous font regretter le fait qu’ils ne font pas ce qu’ils savaient faire de mieux comme autrefois. Pas Rock, le MC a su parfaitement jouer les équilibristes en montrant totalement de quoi il est capable. Pas une seconde il ne vient à l’esprit de le trouver ringard. C’est fort.


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