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The Cool Kids « Special Edition Grand Master Deluxe » @@@@

Publié le 15 septembre 2017 par Sagittariushh @SagittariusHH
The Cool Kids « Special Edition Grand Master Deluxe » @@@@ - Hip-Hop/Rap

The Cool Kids « Special Edition Grand Master Deluxe » @@@@

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En 2008, une connexion Detroit-Chicago a fait grand bruit dans le petit monde du rap indépendant avec The Bake Sale EP, le nom de ce duo dynamique : The Cool Kids. Leurs égotrips aux flows lents et leurs productions minimalistes revisitant des sonorités hip-hop old school en haute-définition ont fait sensation. Avec d’autres mixtapes en chemin, leur musique rap ultra-novatrice et hyper tendance ont amené leur hype au max. Bref, leur hipster-hop (comme on appelait ça) était le nec-plus-ultra.

Mais tout juste passé le fameux When Fish Rides Bicycles, leur premier album attendu de longue date (et c’est un doux euphémisme), les deux compères ne faisaient plus la paire. Une séparation douloureuse que j’ai vécu comme un terrible drame, exactement comme le porce ultra-violent des membres du Dogg Pound au début des années 2000. Mais comme Kurupt et Daz, Chuck Inglish et Sir Michael Rocks se sont rabibochés l’an dernier après avoir asséné des années qu’il ne serait jamais question d’une réunion. Ne jamais dire « jamais », c’est reparti pour un tour avec un second album au titre qui en jette, Special Edition Grand Master Deluxe. Et ça, c’est méga top.

Que c’est super chouette ces retrouvailles ! Car hormis le premier projet solo officiel de Chuck, Convertibles (2012), leurs derniers albums respectifs étaient trop pas géniaux, pour ne pas dire totalement anecdotiques. Chuck Inglish a terminé dans le fossé durant le virage du second disque avec Everybody’s Big Brother et Michael Rocks a fait le fainéant avec le fort peu populaire Banco. Chacun a perdu en intérêt et en identité. Mais en écoutant un des leurs premiers extraits audio, le bien nommé « Connect 4 » puis le single « TV Dinner » (qui apparaît sur ce Special Edition Grand Master Deluxe), les Cool Kids ont grandement rassuré.

C’est comme le vélo, ou plutôt le tandem en ce qui les concernent, ils n’ont rien perdu de leurs réflexes ensemble et c’est ce qu’ils démontrent du premier titre « Moonlanding » jusqu’au dernier, « Too Smooth« . C’est du Chuck et Mikey tout craché, leur style extra-dope, ce genre de musique rap pour big SUV. La voix de Mikey ressemble certes un peu à celle de Kid CuDi par moment et le flow ronchon de Chuck Inglish n’a plus rien de soporiphique, surtout aux côtés de Boldy James et Smoke DZA sur « On The Set« . Les habitudes reviennent au triple galop, décrivant leur lifestyle avec d’énormes égotrips. Musicalement, les Cool Kids  jouent avec les rythmes, celui des tambours (« Get Out The Bowl« ) ou de furieux coups de batterie en live joués par Travis Barker (« Break Ya Leg« ), et les tempos, tantôt ‘up’ comme ce « T.D.A. » qui remet au goût du jour ces breakbeats rapides, avec A-Trak aux scratches en plus, et tantôt ‘down’ avec « 20/20 vision » ou « Symptoms of a Down » et ses méchantes basses. Chuck Inglish n’a pas du tout perdu la main à la production, c’est indéniable. Son touché de clavier, son sens du détail, sa versatilité, sa patte d’ours, en plus matûre. Du son Cool Kids tout craché. En parlant de versatilité, Chuck nous offre un bouquet garni, composé de cocktail funk (« Jean Jacket« ), de fusion rock (« Break Your Legs« ), de r&b sulfureux (« Simple Things » avec Syd the Kyd wouhou), d’escapades exotiques (« The Motion« ), de rafraîchissements (« 9:15 » feat Jeremih, « Gr8full« ) et de spécialités californiennes (« Westside Connection » avec Jay Worthy et Buddy).

Mélodieux et très complet, Special Edition Grand Master Deluxe est objectivement meilleur que When Fish Rides Bicycles, qui malgré de bonnes reviews, n’avait pas pleinement raflé les suffrage. Plus consensuel dans l’approche artistique qu’à leurs jeunes débuts, leur premier album manquait sérieusement de relief, bien qu’il ait gagné en mélodie ce qu’il a perdu en sophistication. Sans aucun producteur extérieur cette fois (pas de Neptunes le cas présent), les Cool Kids ont pleinement réalisé ce qu’on attendait d’eux sur ce second album. Evidemment, ils sont moins innovants qu’à leurs jeunes débuts il y a huit ans mais demeurent toujours super frais et über cool, authentiques et fidèles à leur philosophie.


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