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Cult Of Chucky (2017), Don Mancini

Par Losttheater
Cult Of Chucky (2017), Don Mancini

Alors que beaucoup de franchises horrifiques succombent aux remakes et autres reboots depuis plusieurs années maintenant, une résiste. Chucky (Child’s Play en VO) créé en 1988 par Don Mancini, qui avait scénarisé le premier film, revient pour sa septième suite : Cult Of Chucky. Le précédent film de la saga, Curse Of Chucky (2013), avait l’intention de redonner un nouveau souffle à la poupée sanglante: qu’elle fasse peur à nouveau. Le pari fut une semi-réussite et nous laissait avec beaucoup d’espoir pour le septième volet.

Bien qu’il veuille clairement faire avancer la série dans des territoires inédits, la forme n’a pourtant rien de très étonnante. Dans Cult Of Chucky, on retrouve Nica qui avait échappé à Chucky après qu’il ait massacré toute sa famille. Aujourd’hui, Nica est internée dans un hôpital spécialisé où on la croit folle et que Chucky n’est que le fruit de son imagination. Rapidement les choses dérapent lorsque son thérapeute fait entrer une poupée Good Guys dans l’hôpital. Chucky reprend vite le cours de ses manipulations vaudous et se remet en quête de sang pour tourmenter Nica.

Cult Of Chucky (2017), Don Mancini

Chucky fait partie de cette vague de slashers des années 80 qui ont grandi en tant qu’objet culte de l’horreur. La saga qui s’étend jusqu’à nos jours a traversée l’évolution de ce sous-genre, et a notamment profité du sous-texte méta instauré par Scream en 1996. Depuis, Chucky s’autoréférence, et s’amuse avec tous les éléments de sa mythologie. Cult Of Chucky n’échappe pas à la règle. Le scénario prend un malin plaisir à faire un tas de clins d’œil aux films précédents, le tout n’est pas forcément digeste mais fonctionne la plupart du temps. Don Mancini a le mérite de prendre en mains sa franchise et de la pousser dans ses retranchements. Cependant, à force d’essayer, le résultat n’est pas toujours à la hauteur et fait de Cult Of Chucky un film bancal.

Meurtres brutaux et humour kitsch, c’est ce qui pourrait définir au mieux Cult Of Chucky. Don Mancini restreint la quasi-totalité de l’action de son film dans l’hôpital, ce qui crée une ambiance des plus oppressante. Les personnages sont quasiment tous des cas désespérés de l’institution ou des membres du personnel. Dommage que la plupart ne soient relégués qu’à un statut caricatural. Mais c’est ce qu’il fallait à l’histoire pour donner au film un nombre de meurtres conséquent. Cult Of Chucky ne lésine pas sur le gore, chose qu’on aurait pu reprocher à Curse Of Chucky. Ici, les meurtres sont plus inspirés et redonne à Chucky ses lettres de noblesse.

Sorti directement en vidéo, le film souffre cependant de son manque de budget. Même si les effets sur la poupée restent toujours saisissants, Don Mancini faisant le choix d’opter pour peu d’effets numériques et de se concentrer sur un travail d’effets de plateau, c’est la mise en scène qui pêche. Le montage est parfois un peu superflu ou adopte des moyens un peu dépassés pour l’époque. Cela ne gâche pourtant pas le plaisir et donne un côté un peu old school au film.

Cult Of Chucky (2017), Don Mancini

La mythologie est exploitée à son maximum. Don Mancini répond aux attentes des fans et fait revenir plusieurs personnages cultes de la saga. Les éléments s’imbriquent parfois avec peu de tact, ou alors ne sont pas forcément développer. Cult Of Chucky redonne de l’importance à la première victime de la poupée, Andy Barclay, qui a grandi avec le souvenir horrible des meurtres qu’il a confronté durant son enfance. Au final, on se rend compte que le personnage ne fait jamais réellement avancer le récit et ne sert que de prétexte à l’histoire. En parallèle, on reste conquis par le personnage de Nica, campé par Fiona Dourif. On comprend mieux maintenant pourquoi il était nécessaire de caster la fille de l’interprète qui se cache derrière la voix de Chucky, Brad Dourif. La jeune femme a le droit à un climax assez fou qui vient offrir plein de possibilité à de probables suites.

La première partie de Cult Of Chucky est laborieuse, prenant trop de temps pour installer une histoire avec des personnages secondaires parfois ennuyeux au possible. Le film est éclairé fort heureusement dans sa deuxième partie avec des idées certes tirées par les cheveux mais qui ont le mérite de précipiter l’action à son meilleur et d’offrir des moments sanglants et angoissants. La saga de Don Mancini a encore de beaux jours devant elle, préférant étaler sa mythologie sur la longueur plutôt que de céder à l’appel du remake et des effets numériques. Cult Of Chucky est un petit slasher, tout ce qu’il y a de plus classique mais qui ravira les fans.

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