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Oiseaux de paradis

Publié le 08 octobre 2017 par Morduedetheatre @_MDT_

Oiseaux de paradis

Critique de La Perruche, de Audrey Schebat, vue le 6 octobre 2017 au Théâtre de Paris
Avec Arié Elmaleh et Barbara Schulz, dans une mise en scène de Audrey Schebat

Cette rentrée théâtrale est décidément sous le signe des retrouvailles : après le théâtre de la Madeleine, j’ai maintenant fait mon retour au théâtre de Paris après plus de 1 an et demi sans y mettre les pieds… Invitée par les Théâtres Parisiens Associés à voir La Perruche, la nouvelle création de la Salle Réjane, et curieuse de découvrir deux acteurs que je ne connaissais que de nom, c’est avec grand plaisir que j’ai retrouvé cette salle dans laquelle se joue un boulevard au ton parfois un peu cynique…

C’est le genre de pièce pour laquelle il est délicat de dévoiler le pitch car cela risquerait un peu de divulgâcher le spectacle. Je vais donc poser ici les bases de l’histoire, et vous allez tout de suite penser « c’est un spectacle que j’ai déjà vu 50 fois » mais en fait pas du tout ! Même s’il s’agit d’un couple qui attend un autre couple pour dîner et que ces derniers annulent pour cause de cambriolage, ce qui va amener notre premier couple à une petite séance d’introspection, on est loin d’un boulevard classique qui se retranche dans des situations connues d’avance…

En réalité, ce spectacle m’a rapidement fait penser à L’illusion conjugale – sans doute ma pièce préférée d’Éric Assous – car elle appartient à cette catégorie bien particulière qu’est le boulevard pensant. On croit venir voir une bonne comédie mais on ressort finalement avec de la matière à une certaine analyse, comme si un petit état des lieux de sa propre vie s’imposait. Si la situation est un peu longue à s’installer, on se rend vite compte que ça valait le coup, car ce qui suit est un condensé de vannes très bien trouvées, de critiques de la lâcheté de chacun dans le couple, de la bassesse des hommes et de la mauvaise foi des femmes.

En réalité, j’ai trouvé le regard sur chaque membre de ce couple tellement empli de véracité que je suis presque déçue par le choix de l’auteur/metteur en scène d’en avoir fait des caricatures. Avec un texte aussi bien trouvé, des personnages plus simples, des « monsieur tout le monde » auraient pu faire l’affaire. Cependant, Arié Elmaleh nous a lui-même avoués que « plus il jouait le connard, plus la salle riait ». Il faut dire que qu’il incarne un goujat de premier ordre, un petit bourgeois vite détestable entre son machisme et son manque d’ouverture d’esprit. A ses côtés, Barbara Schulz, sous ses airs premiers de gourdasse, se positionne finalement en défenseuse de la cause féminine et brille de son courage face à ses révélations sur son couple. Un duo qui, somme toute, fonctionne très bien !

Une belle analyse à la fois drôle et fine du couple qui pique un peu à certains moments… pour notre plus grand plaisir ! ♥ ♥ ♥



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