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Tricky ‘ Ununiform

Publié le 09 octobre 2017 par Heepro Music @heepro

Tricky ‘ UnuniformDepuis qu’il a quitté Domino pour fonder son propre label False Idols en 2013, on pourra dire qu’il n’aura pas pris le temps de se reposer. Quatre albums personnels produits dont un pour sa protégée Francesca Belmonte (il est co-auteur-compositeur de la majorité des chansons), ainsi qu’un EP en guise d’appetizer pour faire connaître des artistes de son crew. Fort logiquement, il n’allait pas ne rien nous proposer en 2017. Le revoici donc déjà, avec un nouvel album qui confirme d’entrée de jeu que Tricky est, non seulement très inspiré, mais aussi en très grande forme.

Le Tricky version 2010’s ressemble à celui qui avait explosé au milieu des années 90. En effet, en terme de productivité, on ne peut que remarquer le parallèle puisqu’il s’agit de son cinquième disque en cinq ans. Entre 1994 et 1996 (!), il avait également beaucoup impressionné : sur Protection en 1994 (aux côtés de Massive Attack), de ses propres ailes avec son apogée Maxinquaye l’année suivante, puis avec deux albums – Nearly God et Pre-Millenium Tension – en 1996.

D’abord, Ununiform s’ouvre par un très percutant « Obia intro », comme pour nous rappeler Obia EP qui était discrètement sorti l’an passé. Ensuite, comme très souvent avec Tricky, les invités sont pléthores. Les Russes de Scriptonite, en particulier sur « It’s your day », l’un des titres-phare de l’album et sur lequel c’est bien Tricky que l’on entend s’imposer sans difficulté.

Francesca Belmonte pour une revisite de la chanson « Stole » publiée sur son album perso Anima et logiquement réintitulé « New stole ». Quant à l’actrice-mannequin-chanteuse italienne Asia Argento, elle accompagne l’Anglais sur un très langoureux « Wait for signal », qui intègre un sample du compositeur de musique de film argentin Fernando Kabusacki (« Una tarde en el abasto »).

La Londonienne Mina Rose chante sur le rocailleux « Dark days » et sur le très réussi et surtout plus apaisé « Running wild », en fin d’album. En milieu d’album, Terra Lopez puis Avalon Lurks viennent chacune ajoutée leur tonalité personnelle à un album résolument aussi féminin que masculin. En particulier, la prestation d’Avalon Lurks sur la reprise de « Doll » de Hole finit, au fil des écoutes, par nous enivrer et, ce qui n’est pas rien, par nous faire (presque) oublier la version de Courtney Love il y a plus de vingt ans déjà. Et c’est bien elle chante et joue de la guitare !

Smoki Mo, aux côtés de Scriptonite, délivre un « Bang boogie » très ambitieux : mais l’on s’habitue finalement très vite aux sonorités russophones mises en valeur par Tricky. « When we die », qui clôt officiellement l’album, voit la chanteuse des débuts (i.e. Maxinquaye) ravir autant l’auditeur que son hôte : Martina Topley-Bird n’a rien perdu de son aura, et ce featuring, en écho avec celui sur le dernier album de Massive Attack (Heligoland, en 2010) ne peut faire qu’espérer une chose : un nouvel album, et, qui sait, une production de Tricky peut-être ?

Car il est une chose évidente sur Ununiform : Tricky a beau laissé beaucoup de place à ses invités, c’est bien lui le maître à bord et il délivre les meilleures prestations, ne serait-ce que sur « The only way ». Pourquoi ne sort-il pas un album 100% personnel ? Est-ce par humilité ou alors par simple générosité envers tous ces artistes qui l’entourent depuis si longtemps ?

(in heepro.wordpress.com, le 09/10/2017)

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Voir aussi :

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