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Mary (2017), Marc Webb

Par Losttheater
Mary (2017), Marc Webb

En 2009, Marc Webb signait un premier long-métrage qui allait donner un nouveau souffle à la comédie romantique made in Hollywood. (500) Jours ensemble était une réussite, allant à contre-courant des productions actuelles et prenant un malin plaisir à bousculer les habitudes du spectateur. En 2012, le réalisateur tente avec difficultés une immersion dans le monde des films de super-héros avec The Amazing Spider-Man et sa suite. Cette année, il revient à des thèmes plus conventionnels en réalisant Mary (Gifted en VO). Si on s’attendait à ce que Marc Webb bouscule les codes du mélodrame à l’américaine, le résultat s’avère décevant.

Essaie de profiter de ton enfance… C’est le conseil donné par Frank à sa nièce, Mary. Mary n’est pas comme toutes les petites filles, elle est surdouée. Sa mère, qui s’est suicidée quelques années auparavant, avait un don aussi et excellait en mathématiques. Frank, conscient du don de la petite fille, décide qu’il est bon pour Mary d’occuper une école primaire où elle serait entourée d’enfants de son âge et aurait la même éducation que des millions d’autres élèves.

Mary (2017), Marc Webb

Les problématiques sont rapidement posées dans Mary. Le don de la petite fille est vite mis à l’épreuve lorsqu’elle rentre à l’école, ce qui crée bien des soucis à son enseignante (Jenny Slate). Tout s’enchaîne avec vitesse dans le développement de l’histoire, ainsi le scénario s’embourbe et n’arrive jamais à remonter la pente. Les situations cocasses et amusantes mises en place au début du film disparaissent peu à peu pour faire place à un autre film. Comme si une histoire en cachait une autre.

S’il eût été intéressant pour Marc Webb et son scénariste, Tom Flynn, de développer la thématique de l’enfant surdoué et comment vivre avec, le film prend un tout autre tournant. L’histoire de Mary s’intéresse au lieu de ça à un procès pour la garde de la petite entre Frank et sa mère. On regrette soudain le ton doux et amer que le film proposait à son début. Les thématiques qui semblaient éclore de l’histoire s’évanouissent pour laisser place à des scènes juridiques quasi irréelles tant elle dénote avec le film attendu. L’ennui prend place, l’humour occasionné par les scènes interprétées par la jeune et talentueuse Mckenna Grace sont balayées par des séquences ternes de lutte pour la garde de la jeune fille. Comme si Marc Webb n’avait plus l’inspiration nécessaire pour développer le reste de son scénario.

Mary (2017), Marc Webb

Désarmé, déçu et ennuyé, on se retrouve devant un téléfilm dépourvu de toutes émotions. La mise en scène ne fait même pas mouche pour nous réveiller et nous redonner un tant soit peu d’espoir quant à la conclusion de cette histoire. Il est donc bien loin le temps où Marc Webb renouvelait un genre avec de belles idées de cinéma. Et ce n’est pas Chris Evans qui va sauver le naufrage tant il semble frustré du manque de matériel amené par son personnage. On peut en dire autant d’Octavia Spencer, qui accumule les scènes dégoulinante de mièvrerie.

Mary est une bien triste occasion manquée. Le film de Marc Webb avait tout du feel good movie, rassurant, avec une histoire chaleureuse et des thèmes intéressants à développer. On se retrouve avec un mélodrame fade et peu inspiré. Reste l’interprétation solaire de la jeune comédienne, qui vaut à elle seule le détour.

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